vendredi 6 juin 2014

Ibrahim Maalouf au Festival de Saint-Denis

Plus j'avance et plus je fuis ( Xavier Lainé )

Plus j’avance et plus je fuis
.
Un jour j’apprendrai à me taire
A écouter en silence
Toutes ces voix très fières d’elles
Qui savent bien mieux que moi
Dire clamer et se faire entendre
.
J’irai par mes sentiers solitaires
Cueillir les mots de vos détresses
En faire bouquets de dignité
Tressés en couronne
Sur la tombe de nos libertés

*

Plus j’avance et plus je fuis
.
J’entends les vains discours
Les belles promesses jamais tenues
Les gages de bonne conscience
Posés sur les pages de l’aube
.
Et puis je vois
Je vois les fenêtres murées
Sur le scintillement bleuté
Des nouvelles formatées
Dont les cerveaux se gavent
Tandis qu’au trottoir sombre
On crève sans rémission

*

Plus j’avance et plus je fuis
.
Tout me semble si misérable
Dans la succession de nos démissions
Si souvent me sens coupable
De ne pas assez ouvrir mes bras
A la profondeur abyssale
De vos tragédies infinies
.
Je vais de mon pas lourd
Creuser encore le sillon
Dans la peau durcie
Que vous offre vies défaites
M’en vais chercher dans le silence
Le fin repos et la fragile absence
.

7 mai 2014

© Xavier Lainé, mai 2014, tous droits réservés

http://latelierdupoete.blogspot.fr/2014/06/etat-chronique-de-poesie-2218.html?showComment=1402006761675#c657384978627306357

mardi 3 juin 2014

J'entends une rivière, Titi Robin avec la voix de Michaël Lonsdale

"J'entends une rivière"
Titi Robin: bouzouq / Michael Lonsdale: voix
CD "L'ombre d'une source" / 2014
Label World Village / distr: Harmonia Mundi
Texte et musique: Titi Robin

photographies: Jef Rabillon (extrait de "Paysages de Loire")
site: http://www.rabillon.com/
contact: photographe@rabillon.com

"Un hymne à la fragilité à l'infime beauté."
L'Humanité


J'entends une rivière
profonde
couler de toi à moi

Au fond de son lit,
des galets ronds glissent
au gré du courant.

Il y a des tourbillons,
il y a des reflets,
il y a des vagues sur la berge.

Quelqu'un a laissé sur la grève
une page de journal froissée.

Il est écrit que là-bas, il pleut,
alors qu'ici, le soleil flamboie.

Tu t'appuies sur mon épaule
pour avancer dans l'eau de mai
et je sens tes doigts sur ma peau.

Laisse ainsi ta main
car c'est moi que tu portes.


Extrait du CD L'ombre d'une source