Juillet flocons de paille voltigeurs
arômes de fruits mûrs
soufflés en bourrasques __ Eau
ruisselante torrentielle crachée
par le ciel
larmes chaudes d'une terre meurtrie -
S'entretuent
Abel et Caïn bras armé
glaive vengeur
Juillet s'en est allé emportant
mon coeur
Hier encore tu croyais tu rêvais
__ folle tu étais ! ___
tu respirais... de langueurs t'enivrais
Ô interminables nuits ô
voyages - des lagons turquoise à l'Océan
ressacs d'écume blanche
fracassant les rochers
guérissant ton âme
chahutée écervelée
flux et reflux terre de sel - presque
une île -
un refuge un élan un départ
__ Voyage voyage...
Août en sa maturité tant
espérée
tes ailes a brûlées ___
Ce fut chant du cygne
tu le voudrais Phénix - mais
les cendres éparpillées à
jamais restent froides
Et tourne tourne en ton esprit égaré
d'un train fantôme grincements
grondements
___ Dis-moi Âme mon amie ma mie
sommes-nous
si loin encore de l'inaccessible rivage
___ Il s'éloigne s'éloigne...
Tu griffes la voûte étoilée
où roulent
nuages blancs nuages gris __ Perverse
la lune
joue à cache-cache inonde ton
coeur
émotions noires encore plus
noires __ Et pourtant
quelle beauté démoniaque
en cette traversée - immobile
t'entraîne la Voie lactée
___ Jusqu'où ?
Tu crains que demain tout ne s'arrête
Août... le pilote a quitté
le train
rideaux noirs sur les vitres tirés
__ Tunnel __ où
ténèbres d'enfer
t'engouffrent - Tu te souviens Graham Greene
« The tunnel is long and
dark, but the end is bright and light »
__ Mais
où la
Lumière espérée ?
Vite vite siffle le
vent ! __ Mais tu L'aperçois
qui s'éloigne
s'éloigne par d'autres alizés emporté
voile rouge sur les
flots noirs
© F.R
le 8 août 2014
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crédit photo F.R |
L'histoire des frères Ismaël et Israël n'est pas prête d'être résolue et ce depuis 5000 ans déjà. ¨Fruits d'un Dieu vengeur qui arment chacun de ses bras. Ce monde, le monde, notre monde s'enfoncent dans les ténèbres. Passage obligé pour y voir la Lumière. Encore que dans nos ténèbres comme en une annonce prémonitoire nous n'avons rien vu, ne voyons rien et ne verrons peut-être rien. Qu'un infini néant, celui qui nous habite. Reste ce passage obligé. Le Dieu vengeur est patient car il sait qu'il ne peut y avoir Lumière que par l'existence même des ténèbres. L'un et l'autre sont liés depuis l'origine jusqu'à la fin.
RépondreSupprimerCristian
Quelle force de cœur pour aller jusqu’au bout du poème ! Images choc, images cri !
RépondreSupprimerMerveilleux poème ! … « Dis moi Âme, mon amie, ma mie sommes nous si loin de l’inaccessible rivage, il s’éloigne, il s’éloigne… »
La géographie de l’âme nous conduit à l’instant, du monde extérieur à notre intériorité. Ton âme fait écho à la nôtre. De nos propres combats dans ce tunnel si noir, s’échapperont enfin nos animaux intérieurs, apprivoisés et domestiqués. Les perspectives s’élargissent. Et quand nos ténèbres s’approchent de la Lumière, faisons notre chemin d’alchimie intérieure de mutation en mutation. Vient alors le temps où nous ne pouvons détourner notre regard de cette Lumière, cette « lumière espérée ». Marie-Flore