samedi 24 mai 2014

Les bateaux de Samos ( Mélina Mercouri )


Il va venir trois bateaux blancs
Chargés d'enfants, de rires et de noces
De regards bleus, de cheveux blancs
De l'île douce de Samos.
Et moi, je marche sur le port
On dit que je suis folle encore
C'est que j'attends depuis l'aurore
L'instant de les revoir encore.
Il va venir trois bateaux blancs
Qui vont me dire bonjour en accostant
Trois bateaux grecs, pauvres d'argent
Riches d'amour et de vin blanc.
Et moi, je marche sur le port
Crois-tu que je me suis fait belle
Que je sois assez belle encore
Pour qu'ils me voient et qu'ils m'appellent.
Ils m'ont dit, mes trois bateaux blancs,
Le plus jeune: Comment t'appelles-tu?
L'aîné: C'est bien d'être venue
Et le plus vieux: Comment vas-tu?
Et moi, je marche sur le port
Faut-il que je sois folle encore
De les avoir serrés si fort
Entre mes bras, j'en pleure encore.
Ils sont venus mes bateaux blancs
Dansant sur l'eau bien plus que naviguant
Et m'ont laissé en repartant
Un peu de terre de chez moi.
Et moi, je marche sur le port
On dit que je suis folle encore
D'attendre leur retour encore
Comme d'autres qui en sont morts.

Il va venir trois bateaux blancs
Chargés d'enfants, de rires et de noces
De regards bleus, de cheveux blancs
De l'île douce de Samos.




Paroles: Maurice Fanon
Musique: Yannis Spanos
Interprète: Mélina Mercouri





Meurent et s'allument les étoiles

crédit photo F.R

                                      Levés   __  en éveil __  mes yeux griffent
                                      le ciel                                     En longues traînes
                                      comme voiles de mariées s'amoncellent les nuages
                                      s'égrènent d' estivales  promesses fruitées
                                      Belle et puissante lumière    ____     jaillissement
                                      derrière le cuivre tendre de l'arbre de Judée

Ténu  ton souffle  ___  presque suspendu
à l'aube naissante s'est perdu
quelques notes un refrain
accompagnent ton âme de poète
Enfant d'Alexandrie
chante pour moi    _____  éphémère éternité
ta Liberté retrouvée
Sous les rayons de lune   un sourire t'invite
la dame brune t'enveloppe de brume

                                      Après l'hiver de cendres et de braises
                                      je m'offre à la douceur de l'air      Au plus profond de moi
                                      un baiser des caresses
                                      arômes musqués de roses   miel d'acacia
                                      enivrent mon coeur où le bleu        _______  lumineux
                                      éclate en gerbes de bonheur

Sous les poings assassins
tes yeux d'enfant     éteints     ___  Tu lançais
à la Vie des paroles pour demain
tu voulais barrer le chemin        Peste brune
en nos seins infiltrée
Sur les pavés ton sang versé   _______ à jamais gravé
quelques bouquets de fleurs    éparpillés
arrosés par les pleurs

                                     Devant mon piano        de ton souffle privée
                                     je déroule les fils tressés    ____  inlassablement
                                     sous la voûte embrumée et noire    Ce soir
                                     mes pas chancellent          Immobiles
                                     mes yeux se ferment    ___   Ivresse murmurée
                                     senteurs de roses carmin         Là-haut
                                     clignotent mes plus belles étoiles

Fragile ton esquif         par la colère d'Eole
de nouveau dérouté
te voilà captif de rivages hostiles
Cris retenus        Dans le secret de tes nuits
silencieux et pensif
détresse profonde       Bien au-delà des ondes   
paroles confisquées libertés bafouées
Noir    l'écran     s'est figé
Ballotté en terre d'exil    mât brisé
de tes voeux
tu appelles       _____   la Mer

                                    Hantée de cauchemars
                                    nuit de ténèbres      blanche
                                    T'attendant   te cherchant      _______  au bout de l'aube
                                    auréolée de rose et d'or
                                    timides et caressantes saveurs
                                    enivrante brise   sensualité gourmande
                                    Ô tremper encore mes lèvres
                                    dans le calice de la Vie...


© F.R
le 17 juin 2013

extrait du recueil "L'Âme des marées"
éditions épingle à nourrice (ene)

Tous droits réservés
Protégé par copyright


jeudi 22 mai 2014

Si ce jour-là, Moustaki



Quand je serai mort
Vous qui serez en vie
N'allez pas m'enterrer
Avant qu'il soit midi
Pour que le soleil
Puisse chauffer la terre
Où je m'en irai faire
Mon dernier lit
Si ce jour-là vous avez un peu de tristesse
Ne le montrez pas aux amis
Mangez à ma table
Jouez de la guitare
Et faites l'amour
À celles que j'aimais
Si vous avez soif
Allez chercher à boire
Parmi mes bouteilles millésimées

Si ce jour-là vous avez un peu de tristesse
Ne le montrez pas aux amis
Que mon souvenir
soit celui d'une fête
Où l'on dit adieu
Sans éternel regret
Sans cérémonie
Et sans mines défaites
À peine la gorge
Un peu serrée
Si ce jour-là…
Ne le montrez pas aux amis
Je pense à cela
En ce mercredi treize
En voyant partir
Un ami bien-aimé
Il méritait mieux
Que cette triste messe
Et ces gens tout en noir
Qui l'emmenaient
Il méritait mieux
Que ce ciel sans tendresse
Et ces gens tout en noir
Qui l'emmenaient


Pensées pour Jo Moustaki en ce 23 mai 

La ligne droite (Barbara et Moustaki)

http://www.wat.tv/video/georges-moustaki-barbara-ligne-3taf9_394j7_.html

Je ne t'attends pas au bout d'une ligne droite:
tu sais, il faudra faire encore des détours
et voir passer des jours et des jours,
mais sans que rien ne vienne éteindre notre hâte.

Il pleut chez moi, chez toi le soleil est de plomb.
Quand pourrons-nous enfin marier nos saisons ?
Quand pourrons-nous rentrer ensemble à la maison ?
Nous avons le temps, mais pourquoi est-ce si long ?

Tes habits porteront des traces de poussière
et le parfum fané des amours passagères
qui t'ont rendu parfois l'absence plus légère.
A l'aube de mes nuits blanches et solitaires

Oh, moi, mon cher amour,bien sûr j''ai eu des hommes
qui m'ont rendu la vie un peu moins monotone,
et m'aident à supporter l'hiver après l'automne.
Et les silences obstinés du téléphone

On ne s'attend pas au bout d'une ligne droite:
tu sais, il faudra faire encore des détours
et voir passer des jours et des jours,
mais sans que rien ne vienne éteindre notre hâte.

Nous nous raconterons nos triomphes et nos fêtes.
Mais comment s'avouer nos superbes défaites,
nos doutes répétés, nos angoisses secrètes?
Et s'accroche à chaque pensée, à chaque geste.

Un jour, tu seras au bout de mes voyages,
un jour, tu viendras malgré tous les détours.
Nous dormirons ensemble et nous ferons l'amour
dans un monde réinventé à notre image

mercredi 21 mai 2014

Au clair de ma nuit

crédit photo F.R


Fenêtre ouverte sur la nuit de cendre
allumée par la face ronde
sourire envoûtant de la lune de mai
Volutes légères la fumée de cigarette
interroge le ciel protecteur et bienveillant
l'air frais caresse mes paupières

En tes yeux je puise le souffle
qui me manque
même loin de toi
ton regard dans le mien
me brûle d'une flamme nourricière
tu coules en mon sang comme une source vive un torrent de passion

Il me revient en mémoire des nuits

tu étais dans la pièce à côté
tous deux émus touchés
par la lune magicienne  _____ et moi un peu sorcière
me disais-tu
Ce soir je la contemple seule
je me mets à rêver
peut-être que toi aussi
tu l'implores à cet instant précis


Tu es là
en tout ce que je vois tout ce que je vis
tu es là
bien au-delà de l'émotion     _____  de ce temps suspendu
au-delà du désir fou
tu es en moi
au-delà de l'attente de ton silence de mes impatiences
au-delà de mes cris de souffrance


Ensemble

par nos yeux qui voient
nos coeurs qui frémissent
devant tant de beauté
tu guides mes pas un peu hésitants ces derniers temps
   Ô te dire ce qui me fait trembler
de joie de peur ou d'émotion
   Ô vivre pour l'amour que je te porte
cet amour qui me rend forte
de toi pour toi



Tu es là
plus présent  plus aimé  plus caressé que jamais
tu es là      _______  au-delà
des mots tracés sur l'écran glacé
des mots de miel des mots de sel
tu es là  niché en mon coeur
tu es là  en dépit des ressacs incessants éloignant
ta rive de la mienne

Le manque de toi

présence
si puissante
offrande de la Vie
baiser de l'Amour

© F.R


le 20 mai 2014

Tous droits réservés
Protégé par copyright

Recueil en cours



mardi 20 mai 2014

Célina Ramsauer, Quelques instants ensemble

Une jeune artiste que j'aime beaucoup !
Très beau reportage, où l'on découvre Célina de 1992 à 2012...J'ajoute que son duo avec Jo Moustaki me fait venir les larmes aux yeux



dimanche 18 mai 2014

J'arrive où je suis étranger (Louis Aragon)


Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D’où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu’importe et qu’importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l’enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C’est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l’enfant qu’est-il devenu
Je me regarde et je m’étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d’antan
Tomber la poussière du temps
C’est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C’est comme une eau froide qui monte
C’est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu’on corroie
C’est long d’être un homme une chose
C’est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l’heure de tes marées
Combien faut-il d’années-secondes
A l’homme pour l’homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger

Louis Aragon
La Diane française


Jordi Savall sur France Musique

http://www.francemusique.fr/emission/au-diable-beauvert/2013-2014/nicholas-angelich-04-27-2014-12-37

crédit photo sur le sitehttp://www.google.fr/imgres?imgurl=http://baroque.strasbourg.online.fr/wp/wp-content/uploads/2013/11/Savall-Jordi-34.jpg&imgrefurl=http://baroque.strasbourg.online.fr/wp/?page_id%3D373&h=1024&w=683&tbnid=512rCYlbJbvhtM:&zoom=1&q=jordi+savall&tbnh=94&tbnw=63&usg=__x4TohSxhNlPi_JKN9s3wHwTOnP0=&docid=nQaXI8sBIlHidM&sa=X&ei=_qJ4U4bgA-TK0QW1yYHoBA&sqi=2&ved=0CKYBEP4dMAs

La Dame brune (Georges Moustaki)


Pour une longue dame brune, j'ai inventé
Une chanson au clair de la lune, quelques couplets.
Si jamais elle l'entend un jour, elle saura
Que c'est une chanson d'amour pour elle et moi.

Je suis la longue dame brune que tu attends.
Je suis la longue dame brune et je t'entends.
Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi.
Ta guitare, orgue de fortune, guide mes pas.

Pierrot m'avait prêté sa plume ce matin-là.
A ma guitare de fortune j'ai pris le la.
Je me suis pris pour un poète en écrivant
Les mots qui passaient par ma tête comme le vent.

Pierrot t'avait prêté sa plume cette nuit-là.
A ta guitare de fortune, tu pris le la,
Et je t'ai pris pour un poète en écoutant
Les mots qui passaient par ta tête comme le vent.

J'ai habillé la dame brune dans mes pensées
D'un morceau de voile de brume et de rosée.
J'ai fait son lit contre ma peau pour qu'elle soit bien,
Bien à l'abri et bien au chaud contre mes mains.

Habillée de voile de brume et de rosée
Je suis la longue dame brune de ta pensée.
Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi.
A travers les monts et les dunes, j'entends ta voix.

Pour une longue dame brune, j'ai inventé
Une chanson au clair de la lune, quelques couplets.
Je sais qu'elle l'entendra un jour, qui sait demain,
Pour que cette chanson d'amour finisse bien.

Bonjour, je suis la dame brune, j'ai tant marché.
Bonjour, je suis la dame brune, je t'ai trouvé.
Fais-moi place au creux de ton lit, je serai bien,
Bien au chaud et bien à l'abri contre tes reins.