Mon amie Martine Cros a choisi ce poème de mon dernier recueil qui a guidé ses pinceaux vers ce superbe tableau. Et lui a inspiré un très beau poème.
Tous deux publiés sur ses blogs.C'est pour moi un cadeau inestimable dont je la remercie encore ici. FR
L'été en plein coeur
Juillet flocons de paille voltigeurs
arômes de fruits mûrs
soufflés en bourrasques __ Eau
ruisselante torrentielle crachée par le ciel
larmes chaudes d'une terre meurtrie - S'entretuent
Abel et Caïn bras armé glaive vengeur
Juillet s'en est allé emportant mon coeur
Hier encore tu croyais tu rêvais __ folle tu étais ! --
tu respirais... de langueurs t'enivrais
Ô interminables nuits Ô voyages
- des lagons turquoise à l'Océan
ressacs d'écume blanche fracassant les rochers
guérissant ton âme chahutée écervelée
flux et reflux terre de sel - presque une île -
un refuge un élan un départ __ Voyage voyage...
Août en sa maturité tant espérée
tes ailes a brûlées __ Ce fut chant du cygne
tu le voudrais Phénix - mais
les cendres éparpillées à jamais restent froides
Et tourne tourne en ton esprit égaré
d'un train fantôme grincements grondements
__ Dis-moi Âme mon amie ma mie sommes-nous
si loin encore de l'inaccessible rivage __ Il s'éloigne
s'éloigne...
Tu griffes la voûte étoilée où roulent
nuages blancs nuages gris __ Perverse la lune
joue à cache-cache inonde ton coeur
émotions noires encore plus noires __ Et pourtant
quelle beauté démoniaque en cette traversée - immobile
t'entraîne la Voie lactée __ Jusqu'où ?
Tu crains que demain tout ne s'arrête
Août... le pilote a quitté le train
rideaux noirs sur les vitres tirés __ Tunnel __ où
ténèbres d'enfer t'engouffrent
- Tu te souviens Graham Greene
"The tunnel is long and dark,
but the end is bright ang light" __ Mais
où la Lumière espérée ?
Vite vite siffle le vent ! __ Mais tu l'aperçois
qui s'éloigne s'éloigne par d'autres alizés emporté
voile rouge sur les flots noirs
Françoise Ruban, extrait de Chorégraphie de Cendres, poésie,
éditions épingle à nourrice, avril 2017, pages 25-26.
"Il y a dans ce recueil l'évidence de l'offrande.
L'offrande c'est le sacrifice au sens étymologique du terme : "Sacrum facere". Faire du Sacré.
Il faut mourir à soi, aux préjugés et à la mort de l'autre pour, étant passé par sa propre mort, renaître enfin".
Extrait de la préface, par Cristian Ronsmans, page 7.
Blog de MC, Aller aux essentiels
http://allerauxessentiels.over-blog.com/2018/02/choregraphie-de-cendres- francoise-ruban.html
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23 mars 2018
NE SACRIFIE
Ne sacrifie qui veut
Seule la Promesse a ce pouvoir
Le Sacrifice est aimé par celui,
Et seulement lui, qui va rejoindre
Ce qui est promis
Ne promet qui veut
Seul
Le Juste
Sait
Que sa promesse
Est nue l’espérance blanche
Elle demande la main de la réalité
Nul besoin de javelot
Pour le Juste
Il sait d’amour mourir
Avant d’être traversé
Ils s’aiment car ils sont du même
Sacrifice.
(à Satine)
MC, 22.03.18, Ne sacrifie,
Sur le blog de MC, Bleu mouvant de la nuit
https://bleumouvantdelanuit.com/2018/03/23/ne-sacrifie/
Un très beau recueil, chère Satine, que je garde à mon chevet de grande mélancolique, et d'amie tout simplement, où s'épousent chagrins et joies de vivre, comme en la Vie, comme en Nerval, à qui j'ai pensé, te lisant : "les mystères du monde se révélaient à [nous]." A travers l'écriture, les mystères de nous se révèlent peu à peu, comme dit Barthes : "intégrer mon chagrin à une écriture" (Journal de deuil), et permettre par là qu'un autre être, lisant, fasse de même.... Et simplement, prendre de la joie à te lire, imaginer l'or des flocons de paille, l'été, dansant des dumki dans la brise, les "Nocturnes à bras croisés" veillant sur nos pas sur nos peurs, nos espérances.... Merci! Martine.
RépondreSupprimerMa douce amie mélancolique, ma poète-peintre, quels jolis mots tu poses sur mon petit recueil, cette Chorégraphie de cendres écrite dans des moments d'émotions vives, joyeuses ou colère ou tristesse... tout ce qui fait notre Vie ici bas.
SupprimerIl m'est précieux que tu le gardes près de toi.
Je t'embrasse tendrement. Merci Tinou !