vendredi 26 mai 2017

Chopin, poème de Stratis Pascalis



Chopin


Angoisse de captif d'un miroir terni qui ne peut sortir
Tulle d'araignée de paradis
Lyre de poussière d'étoiles dont Gabriel joue devant une Vierge
en nuages roses
Et le Romantisme plongé à vie dans une prison dorée.
Vers traduit en notes abstraites
Cercueil flottant que traînent des cygnes entre des nénuphars de pierre
Mélancolie en blanc et noir __ nature morte aux pilules de perle,
rosaire blanc sur l'ébène d'une table de psychanalyse.
Cris sans matière au-dessus de tombeaux de blessures
Délices d'orchestre de jardins fleuristes très obscurs
Effleurements infimes de touches dissonantes
Naufrages engloutis s'agitant douloureux tentacules sous la surface
d'un Océan violet
Et une sirène pleure se sentant à demi humaine soudain.
C'est le récit perdu dont seule subsiste la musique.


Stratis Pascalis
in, Saison de paradis
éd Al Manar p 17, avec encres de Jean Anguera
traduit du grec par Michel Volkovitch



Martine Cros, peint d'après Chopin de Delacroix
(Chopin impressionniste)


A voir sur le site des éditions AL MANAR







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