samedi 8 octobre 2016

Sous le voile de la morte, de Cristian Ronsmans







Sous le voile de la morte reposent les joies et infortunes de l’existence.
Entre basse lisse et haute lisse, les fils de la chaîne de vie s’entrelacent au hasard des rencontres, au détour des aléas qui fixent le sort de chacun.
Sous le voile de la morte, des moments de vie tissée de lambeaux de souvenirs flottent en nappes épaisses, qui s’évanouissent dans la lumière de l’aurore.
Sous le voile de la morte, refoulés au plus profond des abysses d’un lac souterrain, on pourrait y trouver des trésors, à jamais enfouis dans l’oubli éternel.
Sous le voile de la morte, à la surface des eaux, surnage l’hydre, aux mille sourires immortels qui réduisent en cendres le téméraire aventurier de l’amour.
Sous le voile de la morte, sur la queue de la créature, le héraut de Cupidon aura beau décocher ses flèches, la carapace est encore solide et il lui sera vain d’espérer chevaucher le tigre et accueillir le dragon.
Sous le voile de la morte, seule la mort, dans l’infini de son amour, règne sur le vivant dans l’éternité de sa couche. Ô désespoir.
Sous le voile de la morte, la morte repose dans son immobile et hiératique posture. Indéchiffrable à jamais !

Cristian Ronsmans
3 octobre 2016


Et bientôt, parution d'un livre "Ostraka, contes philosophiques" aux Editions du Pont de l'Europe

Je vous en parlerai prochainement....


jeudi 6 octobre 2016

Jacques Higelin symphonique, derniers jours pour l'écouter (24 oct 2016)

Je l'avais partagé ici, en octobre 2015 et je le mets aujourd'hui en première ligne pour ceux qui auraient manqué ce moment inoubliable. En attendant le nouvel album et le recueil de poèmes de Jacques Higelin.






Un bel article lui est consacré dans Télérama .

Vous découvrirez toute son actualité sur le site officiel de Jacques Higelin


On peut l'écouter ICI




Afficher l'image d'origine
photo du Net
(Higelin à la Philharmonie)

dimanche 2 octobre 2016

Katerina Fotinakis, Théâtre du Chatelet (18 juin 2013), extrait










A. LA GUERRE

L'Orient cherche son souffle
et l'Occident s'enflamme
Des loups les peuples
ensemble ils aiguisent haines et couteaux

Du Barbare le défoulement
amplifié les siècles nous le renvoient

Pour quel tyran et quelles couronnes
travailles les sorciers dans le vendre de la terre?
Tremblent les flottes, les ports, la haute mer.

Le rêve veille sur le rêve et plane auprès des aigles
L'homme conquérant des cieux
sème à nouveau l'horreur

B. LE PENSEUR

Mais le penseur questionne :
Alors, la guerre serait mère de toute chose?
De la lave naitraient des belles forêts?
Et se peut-il que l'homme soit issu du monstre?
-Qui donc le sait...

Et si par miracle le rêve s'exhausse
et la tempête accouche d'un nouveau monde,
est-ce que sur le chaos que bâtirait
ses piliers l'Europe, unie???

Γ. LE POÈTE

Le poète : dans ses entrailles germent les graines du rêve
Ni les canons, ni les fleuves de sang
ne fanent la fleur qui embaume ses entrailles.

Hypatie d'Alexandrie,
tu n'es pas faite pour la vermine.
Tes dieux sont vivants et toi avec eux.
La victoire glorieuse viendra un jour : DÉMOCRATIE

Traduction : Angélique Ionatos

(Mille merci à Samira Negrouche, Klio Bournova, Elisabeth Bruyère-Chanteur pour leur contribution à traduire ce poème)

--------------------------------
Poesie du poete grec Kostis Palamas
Musique - interpretation : Katerina Fotinaki
Guitare : Orestis Kalabalikis
Alto : Stamos Semsis


Réalisation : Pierre Cattan (www.smallbang.fr)
Son : Antoine Faure
Production : Mediapart

Théâtre du Châtelet, Paris, 18 juin 2013