jeudi 20 août 2015
Il pleut sur la fête foraine, de Denis Tellier
Il pleut sur la fête foraine
Tous les danseurs vont vers le bas, la place du
village est en pente naturelle.
Des enfants courent, pistolets à poire et à eau,
la flotte s'écoule dans le caniveau.
Filles et garçons sur le périmètre des auto-
tamponneuses, à deux doigts des gouttières,
vivent avec le fracas derrière,l'immense
émotion d'être serrés dans leurs pantalons.
Toutes les auto-tamponneuses vont vers le bas,
la place est en pente naturelle.
Odeur de coiffeur, il pleut sur la fête foraine.
Toutes les odeurs de coiffeur vont vers le bas.
Nous avons tiré une bouteille de mousseux
pour la boire dans la ruelle.
Il pleut sur la place du village en pente naturelle.
Toutes les bouteilles vides vont vers le bas.
Vous, madame, immobile comme moi, avec
une poupée toute trempée gagnée dans une loterie abritée.
Dites-moi...
Il pleut sur la fête foraine pour la dernière fois...
Denis Tellier, 1977
in, Revue Météque
Revue n° 0, La Ville
lundi 17 août 2015
Attentes... attente apprivoisée, poème de FRuban
crédit photo fruban |
Attentes... attente
apprivoisée
Attente
morsure rouge cœur rongé
voiles de cendres noires
ténèbres
Mes yeux griffent les ciels
__ Prière
païenne supplique au gingko
Espérance pour toi ma chair
mon sang
souffle ténu de ta vie
Sur toi se referment les
serres de la Mort
Attente
chancelants balbutiements de
l'âme
au rythme des saisons flux
et reflux des marées océanes
Identité perdue __ me
retrouver
avec cette plaie ouverte
rester la même
Mes doigts caressent
l'ivoire et l'ébène
hésitant Prélude
Une petite cantate me prend
la main
Attente
promesse de fleurs saveurs
de fruits
sans fin contempler le
jardin
mystères d'une vie qui
meurt et renaît __ Ô Nature
Un peu de nacre blanc perce
la neige __ et déjà
un tapis couleurs de flammes
senteurs d'automne
crisse sous mes pas et
murmure
Tu renais demain
Attente
une rencontre un amour
peut-être
il serait le dernier homme
__ je le croyais
Passion folle voguant sur
des flots croisés
poussée par des vents
contraires __ au gré de tes envies
Guettant un signe un appel
un voilier à coque de chair
vague inéluctable __
l'Océan c'est toi
Capitaine tu as perdu le cap
Attente
ta main sur mon épaule
des baisers dans le cou des
désirs un peu fous
Vague déferlante
qu'apaisent les alizés
Fraternelles tes forêts
profondes m'invitent
frémissements au cœur
apaisé
promenades libres et
solitaires __ au rythme de nos plumes
A ma vie tu donnes sens
Une confiance un désir
une détente
©fruban
le 12 août 2015
Tous droits réservés
Protégé par copyright
in, Chorégraphie de cendres (2017)
éditions épingle à nourrice
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