jeudi 18 septembre 2014

Lettre de Niki de Saint-Phalle à Pontus, un ami imaginaire et Expo au Grand Palais


http://zone-critique.com/2014/09/18/niki-de-saint-phalle-grand-palais/

par Cassandre Morelle








Niki de Saint-Phalle au Grand Palais
Niki de Saint-Phalle au Grand Palais 17 septembre 2014 – 2 février 2015
Le Grand Palais nous offre une rentrée à l’image de l’orientation amorcée par l’exposition Bill Viola le semestre dernier. La rétrospective Niki de Saint-Phalle jusqu’au 2 Février 2015 est l’exemple même d’une institution s’ouvrant à l’art contemporain, pour notre plus grand plaisir.
La Tate Modern de Londres avait déjà présenté en 2008 une rétrospective sur Niki de Saint-Phalle, la présentant à un public peu alerté de son existence. Même si cette exposition avait la démocratisation comme principal objet, elle n’en était pas moins documentée. Le Grand Palais reprend en partie le travail britannique. Divisée en trois grands axes, ceux ci ne cessent de démontrer que Niki de Saint-Phalle est bien plus qu’une simple artiste, elle incarne aussi un féminisme exacerbé tout en conservant sa part de féminité. Et il est bon de rétablir cet aspect du mouvement, à l’heure où les Femen tendent à le desservir.
La Mort du Patriarche
La Mort du Patriarche
Son appartenance au mouvement des Nouveaux Réalistes est indéniable (comprendre l’équivalent français du Pop Art). Face à « Night Experiment », on pourrait se surprendre à penser « C’est unRobert Rauschenberg !». Cependant une différence est notable : alors que le Pop Art et les Nouveaux Réalistes se séparent de toute expérience personnelle pour faire une oeuvre universelle, Niki de Saint-Phalle puise son inspiration dans les moments clés de son existence, et notamment l’inceste imposé par son père : et c’est cet inceste qui a sans doute exacerbé sa lutte féministe omniprésente. L’exemple flagrant reste le premier long métrage expérimental « Daddy » y faisant référence ainsi qu’à la domination entre les sexes. Sa lecture de l’oeuvre deSimone de Beauvoir Le deuxième Sexe est aussi un catalyseur, elle adopte donc un point de vue existentialiste, voulant se débarrasser de l’enfermement dans la condition féminine (« La Toilette ») et devenir une héroïne d’un monde à réinventer où la femme ne serait pas l’égal de l’homme mais plutôt son supérieur.
Cette volonté de s’affirmer comme supérieure à l’homme transparaît dans sa folie des grandeurs, ses Nanas démesurées, son jardin aux sculptures gigantesques et « Gaudiesque » le « Jardin des Tarots ». Selon Niki de Saint-Phalle, ses « sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d’aujourd’hui, la femme au pouvoir. »
Omniprésente féminité
Dolorès
Dolorès
Les Nanas, symbole du féminisme, n’en sont pas moins féminines. Plusieurs interprétations sont suggérées: petite tête mais corps et ventre imposants donnant une vision unique de la femme comme machine reproductrice ou alors envisageant cette dernière comme un don de la nature plaçant la femme comme être supérieure car seule dotée du pouvoir de création de l’humanité.
Les formes de ces Nanas, les couleurs vives et les courbes caractéristiques de son travail sont autant de raison pour Niki de Saint-Phalle de prouver que seule une femme peut produire ce type d’oeuvre. Elle privilégie alors un art féminin sans pour autant l’isoler du masculin et négliger la compétition avec le sexe opposé.
Niki de Saint-Phalle, le personnage, est elle même l’ambassadrice du féminisme féminin, mannequin chez Vogue avant de devenir artiste, elle considère qu’une femme doit garder tous les privilèges qui lui offre la féminité pour dépasser le sexe jugé fort.
Le Grand Palais nous offre alors une rétrospective complète, brossant l’ensemble du travail de l’artiste tout en mettant en exergue l’engagement de la féministe. La scénographie qui, contre toute attente, trouve un juste milieu entre le rappel subtil de l’univers de l’artiste et la mise en valeur de son oeuvre contribue à en faire l’une des expositions-événements de la rentrée, à ne surtout pas manquer !
  • Niki de Saint-Phalle au Grand Palais du 17 septembre 2014 au 2 février 2015
  •                                                                                                                     Cassandre Morelle
  •                                                                                                                     Cassandre Morelle
Cassandre Morelle





Niki de Saint Phalle  (29 octobre 1930 – 21 mai 2002) est l’une des artistes les plus populaires du XXème siècle , plasticienne, peintre, sculptrice  et réalisatrice de films. Son œuvre est marquée par son féminisme et sa radicalité de pensée qui donnent lieu à des créations atypiques et originales, comme « Nanas ». Dans cette lettre autobiographique adressée à son ami imaginaire, cette femme dévoile sa personnalité passionnante, rebelle et féministe…


Octobre 1991
Cher Pontus,
Quand devient-on rebelle ? Dans le ventre de sa mère ? A cinq ans, à dix ans ?
Je suis née en 1930. ENFANT de la DÉPRESSlON. Pendant que ma mère m'attendait, mon père perdit tout leur argent. En même temps elle découvrit l'INFIDELITÉ de mon père. Elle pleura tout au long de sa grossesse. J'ai ressenti ces LARMES.
Plus tard elle me dirait que TOUT ÉTAIT DE MA FAUTE. Les ennuis étaient venus avec moi. Je la crus.
Certaines cartes du Tarot me furent distribuées le jour de ma naissance : le Magicien (carte de la créativité et de l'énergie) et le Pendu (réceptivité et sensibilité à tout et à chacun). On me tendit aussi la carte de la Lune (imagination et son contrepoint : imagination négative).
Ces cartes deviendraient le matériau, le canevas sur lesquels je peindrais ma vie.
Je prouverais que ma mère avait TORT ! Je passerais ma vie à prouver que j'avais le DROIT D'EXISTER. Un jour ma mère serait fière de moi devenue riche et célèbre. Le plus important pour moi était de prouver que j'étais capable d'aller au bout de mes projets. Un jour j'accomplirais le plus grand jardin de sculptures jamais fait depuis le Parc de Gaudi à Barcelone.
O.K. Peut-être avais-je précipité la chute de la Banque de Saint Phalle mais je deviendrais beaucoup plus célèbre que la banque de mon père.
Oui je prouverais que ma mère avait TORT et je prouverais aussi qu'elle avait RAISON.
Un jour je ferais une chose impardonnable. La pire chose dont une femme soit capable. J'abandonnerais mes enfants pour mon travail. Je me donnerais ainsi une bonne raison de me sentir coupable.
Enfant je ne pouvais pas m'identifier à ma mère, à ma grand-mère, à mes tantes ou aux amies de ma mère. Un petit groupe plutôt malheureux. Notre maison était étouffante. Un espace renfermé avec peu de liberté, peu d'intimité. Je ne voulais pas devenir comme elles, les gardiennes du foyer, je voulais le monde et le monde alors appartenait aux HOMMES. Une femme pouvait être reine mais dans sa ruche et c'était tout. Les rôles attribués aux hommes et aux femmes étaient soumis à des règles très strictes de part et d'autre.
Quand mon père quittait tous les matins la maison à 8 h 30 après le petit déjeuner, il était libre (c'est ce que je pensais). Il avait droit à deux vies, une à l'extérieur et l'autre à la maison.
Je voulais que le monde extérieur aussi devienne mien. Je compris très tôt que les HOMMES AVAIENT LE POUVOIR ET CE POUVOIR JE LE VOULAIS.
OUI, JE LEUR VOLERAIS LE FEU. Je n'accepterais pas les limites que ma mère tentait d'imposer à ma vie parce que j'étais une femme.
NON. Je franchirais ces limites pour atteindre le monde des hommes qui me semblait aventureux, mystérieux, excitant.
Ma nature optimiste m'y aida.
J'avais besoin d'héroïnes auxquelles m'identifier. A l'école le cours d'histoire n'était qu'une longue litanie sur la supériorité de l'espèce mâle et cela m'ennuyait à mourir. On nous parlait bien de quelques femmes : la Grande Catherine, Jeanne d'Arc, Elizabeth d'Angleterre, mais il n'y en avait pas assez pour moi. Je décidai de devenir une héroïne.
Dans les innombrables contes de fées que ma grand-mère me lisait je m'étais déjà identifiée avec le héros. C'était TOUJOURS un garçon qui faisait toujours des bêtises.
N'écoutant que sa voix intérieure et ne perdant jamais de vue le but final, le héros, après bien des difficultés, finissait par trouver le trésor qu'il recherchait.
Je ne souhaitais pas rejeter entièrement ma mère. D'elle j'ai retenu des choses qui m'ont donné beaucoup de plaisir : mon amour des vêtements, de la mode, des chapeaux, des tenues de soirée, des miroirs. Ma mère avait beaucoup de miroirs dans sa maison. Des années plus tard, les miroirs deviendraient un des matériaux essentiels que j'utiliserais dans le Jardin des Tarots en Italie et dans le Cyclope dans la forêt de Fontainebleau, non loin de Paris. Ma mère était une grande amoureuse de la musique, de l'art, de la bonne cuisine. Toutes ces choses, je les ai reçues en partage et elles m'ont aidée à rester en contact avec ma féminité.
Ma mère avait un certain style et du charme. J'aimais sa beauté et le pouvoir qu'elle lui donnait, j'aimais son No 5 de Chanel, sa coiffeuse en verre des années 30 recouverte de crèmes, de poudres et de rouges à lèvres. J'adorais ses boucles brunes, sa peau lisse et blanche. Elle ressemblait à l'actrice Merle Oberon.
Ma mère, cette merveilleuse créature dont j'étais un peu amoureuse (quand je n'avais pas envie de la tuer) je la voyais comme prisonnière d'un rôle imposé. Un rôle qui se transmettait de génération en génération selon une longue tradition jamais remise en question.
Le rôle des hommes leur donnait beaucoup plus de liberté et J'ETAIS RESOLUE A FAIRE MIENNE CETTE LIBERTE.
Mon frère John fut encouragé à faire des études. Pas moi. J'étais jalouse et pleine de rancune que le seul pouvoir que l'on me reconnût fût celui de séduire les hommes. Personne ne se souciait que j'étudie ou non, du moment que je passais mes examens. Tout ce que voulait ma mère était que j'épouse un homme riche et socialement acceptable.
Adolescente, j'ai refusé mon père et ma mère comme modèles ; j'ai refusé aussi leur position sociale. La seule pièce de la maison où je trouvais confort et chaleur était la cuisine, auprès de la domestique noire.
A huit ans, tout mon argent de poche allait à l'achat de bandes dessinées de Wonderwoman et Batman. (Je n'avais pas le droit de les lire et les cachais sous mon matelas.) Une partie de l'argent que je volais à mon père et à ma grand-mère allait aux mendiants. J'aimais bien les mendiants. Ils avaient souvent l'air plus réels qu'un tas de gens circulant dans les rues de New York. C'était 1940 et j'avais dix ans.
J'allais à l'Ecole du Sacré-Cœur, école religieuse de filles, dans la 91ème rue. Tous les mois on donnait à la meilleure de la classe un superbe ruban rouge. Je ne l'ai jamais eu (quoi d'étonnant, je ne faisais rien). Un jour je décidai de sortir et d'acheter un ruban rouge que je fixai sur mon uniforme, comme si j'avais eu le prix d'excellence. Ce ne fut pas apprécié.
L'uniforme de l'école était vert, un vilain vert foncé avec une blouse beige et une cravate verte. Pas surprenant que je désire ardemment la décoration rouge.
Au Noël de 1940 les nonnes nous conduisirent à HARLEM pour apporter des cadeaux aux pauvres familles noires. Comme je me sentais gênée pour ces gens ! Nous étions une dizaine entourant une nonne qui fit un discours ridicule puis deux dames noires nous remercièrent. Je me rappelle avoir pensé : si j'étais à leur place, je vous haïrais. J'avais honte.
Les rues de New York et leur misère et leur agitation furent une vraie école de la vie.
Dehors nous parlions anglais alors que le français était de rigueur à la maison. En ce temps-là l'éducation française cela voulait dire que les enfants pouvaient se montrer mais pas se faire entendre. Pas de sottises. Finir ce que l'on a dans l'assiette (« Pense aux petits chinois qui n'ont rien à manger »...). Si je répondais (ce qui m'arrivait souvent) je recevais une gifle (pratique courante à l'époque).
Je fus exposée très tôt à des influences culturelles diverses et parfois conflictuelles, ce qui m'amena vite à me faire ma propre idée des choses. Et je choisis ce que je voulais croire.
Ma tante Joy (de Géorgie; donc du côté américain de la famille) était une adorable vielle dame qui me gâtait, me lisant des contes ou m'amenant à des fontaines de soda. J'étais une fanatique des glaces au chocolat arrosées de caramel. Nos sorties parfois se terminaient en drame. Il suffisait qu'il y ait un NOIR dans les parages pour que ma tante Joy batte en retraite à toute vitesse. Pourquoi ne me permettait-on pas de m'assoir à côté d'une dame noire quant à la maison nous avions une domestique noire que je considérais comme une grande AMIE ?
Après avoir rejeté mes parents et leur classe, je serais confrontée à l'ÉNORME PROBLÈME DE ME RÉINVENTER ET DE ME RECRÉER. Je ne ressentais aucun sentiment national. Je ne me sentais ni française ni américaine.
Une chose me sauva durant ces difficiles années d'adolescence : MA BOÎTE MAGIQUE SECRÈTE ET IMAGINAIRE cachée sous mon lit. Elle était faite d'un précieux bois sculpté, incrusté d'émaux aux riches couleurs.
NUL AUTRE QUE MOI POUVAIT VOIR LA BOÎTE.
Quand j'étais seule je l'ouvrais et il en jaillissait toutes sortes de poissons extraordinairement bariolés, de génies, de fleurs sauvages au parfum délicieux.
Dans cette boîte qui n'était qu'à moi je gardais mes premiers poèmes, mes rêves de grandeur.
LA BOÎTE ÉTAIT MON REFUGE SPIRITUEL, le commencement d'une vie où eux, mes parents ne pourraient pénétrer. Dans la boîte je déposais mon âme. Je m'entretenais avec elle. Puisqu'il m'était impossible d'avoir une relation profonde avec ma famille, je commencerais à communiquer avec moi-même. De là vient mon éternel besoin de SOLITUDE. C'est dans cette solitude que me viennent les idées pour mon travail. La solitude est aussi nécessaire à ma création que l'air à mes poumons.
Encore aujourd'hui, Pontus, ma boîte magique est sous mon lit. Je l'ouvre tous les jours. Ma structure, ma colonne vertébrale, mon squelette sont dans la boîte.
Parfois elle est remplie de sable, j'ai cinq ans de nouveau, construis des châteaux et rêve de palais.
Ma boîte remplace le monde des adultes auquel je me suis habituée avec difficulté et dont je ne suis pas folle.
La boîte m'a empêchée de devenir une personne cynique et sans illusion.
C'est la boîte de Pandore. Ce qui demeure en elle, c'est l'espoir.





lundi 15 septembre 2014

Le Livre de l'Intranquillité, de Fernando Pessoa




Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs! Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme. Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes! Ce que l'on a perdu, ce que l'on aurait dû vouloir, ce que l'on a obtenu et gagné par erreur; ce que nous avons aimé pour le perdre ensuite, en constatant alors, après l'avoir perdu et l'aimant pour cela même, que tout d'abord nous ne l'aimions pas; ce que nous nous imaginions penser, alors que nous sentions; ce qui était un souvenir, alors que nous croyions à une émotion; et l'océan tout entier, arrivant, frais et sonore, du vaste fond de la nuit tout entière, écumait délicatement sur la grève, tandis que se déroulait ma promenade nocturne au bord de la mer... Qui d'entre nous sait seulement ce qu'il pense, ou ce qu'il désire? Qui sait ce qu'il est pour lui-même? Combien de choses nous sont suggérées par la musique, et nous séduisent par cela même qu'elles ne peuvent exister! La nuit évoque en nous le souvenir de tant de choses que nous pleurons, sans qu'elles aient jamais été! Telle une voix s'élevant de cette paix de tout son long étendue, l'enroulement des vagues explose et refroidit, et l'on perçoit une salivation audible, là-bas sur le rivage invisible.
Fernando Pessoa

Le Livre de l'Intranquillité


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Fernando António Nogueira Pessoa est un écrivain et un poète portugais.

Son père est employé à la secrétairerie d’État et critique musical, il meurt en 1893 de la tuberculose. Sa mère se remarie avec le Consul du Portugal à Durban. Et Fernando Pessoa s’embarque avec sa famille pour l’Afrique du Sud, il commence à apprendre l’anglais. Il est l’un des meilleurs élève de la Durban High School, puis fréquente l’université du Cap et commence à écrire en anglais. Il écrira des poèmes dans cette langue jusqu’en 1921.

Après son retour définitif d’Afrique du Sud en 1905, à l'âge de 17 ans, Pessoa n’a plus jamais voyagé. Il n’a pratiquement plus quitté Lisbonne.

Grâce à l’héritage de sa grand-mère, il ouvre en 1907 un atelier de typographie qui sera vite un désastre financier. L’année suivante, il entre au journal Comércio en tant que « correspondant étranger » et travaille comme traducteur indépendant pour différentes entreprises d’import-export, ce qui sera jusqu’à sa mort sa principale source de revenu.

En 1914, le poète de vingt-cinq ans, introverti, idéaliste, anxieux, voit surgir en lui son double antithétique, le maître "païen" Alberto Caeiro ("Le Gardeur de troupeaux"), suivi de deux disciples : Ricardo Reis, stoïcien épicurien, et Álvaro de Campos, qui se dit "sensationniste". Un modeste gratte-papier, Bernardo Soares, dans une prose somptueuse, tient le journal de son "intranquillité", tandis que Fernando Pessoa lui-même, utilisant le portugais ou l'anglais, explore toutes sortes d'autres voies, de l'érotisme à l'ésotérisme, du lyrique critique au nationalisme mystique.

De son vivant il a régulièrement publié dans des revues littéraires portugaises et en a créé une, avec un autre poète, Mário de Sá-Carneiro, la célèbre Orpheu, il a publié aussi deux textes en anglais et, exception notable, un seul livre important : le recueil de poèmes "Message", en 1934, qui a remporté le prix Antero de Quental .

À sa mort, on découvrit 27 543 textes enfouis dans une malle que l'on a exhumés peu à peu. "Le Livre de l'intranquilllité" n'a été publié qu'en 1982 et son "Faust" en 1988.

Tous ces manuscrits se trouvent désormais à la Bibliothèque nationale de Lisbonne ( sur le site de Babelio, voir lien ci-dessous)

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4539155
Christophe Malavoy lit quelques extraits ( France Culture)

.http://www.babelio.com/auteur/Fernando-Pessoa/2526



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