jeudi 17 juillet 2014

J'ai presque peur, en vérité ( Paul Verlaine )


J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
A la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,

Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;

Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
A penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,

Et qu'il vous suffirait d'un geste.
D'une parole ou d'un clin d'oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.

Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dût-il m'être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,
Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !

Paul Verlaine


mardi 15 juillet 2014

Pour toi













Pour toi Fabrice... là-haut, quelque part

De nouveau, le sang coule à Gaza, et je me souviens
ton amour pour la terre palestinienne déchirée
cette guerre fratricide qui te faisait souffrir
Toi, jeune homme en quête d'amour, de paix,
humain au-delà de tout.
Nous avons ensemble porté le keffieh
prié pour Arafat
pleuré pour Sabbra et Chatilah.
Aujourd'hui plus que jamais, me reviennent
tes mots, tes colères et ta souffrance.
Je ne peux plus
supporter l'indifférence des instances internationales
regarder ces photos diffusées en boucle pour exciter la curiosité malsaine
de tous ceux qui se donnent bonne conscience
sans la moindre déférence, sans la moindre décence.
Mon fils, le monde et les hommes sont fous
plus fous de jour en jour.
Et nous... et moi ?
Que faire d'autre que dénoncer
assis bien tranquillement dans un fauteuil d'impuissance ?
On dit que jamais ne se rompt le cordon ombilical
qui relie le fils à sa mère,
alors je t'implore
j'ai besoin de ton aide
là-haut, quelque part
n'oublie pas Gaza.





© F.R

le 13 juillet 2014

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crédit photo F.Ruban