samedi 10 mai 2014

Le Clown ( Gianni Esposito )



S’accompagnant d’un doigt
ou quelques doigts
le clown se meurt
S’accompagnant d’un doigt
ou quelques doigts
le clown se meurt
sur un petit violon
et pour quelques spectateurs
sur un petit violon
et pour quelques spectateurs
Ma chè n’ha fatto de male
sta povera creatura
ma chb c’iavete da ridere
et portaije iettatura !
D’une petite voix comme
il n’en avait jamais eue
D’une petite voix comme
il n’en avait jamais eue
il parle de l’amour
de la joie, sans être cru
Se voi non comprendete
si vous ne comprenez pas
Se voi non comprendete
si vous ne comprenez pas
almeno non ridete
au moins ne riez pas !
almeno non ridete
au moins ne riez pas !
Ouvrez donc les lumières
puisque le clown est mort
Ouvrez donc les lumières
puisque le clown est mort
et vous applaudissez
admirez son effort
et vous applaudissez
admirez son effort





vendredi 9 mai 2014

L'atelier du poète 2: Etat chronique de poésie 2200

L'atelier du poète 2: Etat chronique de poésie 2200: 2200 J’aurais cru pourtant J’aurais cru . Que d’un sursaut Viendrait quelque espoir Quelques clins d’yeux complices Quel...

Dans le Silence et la Solitude

Paupières ensommeillées
  de rêves enfièvrées
 de larmes baignées          sur ton absence
Fenêtre entr'ouverte     je m'éveille
   l'horizon empourpre l'Orient
Piqués par l'air vif mes yeux se plissent
          et sensibles clignotent     première gelée d'automne

Au loin     un chien aboie    des coqs se saluent
En mon coeur   la mélancolie
       -  Prélude de Bach

Dans le silence et la solitude  
 des paroles murmurées       que tu n'entends pas
      des mots jetés    que tu ne  liras pas

Allongée dans le jardin     regard clos
       par la caresse fraîche du soleil  de septembre
Je parcours        une improbable route
     droite     elle s'élance entre les côteaux           en réalité
       sinueuse     comme un serpent venimeux

Là-haut     opalescent     ronronne un sillon  d'avion
Près de moi   étendue
        soupire et rêve ma brune Nouka

     -  Gnossienne numéro trois de Satie       mes doigts sur le clavier


Des images floutées
     dans la pénombre  de mes yeux aveugles
A perte de vue       la route s'étire   croise d'autres horizons
     le ressac et l'écume bruissent         le ciel argent me hèle
Toi aussi   tu perçois    
                    cet appel
désir ardent       les rives de tes bras m'enlacent
         la presqu'île devient ILE
             Mais
Poumons resserrés        comment respirer
     l'odeur de ta peau devinée

Au zénith     plane     immobile    dans l'immensité bleue     voilée de blanc
        un faucon pélerin     ailes déployées
Les dernières abeilles se gorgent des nectars sucrés

Dans le silence et la solitude
    Forte de Toi  
m'échappent     délicieusement sensuelles
              tendres          imprévisibles       des caresses    comme un envol
         - Ô tes yeux tes lèvres tes boucles folles !

La Nuit me prend       m'enveloppe   tu t'éloignes      si loin         toujours
       Il est tard
Mes yeux s'étonnent    s'affolent   te cherchent
    à travers    l'infinitude étoilée    de la voûte céleste
Ma peau    soudain    frémit
    sous ce baiser muet      presque immatériel

    Tu m'as rendu le souffle
    Tu es là    quelque part          sur le globe

              Je t'aime

De ma chambre  écrin de ma folie
       dansent        sur la pointe des pieds       des notes amies
              Nocturne de Chopin             Adagio de Mozart
                           Puis

                   le   Silence    
                                la     Solitude


          ©    F.R

           le 13 octobre 2012
extrait de "L'Âme des marées"
épingle à nourrice édition (2014)

Tous droits réservés
protégé de la copie par copyright


© crédit photo F.R

Marc Vella, le pianiste nomade


jeudi 8 mai 2014

Romain Gary aurait eu 100 ans le 8 mai 2014

http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/romain-gary


Né à Vilinus le 8 mai 1914, Romain Gary aurait eu 100 ans cette année. Eternel insatisfait, l'écrivain reste à ce jour le seul romancier à avoir obtenu le Prix Goncourt à deux reprises grâce au subterfuge du pseudonyme. Portrait.
De nombreuses vidéos fort intéressantes, dans cet article de l'INA

Lettre de suicide de Romain Gary

30 août 1979

Pour la presse. Jour J. Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs.
On peut mettre cela évidemment sur le compte d’une dépression nerveuse. Mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’aura permis de mener à bien mon œuvre littéraire. Alors, pourquoi? Peut-être faut-il chercher la réponse dans le titre de mon ouvrage autobiographique, La nuit sera calme, et dans les derniers mots de mon dernier roman: "Car on ne saurait mieux dire".
Je me suis enfin exprimé entièrement.



                                          Photo du Net






Jeune grecque et une colombe





Jeune grecque et une colombe dessin  François-Marie RossetSource: gallica.bnf.fr




  http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8528951r/f1.item


Sous les étoiles ( Olav H.Hauge )



Qu'est-ce qui m'a poussé à aller dehors
sous le ciel inhospitalier de l'aube ?
Les étoiles bleues, obstinées,
que veulent-elles ?

Les montagnes n'ont rien à promettre,
et s'écartent seulement,
laissant le fjord à sa plénitude
et les torrents se jeter en lui.
Les montagnes restent là,
insensibles et dures sous la neige.

Mais les pentes boisées,
les pentes boisées
se sont jetées face contre terre,
mettant à nu leur misère sous les étoiles.

C'est ma peine,
c'est ma souffrance, écorchées et vives,
qui sont là, étendues,
noires comme le fer et sanglantes,
mais jurant par tous les dieux
d'à nouveau verdir et chanter.

Olav H.Hauge
Nord profond
éd.Bleu autour
p.103





crédit photo F.R

lundi 5 mai 2014

A quatre mains




Sous le Pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

G.Apollinaire




Sous le regard tendrement aveuglé

de la dame blanche assise solitaire

sur le rebord de ma fenêtre

à la lueur de l'astre lunaire

Ecouter tes silences

Respirer les mots égrenés

au crépuscule - ou à l'aube naissante

Déployer mes poumons resserrés

Tendre mon coeur assoiffé

A la tièdeur du ciel de juin

Sonate au clair de lune

Solstice de l'âme

Feux de la St Jean


T'offrir les senteurs musquées

entrées

sur la pointe des pieds

dansantes sous mes paupières

entrouvertes

à la Vie


Emotions croisées ébouriffées

cavales sauvages envolées

avec le bruissement d'ailes de ma visiteuse nocturne

sur une mélodie de Barbara


T'offrir ce désir

de partir de courir et surtout

tout près

me réjouir de ton rire


De mes doigts impatients enfiévrés

Ô caresser sur tes lèvres

ces mots-images

beaucoup trop sages

ces mots dessinés

sur la feuille blanche

avec l'encre bleue des vagues gonflées

au rythme des marées


Ecrire à quatre mains

enfin...


Suspendre un instant

les rumeurs souillées de sang

sous les coups assourdissants des tueurs fous

qui massacrent et déboisent l'âme humaine


Je veux pour cet instant

l'Eternité

de la Vie qui frémit

de l'Amour qui prie

Je veux pour cet instant

l'Immortalité

au-delà du linceul

enfoui

sous la pierre tombale


© FR


le 29 juin 2012

extrait d'un recueil à paraître en septembre 2014

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