Elles arrivent elles sont là __ fêtes de fin d'année
manne commerciale régal des banquiers
Sont exclus les démunis les endeuillés les assassinés
par la faim la folie les coups des guerriers
Cette année je dis Non
aux honteuses orgies hypocrites vitrines
Peut-être la honte d'une vie qui s'incruste
quand mille sourires assoiffés de Vivre
ne sont plus que décharnés rictus par la Mort abattus
Et pourtant et pourtant __ regard et cœur d'enfant
longtemps j'ai gardé
Choisir préparer l'arbre chercher au fond d'un placard
anciennes parures soyeuses illuminées
Accrocher ici _ ou plutôt là-bas _ quelques branches de houx
quelques rameaux enneigés
Parfois sous les sarcasmes malicieux
Installer le village de santons autour de la crèche
Non par esprit religieux ou quelconque croyance
pour l'ambiance le clair obscur la lueur des bougies parfumées
Lorsque tu es parti mon fils bien-aimé
je me fis violence pour les petits yeux émerveillés __ pour Toi
je perpétuai les gestes ancestraux préparai les repas de fêtes
Coeur serré par ce manque cruel __ Ta place à jamais vide
D'année en année de colère en colère
de sanglots en cadeaux
Noël s'invitait sous notre toit __ Et puis
Vint 2015 la sanglante la barbare
Cette fois je ne peux plus
Et pourtant et pourtant __ Ce soir je le sais
la colère noyée sous les larmes est privation
J'aimerais tant redevenir enfant émerveillée
Ce soir je garderai la douce chaleur du feu de bois
la lueur des bougies parfumées
les saveurs de cannelle les senteurs d'encens
Je prendrai ta main par-delà l'ignominie
Je poserai un baiser sucré sur ton front
une écharpe de soie sur mon cou
Je te garderai Toi.
©fruban, 22 décembre 2015
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