samedi 14 juin 2014

Entre terre et mer, à travers le ciel


crédit photo F.R

J'appartiens à une région d'ocre et d'azur. La Puisaye, pays de Colette, là où elle passa son enfance.
Paysage de bocages, un peu sauvage, comme je le suis moi aussi .Les routes ombragées de l'été la serpentent en tous sens, et comme il est facile de s'y perdre !
Berceau de la poterie où aujourd'hui encore perdure une tradition ancestrale. Comme il est apaisant et riche d'aller d'un atelier à l'autre. Observer avec quelle agilité, quel talent, naissent les plus belles oeuvres, sous les doigts recouverts d'argile. Oui, la terre et le feu donnent son âme et sa poésie aux terres poyaudines (de Puisaye).
Seuls les artistes, les poètes, qui recherchent la solitude, loin des autoroutes de la communication, aiment vivre sur ces terres à la beauté sauvage. Les hivers y sont rudes, mais le feu de bois réchauffe les coeurs. Les flammes crépitent et s'élancent dans la cheminée.
crédit photo F.R
J'appartiens aussi à l' Océan, un amour plus récent, ô combien puissant ! Là, l'horizon s'ouvre sur l'immensité infinie. Le soleil se couche beaucoup plus tard, nappant les flots de taches de sang aux reflets changeants. J'y puise la lumière balayée par les vents. Odeurs d'iode et d'algues humides. Le visage fouetté par les embruns, j'écoute les plaintes du ressac, les cris des goélands, le silence aussi. C'est là que je viens en quête de réponse. J'entends des appels venus de si loin. Je prends ma place, au sein de l' Univers.
Terre de sel et de traditions. J'aime observer le geste ample et précis du paludier. Admirer l'éclat lumineux des cristaux de sel qu'allume le soleil. Regarder sur le port l'arrivée des chalutiers, escortés par les nuées criardes des oiseaux de mer. Le goéland est mon ami, même s'il ricane sans cesse de ma naïveté.

F. Ruban
14 juin 2014

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exposition des sculptures céramiques de Flavie Van Der Stigghel à la Galerie de l'Ancienne Poste " ENVOL" Exposition jusqu'au 3 juillet 2014

http://galerie-ancienne-poste.com/?p=3994

Tristesses de la lune ( Charles Baudelaire )



Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.

Charles Baudelaire
crédit photo F.R

lundi 9 juin 2014

Cantate de nuit

crédit photo F.Ruban



La nuit entre - ouverte grand
piquetée d'étoiles sur écran géant
les jeunes hirondelles habillées de folie
à regret regagnent leur nid

J'entends les cris de douleur

Tais-toi mon coeur
et toi ma bouche reste muette
Je veux célébrer cette fête

La nuit entre - ouverte grand
délicate caresse en mon sang frissonnant
me frôlent sans bruit les chauves-souris
dans le ciel de juin aérienne chorégraphie

J'entends les rives du passé

notes discordantes égrenées
Parle-moi mon coeur des instants de plaisir
Je veux à la vie sourire

La nuit entre - ouverte grand
vaste univers voûte bleutée
es-tu refuge protecteur couverture d'amour en l'infini horizon
es-tu abîme d'éternité où roule l'Achéron

J'entends ton silence parfumé

la Nature s'est tue derniers arpèges perdus
Rejoins-moi persiennes fermées
Je veux pour ta présence
la saveur des lys

© F.R
le 9 juin 2014

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crédit photo F.R