mardi 2 juin 2015
Paco Ibañez chante les poètes andalous
Paco Ibáñez 2008- Poetas andaluces
CD1
01 Déjame en paz, amor tirano (Góngora)
02 La más bella niña (Góngora)
03 Y ríase la gente (Góngora)
04 Que se nos va la pascua, mozas (Góngora)
05 Quién quiere un juguete (Góngora)
06 Bien puede ser, no puede ser (Góngora)
07 No te pude ver (Lorca)
08 Canción de jinete (Lorca)
09 Córdoba (Lorca)
10 La romería (Lorca)
11 Pero tú has de venir (Lorca)
12 Romance de la luna, luna (Lorca)
13 Yo vuelvo por mis alas (Lorca)
14 Mi niña se fue a la mar (Lorca)
CD2
01 Tus ojos me recuerdan (Machado)
02 Era un niño que soñaba (Machado)
03 Volverán las oscuras golondrinas (Bécquer)
04 Andaluces de Jaén (M. Hernández)
05 Balada del que nunca fue a granada (Alberti)
06 Nocturno (Alberti)
07 Muelle del reloj (Alberti)
08 Un español habla de su tierra (Cernuda)
09 El prisionero (Cernuda)
10 El rey Almutamid (Fanny Rubio)
lundi 1 juin 2015
Exil, poème de Martine Cros
J'ai reçu ce très beau recueil de poèmes que je vous recommande
"A la dérive, c'est le témoignage d'un collectif de poètes car il ne se passe pas un jour sans le récit de naufrages d'exilés aux portes de l' Europe.
A la dérive, ce sont les voix de la poésie pour témoigner de l'inhumain du monde contemporain. "
(Quatrième de couverture)
Mon amie Martine Cros a écrit ce magnifique poème :
Fragments D' EXIL, nous
crédit photo fruban |
Fragments d'exil , nous
Je vois les oiseaux ;
ils s'apprêtent
à partir loin / mais / je ne suis pas oiseau
seule
une aile à son voyage
J'ai su le bannissement
du Caravage
son doute fut l'épure / nous sommes peints
de sa passion
J'apprends ton évangile
toi
l'audacieux décentrement / l'autre de tous mes je
tu te noies et seule je ne peux rien faire
mort inexpliquée de la lumière / fusillée l'onde
avant de mourir tu
demandes à la mer : le Christ
a-t-il vraiment vécu
depuis le début de l'année
tu es cent mille
Ton corps bouteille
à la mer
jetée par-dessus bord
de nos lèvres clouées
à notre propre fuite
Pas assez, c'est tout
ce que nous savons faire
sous les néons blafards
de la modernité
cet été deux mille fois
tu es mort tu es morte
A Lampedusa l'automne
crie trois cent fois ton nom
en un seul naufrage
ton nom qu'il ne connait pas
sous chattertons hurlants / le dernier repas du Christ dans la bouche du vent
avant de mourir tu
demandes des ailes à nos yeux
pour naître nouveau
la parole de Mathieu / ici, là / quelques Portes
de paradis
si nous avions appris plus tôt
à les ouvrir / ces Êtres qui semblent des portiques
dit-nous
"Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger "
voici l'amour brûlant de ceux qui ne se tairont pas
dit-nous
"j'avais soif, et vous m'avez donné à boire "
voici les ponts de mots les cathédrales de soupirs
qui doivent s'élever à la bouche des ordres
dit-nous encor
"j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli "
écoutez bien le vent
qui étale leurs cris
le vent gris
le vent qui charrie
le cri du vent charrie
vos cadavres
dardés de dents
de poissons goulus
vos saisons
piquetées d'os fourbus
déchus de leur chair
De ton regard l'éreintement m'atteint
quelque chose me dépasse
je nage
à contre courant
de ta vague si mystère
si moi-même à la fois
Mathieu
dit-nous encor
"j'étais nu, et vous m'avez habillé,
j'étais malade, et vous m'avez visité,
j'étais prisonnier, et vous êtes venus juqu'à moi."
je garde toute voile blanche
de ceux qui accostent
en laquelle je taille l'étoffe
où je vous serre contre le destin
je garde les onguents de camphre / les clefs des centres de rétention
"Tu enseveliras les morts"
dit-nous
sans quoi nous sombrerons dans l'oubli
nous sombrerons dans l'exil aux yeux morts
sans plus de larmes pour pleurer
ces embarcations si frêles
qui échouent
au pied de notre canapé où
nous faisons l'amour
S'appeler Noé aujourd'hui
Notre-Dame sonne sept heure pleure
avec les esprits sans foi
avant de mourir tu
demandes
si les Oeuvres de Miséricorde
n'auraient pas fait naufrage avant toi
sept milliards d'exilés
des utérus de nos mères
de nos yeux de faussaires
de l'amour quand celui qui aime
n'est aimé en retour
des siècles à venir
des mots sans funérailles
des marches animales
des aubes endormies
du chant de Monteverdi
de Sylvia la poésie
du violoncelle qui chatoie
entre les cuisses
blanches et nues
de Sonia
de l'exil lui-même
prenant conscience que
Sonia n'est pas là où il croit
des chevilles des rêveurs
des geôles et
des ancres immuables
de l'Opéra fabuleux
de la nuit en demande d'étoiles
de Mare Nostrum rafistolant l'ego
des jambes ballantes des anges
assis sur la stratosphère
les anges reniflant ballants
de ne pouvoir rien faire
des ouragans prioritaires
sur l'Evangile
avant de mourir tu
m'as dit sans le dire que
tu vis en moi
Martine Cros,
septembre 2014 / mai 2015
Tous droits réservés
Protégé par copyright
in recueil A la dérive, collectif de poètes
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Et cet extrait-présentation sur le blog de Martine Cros
Et tout a l'air si paisible...
Poètes contemporains
A LA DERIVE
Recueil, choix, coordination,
Nicole Barrière
avril 2015
De quelques poèmes,
quelques extraits
Quête
Les arbres tombent
Sous le poids de papillons vieillis
La mer figée fauche les vies
Et des ailes sans oiseaux
Nous pleuvent au travers des yeux
(...)
Cristina Castello, p.26
A ceux dont on ne sait même pas s'ils sont partis
(...)
Piétas émaciées enlaçant chiffons inertes
mortes déjà avant l'horreur
éphèbes prometteurs
terrassés aux soubresauts du désespoir
Des chairs des nerfs des ventres
et des cerveaux
porteurs des signes de mondes forts
en leurs vouloirs
(...)
Françoise Coulmin, p.29
Fragments d'exil, nous
(...)
J'apprends ton évangile
toi
l'audacieux décentrement / l'autre de tous mes je
tu te noies et seule je ne peux rien faire
mort inexpliquée de la lumière / fusillée l'onde
avant de mourir tu
demandes à la mer : le Christ
a-t-il vraiment vécu
(...)
avant de mourir tu
demandes des ailes à nos yeux
pour naître nouveau
la parole de Mathieu / ici, là / quelques Portes
de paradis
si nous avions appris plus tôt
à les ouvrir / ces Êtres qui semblent des portiques
dit- nous
"Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger"
voici l'amour brûlant de ceux qui ne se tairont pas
dit-nous
'j'avais soif, et vous m'avez donné à boire"
voici les ponts de mots les cathédrales de soupirs
qui doivent s'élever à la bouche des ordres
(...)
sept milliards d'exilés
des utérus de nos mères
de nos yeux de faussaires
de l'amour quand celui qui aime
n'est aimé en retour
des siècles à venir
des mots sans funérailles
des marches animales
des aubes endormies
du chant de Monteverdi
de Sylvia la poésie
du violoncelle qui chatoie
entre les cuisses
blanches et nues
de Sonia
de l'exil lui-même
prenant conscience que
Sonia n'est pas là où il croit
(...)
de l'Opéra fabuleux
(...)
Martine Cros, p.31/35
Complainte du réfugié
I
(...)
Sans fin je remue les cendres de mon passé :
j'y cherche l'écho de mon âme
enfoui sous la douleur
J'espère un trou dans le réel
une valeur inusitée de la matière
pour ressusciter les miens
pour délivrer la terre
de la mémoire des guerres et des bourreaux
(...)
III
Dans la torpeur morose de l'exil
je rêve encore à des espoirs insensés
Mais mon regard rebondit
contre les parois d'un monde bizarre
- libre à ce qu'on dit
où les lumières des enseignes
ont remplacé les étoiles
(...)
Des tombereaux de sable noir
ont envahi le pli de mes paupières
(...)
Dominique Fenies, p.41/43
D'autres extraits,
demain
http://www.amazon.fr/dp/1511744324/ref=cm_sw_r_fa_dp_6iEpvb1J22ZES
crédit photo fruban |
dimanche 31 mai 2015
Maman, poème de Françoise Ruban
Maman
Tant d'émotions
Tant de chagrin
Tant de souvenirs
Instants de joie aux larmes mêlés
Une vie s'arrête
C'est la tienne maman
En mon cœur un chaos indescriptible
Nos rendez-vous manqués
Ma petite enfance marquée
par ces secrets qui rongent un destin
le tien
le mien
Ma vie de femme éprise de liberté
trop rebelle
pas assez sage
pas Celle que tu voulais
Un deuil aussi cruel qu'injuste
celui de ton petit-fils
mon fils maman
Je t'ai bien souvent cherchée
je t'ai appelée
autant que je te fuyais
J'ai toujours su que ton départ
à jamais scellerait ma culpabilité
Et pourtant
L'une et l'autre devions vivre
L'une et l'autre devions construire
sur des sables mouvants
Qui étais-tu réellement
Qu'as-tu cherché désespérément
A l'église j'ai dit
la femme courageuse brillante
l'amie attentive dévouée
l'âme de ton village retrouvé
A l'église j'ai tu
notre part d'ombre et
ce lourd secret en toi enfoui
j'ai tu mes larmes
parfois remplies d'un sel amer
Aujourd'hui
j'essaie de te trouver
trouver la Paix de l'âme auprès de ton jardin
m'occuper de tes fleurs avec soin
donner vie à ta maison
entendre le rire des petits-enfants
eux aussi partagés à chaque instant
entre les jeux et l'adieu
Ils sont ton avenir maman
Par eux tu vivras dans l'Eternité de nos cœurs
la seule je crois.
©fruban
le 30 mai 2015
Tous droits réservés
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poème extrait de "Chorégraphie de cendres" paru en avril 2017
(épingle à nourrice édition)
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