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lundi 26 mai 2014
Quand pleurent les lendemains
Tu te souviens
les lendemains qui chantent ____ ton credo
rebelle militante
sous la bannière rouge la lutte finale
guerres dictatures pouvoir patronal
tu condamnas
Ho ho ho Ho Chi Minh
dans les rues maintes et maintes fois on te vit
scander crier chanter
les lendemains qui chantent
Ô Jérusalem
que de problèmes de dilemmes
tu me posas
déchirée épouvantée _____ Nuit et brouillard
la Shoah ___ Non
plus jamais ça
Et pourtant autour de ton cou le keffieh d'Arafat
tu portas
Ô Palestine deux peuples frères une seule terre
tu dis ____ Non
au Mur de la honte en Cisjordanie
défigurée exsangue meurtrie
Tu te souviens
t'être recueillie sur les ruines fumantes
rue Copernic rue Desrosiers
tête basse lèvres tremblantes
synagogues cimetières écoles ________ par la haine profanés
innocentes victimes de la barbarie
fous de dieu fous de puissance et de cruauté
Aujourd'hui en ces jours de mai
malgré la senteur des roses
fatiguée meurtrie les cheveux blanchis
tu entends ______ le ciel gronde
et rugit la bête immonde
"Anne ma soeur Anne ne vois-tu rien venir"
chante le poète
le Musée juif de Bruxelles devint votre cible
la terre ruissela rouge du sang répandu par les rues
En Europe _________ en France surtout
la peste brune déferle en vagues bleu marine
sur nos fragiles dunes
Ô jeunesse déboussolée en pleine tempête
ton ignorance allume cette déferlante
" la Beauté du diable" pour unique bagage
chantait Louis Aragon
Et toi mon ami
ce matin
devant le Musée juif de Bruxelles
seul tu te recueilles ______ loin
des foules aux appétits curieux
par la pensée tu m'y emmènes
je dépose une rose blanche
par des gouttes de sang vite salie
Je te dis
merci
© F.R
le 26 mai 2014
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Protégé par copyright
Ces mots reçus de toi :
" Je viens de rentrer. Avec la compagnie d'une poignée d'anonymes comme moi, c'est non sans émotion et la gorge nouée, que j'ai observé de longues minutes de recueillement, de silence et de méditation. Tous ceux et celles que j'aime, dont toi, étaient unis avec moi dans cette chaîne d'union fraternelle, au nom de l'humanité ou ce qu'il en reste."
Poème extrait de "Chorégraphie de cendres", paru en avril 2017 (éditions épingle à nourrice)
La peur, l'ignorance, le fanatisme, l'ambition, l'argent, le pouvoir sont mondialisés à l'image de ce grand marché planétaire dont a retenu que la face noire.
RépondreSupprimerTous ces moteurs de la haine n'ont jamais été autant mobilisés aujourd'hui jusqu'à porter les meilleurs fruits de leurs entrailles à la tête des peuples.
Si comme le dit le philosophe Marc-Alain Ouaknin et je partage: "A Auschwitz ce n'est pas Dieu qui est mort, c'est l'humain", il semble bien que celui-ci n'est pas près de renaître et il est bien enfoui dans les abîmes du Tartare, ou siègent nos Titans qui surgissent régulièrement pour perpétuer le meurtre universel.
Alors, oui je me souviens et je t'ai associée à ce souvenir, oui je me souviens du passé et je voudrais aujourd'hui me souvenir de mon futur, notre futur. Mais il nous faut garder au cœur l'espérance, pas pour nous, mais pour ceux qui viendront après nous et nous avons le devoir de transmettre.
Merci Françoise pour ton beau poème qui exprime bien tout ce que j'ai ressenti hier vers midi devant le Musée juif.