Aux matins frêles des lacs de neige,
Aux matins froids aux reflets grèges,
Aux soleils, frissons de l'hiver,
Je suis la louve solitaire.
J'allais sur mes terrains de guerre,
Cachée, chassant sur mes chemins.
Soudain, sur un socle de pierre,
Il m'est apparu un grand chien
Et moi la louve, moi la reine,
Et moi la faim, et moi l'instinct,
J'ai posé ma tête de fauve
Dans la fourrure du grand chien
Et le chien, au midi frileux,
A suivi ma piste et ma chasse
Et j'ai cru voir dedans ses yeux
Le reflet d'un éclair qui passe.
Il faut croire qu'il était fou
Quand il me suivit dans la neige.
N'étant qu'un chien, il se crut loup
Et prit sa patte dans mon piège.
Mais moi la louve, moi la reine
Et moi la faim, et moi l'instinct,
J'ai ouvert le piège de fer
Et mordu sa cuisse de chien
Mais au nid, au doux crépuscule
Entre chien et loup, au palais,
Couchés sur notre lit d'épines,
Moi, la louve, j'ai léché ses plaies.
Aux matins frêles des lacs de neige,
Aux matins froids aux reflets grèges,
Aux soleils, frissons de l'hiver,
Je reste la louve solitaire,
Solitaire, solitaire, solitaire...
F.Wertheimer / Barbara
Solitaire...Solitaire...
RépondreSupprimerBarbara.
Merci Françoise de nous la rappeler en ces mots?
Douce journée à Toi !
Edith
Et merci beaucoup à toi Edith !
SupprimerJe suis peu connectée d'où mes réponses tardives.
Bonne soirée et écoutons Barbara !
Merci Françoise de nous donner à lire ce texte. Que c'est beau la poésie quand elle ne s'embarrasse pas de fioritures superfétatoires, de contorsions de style ou de circonvolutions insensées dans le secret espoir d'en mettre plein la vue.
RépondreSupprimerC'est tout le talent de Barbara et cette simplicité qui sonne juste au plus profond des cœurs qui firent d'elle une Artiste.
Par les temps qui courent on commence à les compter et souvent ils nous ont quittés.
Gardons le souvenir de tout ce temps qui passe. C.R.
Merci cher Cristian, tu as raison gardons la simplicité, plus belle que n'importe quel exercice de style pour épater la galerie.
SupprimerJe pense à Léo Ferré qui a dit sensiblement la même chose dans Poète vos papiers et Je suis un chien.
Je t'embrasse