samedi 2 avril 2022

Poèmes de Spyros K

                                        Le Saule


 Supplique du saule pleureur
Arbre de la mélancolie
De la Femme et de la lune
Feuilles vertes  âme brune
Récepteur de nos folies
Des mémoires abolies
L’esprit a ses lacunes
Elles voguent le long des dunes
Comme des ondes d’énergie
Qui calment une colère noire
Ton regard a su la boire
Et me la rendre sans un pli
Enrichie de ta sérénité
Eclair d’humanité...
         ***
Le saule vêtu de majesté
A une allure d’avion lesté
De mille différents espoirs
Qui s’envoleront le soir
Kérosène éthéré
En nos pensées concentré
Les élans ont tes traits
Et l’empreinte ton parfum
Ce qui semble abstrait
Est la mémoire du temps...
               ***
Le saule se dresse solitaire
Un terrain de golf pour écrin
Les silences sont sectaires
Hésitations qui doivent se taire
Visualiser la Mer
Et s’écouter un brin...

Spyros K

le 16 juin 2016




 Quelque chose...


Insolemment Femme
Tout converge vers toi
L’intensité de la pensée
L’attrait vers l’insensé
Libre arbitre ancré en toi
Sens perdus et retrouvés
Mon regard est rivé
Aux mots et aux instants
Qui propulsent le temps
Au carrefour de l’absence
Des pépites de l’innocence
Ecrites au sang aigu
Mêlant le rouge aimant
D’un alphabet en miel
Issu des tripes du ciel
Au carburant un peu osé
Qu’offre ton corps arrosé
Aux élans élaborés
Des méandres de nos passés
Parfumés d’un avenir
Temps indéterminé
Tu n’as qu’à propulser
Le frère du sommeil
Au feu doux des vérités
A vivre...

Spyros K

2 mai 2016

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Philosophie...


                
Longues les routes intrinsèques
Recherchant une clepsydre
Offrant du temps au temps
Des éclairs aux doux instants
Lorsque l’esprit a le coeur sec
D’avoir  voulu abondamment
Enfreindre l’entendement
De ceux qui ignorent
Les autres pérégrinations
Vers les plages de l’Avancée
La Mer renouvelée
Bleu cobalt fond irisé
Mû par l’essence des livres
Aux pages désintégrées
Réincarnées en nous
L’encre faisant navette
Entre les niveaux de conscience
La valse des velléités
Ce qui en nous pense
Est une empreinte de réalité
Au diable la vanité
Si l’énergie ressentie
A le goût étrange du savoir
Laissant une saveur en bouche
De merveilleux et d’insatiable
Et apparaît devant les yeux

En italique le mot Capable...


© Spyros K

le 10 avril 2016

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            Forêt



Elle se promenait en forêt
Vêtue de sa seule chaleur
Cherchant à cueillir deux fleurs
Une églantine et une pensée
Puis percer dans l’insensé
A travers les pleins les déliés
Plume dansant sur le papier
Pour en extraire le meilleur jet...
           ***
Nue comme la substance d’un rêve
Puisé dans les sentiers amis
Des méandres de l’esprit
Nourris par l’ombre du sapin
Le flottement des destins
Et les rayons transperçant
L’ombre factice des sons
S’éloignant du temps
Et l’empreinte décatie
De ses rudes  ancrages...
           ***
Flamme douce dans son regard
Qui peuplait la clairière
Elle avait des couleurs de hier
Et un chuchotement ami
Déclamait des vers
Pour se mettre en condition
Et écouter sans peur
La nature rend patient
L’ours gronder

Sous une belle ondée...

Spyros K

20 février 2016

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Ton visage


Ton visage est une mappemonde
Avec deux myosotis au milieu
Fleuris en ta conscience
Irradiant de vie
Les rigoles délicieuses
Empreintes d’existence
Les rides sacrées
Pour mon coeur sucrées
Au miel construit
Sans architecte
Au fil des ans
Et de nos envies...

        *

Ton corps est une galaxie
Partout est ton adresse
Et ailleurs aussi
Comme les atomes d’Amour
Que certains prétendent
Pouvoir les définir
Alors que leur structure
Malléable aléatoire
Jamais toute explorée
A certains secrets percés
Qui rendent inéluctable
La présence d’oxygène
Que tu génères en moi...



Spyros K

le 6 novembre 2015

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photo Spyros K




                                         Sourire



Ton sourire ressemble à une tasse de thé
Où s’abreuvent les tendresses cachées
Chaudes gorgées pour désaltérer
Les accents de l’espoir
La quiétude froide du soir
Et la douce mélancolie
D’un arbre aux feuilles lourdes
Dont la supplique est sourde
Comme les voeux d’un colibri
Au coeur de l’hiver...

              ***

Ton sourire est doux breuvage
Avec le miel de ton empreinte
Puisé dans la ruche de notre vie
Que tu sais étaler
Cicatrisant les plaies
Effaçant les frontières
Entre leurre et vérité
Photos superposées
Qui font aimer
La complexité du monde
Perçue sur ton visage
Comprise dans ton regard
Et aimée en toi...

Spyros K

17 janvier 2016

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                                        Le Ruisseau





Le regard se mire dans le ruisseau
Voit l’eau qui file ailleurs
Irriguer l’espoir d’un coeur
Et charrier ses alluvions...
                  ***
L’esprit voyage en première classe
Dame Nature offre les élans
Déchire l’existence de plans
Création seule pour carburant...
                      ***
Les pupilles se dilatent
Corollaire de l’expectative
Lignes claires qui éclatent
Sous les plumes qui écrivent...
                   ***
Le ruisseau prend forme de Mer
L’iode parcourt les narines
Reflets brillants du soleil
Envies alexandrines...
                            ***
Puis tu frottes ma peau à toi
Tendresse de lichen vert
Coeur et âme se sont ouverts
Mais ne restent jamais cois...
                       ***
Si le ruisseau un jour se vide
Le regard aimant le suivra
Une parole jadis le délivra
D’un ancré avide...
               

Spyros K, le 27 février 2016

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Je puise...
Je puise l'encre dans le ciel noir,
Pour écrire un texte orageux;
Avoir la force et continuer d'y croire,
Ma conscience pour seul enjeu...
**
Je puise l'espoir dans un pré vert,
Où nous nous sommes souvent aimés,
Avant que soudain le pire hiver,
Disperse les merveilles semées...
**
Je puise le feu au crepuscule,
Très puissant, même lointain;
Ce que d'autres voient ridicule,
Est pour moi un vrai destin...
**
Je puise ton miel au soleil jaune,
Frère jumeau d'une plage dorée;
Tendresse fugace de l'automne,
Qu'un pinceau a décoré...
**
Je puise mon âme sur la page blanche,
Essorée comme une noyée;
Elle se croyait étanche,
Et la voila rouillée...
**
Je puise l' eau pour vivre,
Dans une variété infinie de bleus,
Qui peuvent me rendre ivre,
Avec l'aide de tes yeux...
**
Je puise l'essence de ma pensée,
Au savoir devenu parfum;
En cultivant l'insensé,
On efface la fin...

Spyros K

19 octobre 2012



photo Spyros K

vendredi 25 février 2022

Nouka, par Françoise Ruban

 


  Nouka




 Ne crois surtout pas que je t’oublie

Tu m’accompagnes chaque jour

Depuis ce sept avril qui t’enleva


Partie pour un soin tu devais revenir

Toute froide à ton retour

Un cri puis des larmes


Pourquoi toi ?


Nous avions passé presque quinze années 

Ensemble fidèles compagnes

Instants de jeux de joies ___ de tristesse parfois


Je pense à toi


Souvent


Je revois ton regard confiant ___ inquiet aussi 

Tu semblais me dire Pourquoi tant de chagrin ?

Qu’as-tu toi que j’aime ? Dis-moi


Alors tu posais ta truffe sur mes genoux

Ma main caressait tes poils si noirs si doux 

Tes yeux savaient parler mieux que nos mots


Je pense à toi


Souvent


Je souris te revoyant dans la neige

Tu étais déguisée en dalmatien inversé

Flocons blancs sur ta robe brune


Tu te roulais dans la poudreuse et revenais enfarinée

Joyeuse de telles facéties mimées _ Ô combien!

Et nous de rire aux éclats enfants redevenus


Tu te souviens ?


Tu penses à nous ?



Souvent



Me reviennent nos escapades océaniques

Le sable les trous que tu creusais

Et nous jusqu’aux cheveux éclaboussés


Folle tu galopais t’arrêtais net

Au bord des vagues _____ j’y vais je recule

Tentée et méfiante tu grimpais sur les rochers



Je pense à toi



Souvent



Des empreintes des repères de Toi

Partout dans notre maison dans le jardin

Partout présente bien vivante


Eternelle dans nos coeurs aimants


© fruban 



Tu regardes l'or des étoiles et scrute le ciel au couchant




Pensive, c'est toi que je regarde ma Nouka




Tu arrives tout essoufflée




Toutes deux synchro !





On continue à courir ?



Le vent et la pluie fatiguent



Nouka ne vois-tu rien venir ?





A bout de souffle.... repos




Repos bien mérité ma belle noire 



Face au soleil couchant, je guette




Non je ne pleure pas, je suis simplement trempée




Deux guetteuses d'horizon




J'y vais ou j'y vais pas....





Nous serons bientôt arrosés de sable des pieds à la tête !




Je me sèche avant de repartir




Nouka guetteuse d'horizon




Balade tranquille




Je galope et m'éclabousse 






Nouka dalmatien inversé




Les doigts de pieds en éventail sous le soleil


                ©   Photos Françoise et Jean-fran

                 

jeudi 10 février 2022

Chorégraphie de cendres, poème de Françoise Ruban

 Chorégraphie de cendres




Cendres lactescentes

arabesques élégantes et dansantes

chorégraphie de la mélancolie _________ ô hirondelles !

Croisant votre chemin en sa toute puissante beauté

       guette l'épervier

Envole-toi petite      ______  vite !


Mon coeur nourris-toi

de ces bourgeons  éclatés 

sur le marronnier déjà naît la fleur        _____ une promesse 

     pour demain 

Hier  en attente     ______  un fruit

neuf mois de tendresse


En ce jour le sel se pose

sur la plaie vive         ______   brûlante

Suppliques au gingko  païennes prières

se sont perdues        ______ le ciel est si vaste

là-haut nul écho

nulle compassion

    et tu partis


Dernier jour d'avril 

    Ton avril

Le jardin  rempli de parfums

l'herbe humide sous mes pas un bain de vigueur mélancolique

tes empreintes nichées en mon coeur

La légèreté du merle et les arabesques folles des hirondelles

allument un sourire       _____ qui se voile

Que serons-nous en mai ?


Au clair de ma nuit


Fenêtre ouverte sur la nuit de cendre

allumée par la face ronde

sourire envoûtant de la lune de mai

Volutes légères la fumée de cigarette

interroge le ciel protecteur et bienveillant

l'air frais caresse mes paupières


En tes yeux je puise le souffle 

qui me manque

même loin de toi

ton regard dans le mien 

me brûle d'une flamme nourricière

tu coules en mon sang comme une source vive un torrent de passion


Il me revient en mémoire des nuits 


tu étais dans la pièce à côté

tous deux émus touchés 

par la lune magicienne  _____ et moi un peu sorcière

me disais-tu

Ce soir je la contemple seule

je me mets à rêver

peut-être que toi aussi

tu l'implores à cet instant précis



Tu es là 

en tout ce que je vois tout ce que je vis

tu es là

bien au-delà de l'émotion     _____  de ce temps suspendu

au-delà du désir fou 

tu es en moi

au-delà de l'attente de ton silence de mes impatiences 


in, Chorégraphie de cendres (2014)