jeudi 3 juillet 2014

Manos Hadjidakis



Manos Hatzidakis (Μάνος Χατζιδάκις) est l’un des auteurs compositeurs de musique Grecque les plus renommés du 20ème siècle. Il est né en 1923, à l’extrême Nord de la Grèce, à Xanthi en Thrace, et décédé en 1994 à Athènes. Son père était originaire de l’Ouest de la Crête et sa mère de Thrace. Il commence la musique à 14 ans en apprenant le piano, le violon et l’accordéon. A la fin des années 30, le divorce de ses parents puis le décès accidentel de son père  le plongent dans une situation économique précaire qui l’oblige a cumuler plusieurs petits emplois : docker au port du Pirée, vendeur de glace ambulant ou encore aide soignant dans un hôpital militaire.

Sa ville natale : Xanthi



Pendant la deuxième guerre mondiale, il reprend des études de musique mais aussi de philosophie. Il fait alors la connaissance de nombreux intellectuels et artistes parmi lesquels Odyseas Elytis, Georges Sefiris ou le compositeur Mikis Theodorakis qu’il côtoie dans le mouvement de résistance de la jeunesse EPON.

Après guerre, il commence à connaître le succès pour ses compositions ou paroles de chanson et, en 1948, fait une entrée fracassante dans le monde de la musique Grecque en revisitant le rebetiko, qui depuis les années 20 était synonyme de bars clandestins, haschisch et proxénétisme. En 1955, il écrit la chanson phare du film Stella pour l’actrice Melina Mercouri : « Amour, tu es devenu un couteau à deux lames ». Cinq ans plus tard, toujours pour la même actrice, il écrit les paroles de « Jamais le dimanche« , dont la fameuse chanson « Les enfants du Pirée« , qui lui vaut une consécration internationale.



C’est pendant la tournée américaine de la fameuse comédie musicale inspirée du film que survient le coup d’état militaire de 1977. Comme nombre d’intellectuels, Manos Hatzidzakis reste en exil jusqu’à la chute des colonels. Il y compose une de ses œuvres musicales  la plus connue : « Το Χαμόγελο της Τζιοκόντας » (« Le sourire de la Joconde »).

A son retour d’exil, il prend des responsabilités importantes dans différents organismes publics : l’orchestre national d’Athènes ou la radio et télévision publique. Nombre de concerts (orchestre seul et / ou chansons) qui rendent hommage au grand musicien sont organisés tout au long de l’année en Grèce. De nombreux chanteurs actuels intègrent à leur répertoire les œuvres de Hatzidakis, pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Alors tendez l’oreille lors de votre prochain séjour en Grèce, nul doute que vous entendrez quelques notes de musique de Manos Hatzidakis.

                            Article du blog La Grèce autrement (le 13 mars 2015)
lien http://www.la-grece-autrement.fr/manos-hatzidakis/


Visiter également ce très beau Site ICI




































https://www.youtube.com/watch?v=ZqEQWSEKae0#t=70























































mercredi 2 juillet 2014

Les abysses du ciel





Je regarde le ciel
nuages mouvants filants _____ s'étirant
symphonie inachevée
bleus et blancs chavirés
quand retentissent ces gris qui m'assourdissent

Je cherche

Un sens à cette existence
insensée cadence
Je perds le tempo tant / est
sauvage le chaos
Je perds les mots qui interrogent
les mots qui cajolent

Je regarde le ciel
en une danse frivole les oiseaux caracolent
élégante et folle chevauchée
insoutenable gaieté
en mon âme / trop vite / essoufflée

Je cherche

Un souvenir une fragrance
transe fulgurance
Je m'élance _____ enlacer ton absence / enfin
dans l'éphémère éternité
Je lâche le fil bleu le fil rouge
ces fils tendus que tu as perdus

J'entends au ciel
des couleurs des saveurs
perles de rosée sur ma peau assoiffée
/ coeur arrêté /
brûlant ton sang l'a trop enflammé
les braises l'ont incendié
ne restent que cendres éparpillées
abîme béant drapé dans les plis du Néant


Âme méfie-toi des désirs à pas feutrés

© F.R
2 juillet 2014
Tous droits réservés
Protégé par copyright

(dans le recueil "Chorégraphie de cendres", 2017 )




crédit photo F.Ruban

Marie-Pierre Méheust, céramiste terre vernissée, Galerie ancienne poste, 89130 Toucy

http://galerie-ancienne-poste.com/?portfolio=marie-pierre-meheust 

Marie-Pierre Méheust

Exposition du 5 juillet au 4 septembre 2014

Vernissage le samedi 5 juillet  2014 à partir de 18 h  en présence de l’artiste
Marie-Pierre Méheust. Le plongeur. 2014
Marie-Pierre Méheust. Le Plongeur. 2014, terre vernissée. L. 21 cm
Marie-Pierre Méheust, les Danseuses, 2014, terre vernissée,  h.72 cm.
Marie-Pierre Méheust, les Danseuses, 2014, terre vernissée, h.72 cm.
Pour la saison estivale, la Galerie de l’Ancienne Poste accueille une artiste reconnue de la terre vernissée en la personne de Marie-Pierre Méheust qui signe sa troisième exposition à la galerie de Toucy. Le lieu marque en effet sa volonté de mettre en avant l’expression figurative de l’artiste, expression souvent copiée mais jamais égalée. Avec un véritable talent de dessinatrice, Marie-Pierre Méheust esquisse ses personnages, campe ses scènes d’un trait déterminé sur une ardoise ou un cahier, avant de leur donner corps au moyen d’une faïence modelée puis décorée. Dans l’univers de Marie-Pierre Méheust, les êtres humains et les animaux sont souvent réunis, cheminant ensemble vers une même aventure teintée d’humour et de poésie.
Évoquant un parcours de trente-cinq années de création qui l’a menée à entrer dans les collections du musée national de Sèvres, Marie-Pierre Méheust souligne :
« C’est au travers du monde végétal et animal que j’ai puisé mes premières forces, c’est pourquoi j’aime associer ces deux thèmes à celui essentiel de l’humain… Les mélanger, les triturer jusqu’à ce qu’ils dérivent vers un univers poétique, décalé et humoristique… ».
Parmi les thèmes récents mis en avant par l’artiste, une mention particulière est accordée dans l’exposition aux jeux des équilibristes et des superpositions improbables.
Marie-Pierre Méheust, les Caravanes, 2014, terre vernissée, h.60 cm.
Marie-Pierre Méheust, les Caravanes, 2014, terre vernissée, h.60 cm.
De la terre du jardin à la terre de l’atelier j’ai toujours connu Marie-Pierre dans ce mouvement  de donner naissance, avec ses mains, son corps, son moi intime, à un univers qui parle de la nature, de son regard sur ce et ceux qui l’entourent.
Si le geste est devenu très sûr, précis, rigoureux dans la technique il reflète son implication humaine autant que son imaginaire.
Pas de complaisance ni de facilité même si son œuvre semble évidente. A la limite de l’équilibre elle construit avec prouesse, virtuosité et humour un monde de beauté, d’humanité et de poésie.
Martine Rouillard
Céramiste

Œuvres de Marie Pierre Méheust

mardi 1 juillet 2014

RENÉ CHAR, Commune présence et autres


René Char dit par Laurent Terzieff











Commune présence

Tu es pressé d’écrire
Comme si tu étais en retard sur la vie.
S’il en est ainsi fais cortège à tes sources.
Hâte-toi
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.
Effectivement tu es en retard sur la vie
La vie inexprimable
La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t’unir.
Celle qui t’est refusée chaque jour par les êtres et par les choses
Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
Au bout de combats sans merci.
Hors d’elle tout n’est qu’agonie soumise fin grossière.
Si tu rencontres la mort durant ton labeur
Reçois-la comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
En t’inclinant.
Si tu veux rire
Offre ta soumission
Jamais tes armes.
Tu as été créé pour des moments peu communs.
Modifie-toi, disparais sans regret
Au gré de la rigueur suave.
Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
Sans interruption
Sans égarement.

Essaime la poussière
Nul ne décèlera votre union.

In Moulin premier (1936), Gallimard 1996, p. 250-251



Allégeance                         Allégeance


Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?

Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?


Extrait de Eloge d'une soupçonnée 
Poésie / Gallimard 





                                


La Sorgue

Chan­son pour Yvonne
Rivière trop tôt par­tie, d’une traite, sans com­pa­gnon,
Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion.
Rivière où l’éclair finit et où com­mence ma mai­son,
Qui roule aux marches d’oubli la rocaille de ma raison.
Rivière, en toi terre est fris­son, soleil anxiété.
Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.
Rivière sou­vent punie, rivière à l’abandon.
Rivière des appren­tis à la cal­leuse condi­tion,
Il n’est vent qui ne flé­chisse à la crête de tes sillons.
Rivière de l’âme vide, de la gue­nille et du soup­çon,
Du vieux mal­heur qui se dévide, de l’ormeau, de la compassion.
Rivière des far­fe­lus, des fié­vreux, des équar­ris­seurs,
Du soleil lâchant sa char­rue pour s’acoquiner au menteur.
Rivière des meilleurs que soi, rivière des brouillards éclos,
De la lampe qui désal­tère l’angoisse autour de son chapeau.
Rivière des égards au songe, rivière qui rouille le fer,
Où les étoiles ont cette ombre qu’elles refusent à la mer.
Rivière des pou­voirs trans­mis et du cri embou­quant les eaux,
De l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau.
Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de pri­son,
Garde-nous violent et ami des abeilles de l’horizon.

René Char, extrait de Fureur et mys­tère, 1948, © Édi­tions Gallimard