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samedi 5 juillet 2014
jeudi 3 juillet 2014
Manos Hadjidakis
Manos Hatzidakis (Μάνος Χατζιδάκις) est l’un des auteurs compositeurs de musique Grecque les plus renommés du 20ème siècle. Il est né en 1923, à l’extrême Nord de la Grèce, à Xanthi en Thrace, et décédé en 1994 à Athènes. Son père était originaire de l’Ouest de la Crête et sa mère de Thrace. Il commence la musique à 14 ans en apprenant le piano, le violon et l’accordéon. A la fin des années 30, le divorce de ses parents puis le décès accidentel de son père le plongent dans une situation économique précaire qui l’oblige a cumuler plusieurs petits emplois : docker au port du Pirée, vendeur de glace ambulant ou encore aide soignant dans un hôpital militaire.
Sa ville natale : Xanthi
Pendant la deuxième guerre mondiale, il reprend des études de musique mais aussi de philosophie. Il fait alors la connaissance de nombreux intellectuels et artistes parmi lesquels Odyseas Elytis, Georges Sefiris ou le compositeur Mikis Theodorakis qu’il côtoie dans le mouvement de résistance de la jeunesse EPON.
Après guerre, il commence à connaître le succès pour ses compositions ou paroles de chanson et, en 1948, fait une entrée fracassante dans le monde de la musique Grecque en revisitant le rebetiko, qui depuis les années 20 était synonyme de bars clandestins, haschisch et proxénétisme. En 1955, il écrit la chanson phare du film Stella pour l’actrice Melina Mercouri : « Amour, tu es devenu un couteau à deux lames ». Cinq ans plus tard, toujours pour la même actrice, il écrit les paroles de « Jamais le dimanche« , dont la fameuse chanson « Les enfants du Pirée« , qui lui vaut une consécration internationale.
C’est pendant la tournée américaine de la fameuse comédie musicale inspirée du film que survient le coup d’état militaire de 1977. Comme nombre d’intellectuels, Manos Hatzidzakis reste en exil jusqu’à la chute des colonels. Il y compose une de ses œuvres musicales la plus connue : « Το Χαμόγελο της Τζιοκόντας » (« Le sourire de la Joconde »).
A son retour d’exil, il prend des responsabilités importantes dans différents organismes publics : l’orchestre national d’Athènes ou la radio et télévision publique. Nombre de concerts (orchestre seul et / ou chansons) qui rendent hommage au grand musicien sont organisés tout au long de l’année en Grèce. De nombreux chanteurs actuels intègrent à leur répertoire les œuvres de Hatzidakis, pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Alors tendez l’oreille lors de votre prochain séjour en Grèce, nul doute que vous entendrez quelques notes de musique de Manos Hatzidakis.
Article du blog La Grèce autrement (le 13 mars 2015)
lien http://www.la-grece-autrement.fr/manos-hatzidakis/
Visiter également ce très beau Site ICI
https://www.youtube.com/watch?v=ZqEQWSEKae0#t=70
mercredi 2 juillet 2014
Les abysses du ciel
Je regarde le ciel
nuages mouvants filants _____
s'étirant
symphonie inachevée
bleus et blancs chavirés
quand retentissent ces gris qui
m'assourdissent
Je cherche
Un sens à cette existence
insensée cadence
Je perds le tempo tant / est
sauvage le chaos
Je perds les mots qui interrogent
les mots qui cajolent
Je regarde le ciel
en une danse frivole les oiseaux
caracolent
élégante et folle
chevauchée
insoutenable gaieté
en mon âme / trop vite /
essoufflée
Je cherche
Un souvenir une fragrance
transe fulgurance
Je m'élance _____
enlacer ton absence / enfin
dans l'éphémère
éternité
Je lâche le fil bleu le fil rouge
ces fils tendus que tu as perdus
J'entends au ciel
des couleurs des saveurs
perles de rosée sur ma peau
assoiffée
/ coeur arrêté /
brûlant ton sang l'a trop
enflammé
les braises l'ont incendié
ne restent que cendres éparpillées
abîme béant drapé
dans les plis du Néant
Âme méfie-toi des désirs
à pas feutrés
© F.R
2 juillet 2014
Tous droits réservés
Protégé par copyright
(dans le recueil "Chorégraphie de cendres", 2017 )
crédit photo F.Ruban |
Marie-Pierre Méheust, céramiste terre vernissée, Galerie ancienne poste, 89130 Toucy
http://galerie-ancienne-poste.com/?portfolio=marie-pierre-meheust
Marie-Pierre Méheust
Exposition du 5 juillet au 4 septembre 2014
Vernissage le samedi 5 juillet 2014 à partir de 18 h en présence de l’artiste
Évoquant un parcours de trente-cinq années de création qui l’a menée à entrer dans les collections du musée national de Sèvres, Marie-Pierre Méheust souligne :
« C’est au travers du monde végétal et animal que j’ai puisé mes premières forces, c’est pourquoi j’aime associer ces deux thèmes à celui essentiel de l’humain… Les mélanger, les triturer jusqu’à ce qu’ils dérivent vers un univers poétique, décalé et humoristique… ».
Parmi les thèmes récents mis en avant par l’artiste, une mention particulière est accordée dans l’exposition aux jeux des équilibristes et des superpositions improbables.
De la terre du jardin à la terre de l’atelier j’ai toujours connu Marie-Pierre dans ce mouvement de donner naissance, avec ses mains, son corps, son moi intime, à un univers qui parle de la nature, de son regard sur ce et ceux qui l’entourent.
Si le geste est devenu très sûr, précis, rigoureux dans la technique il reflète son implication humaine autant que son imaginaire.
Pas de complaisance ni de facilité même si son œuvre semble évidente. A la limite de l’équilibre elle construit avec prouesse, virtuosité et humour un monde de beauté, d’humanité et de poésie.
Martine Rouillard
Céramiste
Œuvres de Marie Pierre Méheust
mardi 1 juillet 2014
RENÉ CHAR, Commune présence et autres
René Char dit par Laurent Terzieff
Commune présence
Tu es pressé d’écrire
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S’il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie
La vie inexprimable
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir.
Celle qui t’est refusée chaque jour par les êtres et par les choses
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d’elle tout n’est qu’agonie soumise fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur
Reçois-la comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
En t’inclinant.
Si tu veux rire
Offre ta soumission
Jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption
Sans égarement.
Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.
In Moulin premier (1936), Gallimard 1996, p. 250-251
Allégeance Allégeance
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?
Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?
Extrait de Eloge d'une soupçonnée
Poésie / Gallimard
La Sorgue
Chanson pour YvonneRivière trop tôt partie, d’une traite, sans compagnon,
Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion.Rivière où l’éclair finit et où commence ma maison,
Qui roule aux marches d’oubli la rocaille de ma raison.Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété.
Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.Rivière souvent punie, rivière à l’abandon.Rivière des apprentis à la calleuse condition,
Il n’est vent qui ne fléchisse à la crête de tes sillons.Rivière de l’âme vide, de la guenille et du soupçon,
Du vieux malheur qui se dévide, de l’ormeau, de la compassion.Rivière des farfelus, des fiévreux, des équarrisseurs,
Du soleil lâchant sa charrue pour s’acoquiner au menteur.Rivière des meilleurs que soi, rivière des brouillards éclos,
De la lampe qui désaltère l’angoisse autour de son chapeau.Rivière des égards au songe, rivière qui rouille le fer,
Où les étoiles ont cette ombre qu’elles refusent à la mer.Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux,
De l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau.Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de prison,
Garde-nous violent et ami des abeilles de l’horizon.
René Char, extrait de Fureur et mystère, 1948, © Éditions Gallimard