samedi 26 avril 2014

A la mer ( Karin Boye )

Ô mer
il est fort, le breuvage que tu verses !
Ta grande froideur
est purification, limpide et sacrée.
Ton étreinte de lumière
est saine et fraîche aux enfants des hommes, à nous,
qui cherchons la guérison.

Car toi, mer,
radieuse et tendre, rugissante et implacable,
fourbe, et toujours fidèle,
tu es la parabole belle des choses belles :
chemin salé d'écume des coeurs vaillants du monde.


Karin Boye
traduction Caroline Chevallier

© crédit photo F.R



vendredi 25 avril 2014

Moustaki Le temps de vivre



Nous prendrons le temps de vivre
D´être libres, mon amour
Sans projets et sans habitudes
Nous pourrons rêver notre vie

Viens, je suis là, je n´attends que toi
Tout est possible, tout est permis

Viens, écoute ces mots qui vibrent
Sur les murs du mois de mai
Ils nous disent la certitude
Que tout peut changer un jour

Viens, je suis là, je n´attends que toi
Tout est possible, tout est permis

Nous prendrons le temps de vivre
D´être libres, mon amour
Sans projets et sans habitudes
Nous pourrons rêver notre vie

Bleus


Pervenche comme une dune rêvée
Turquoise, yeux des mers
Cobalt utopie crevée
Au saphir des éthers...
**
Bleu de Prusse tes pensées
Saphir ton regard
Indigo et insensé
Opaline sur le tard...
**
Bleu de minuit insondable
Comme les songes inspirés
D'une nuit capable
Au ciel dense, ciré...
**
Danse Lapis-lazuli
Les draps bleu lavande
Tu empourpres le lit
Fleur de sel de Guérande...
**
Nuance bleu de France
Lévite sur un nuage
Vivant pleinement la transe
Qu'induit ton image...

©Spyros K.

16 novembre 2012 

 


© crédit photo F.R

jeudi 24 avril 2014

A force de ( Barbara - Guillaume Depardieu )





A force de m´être cherchée,
C´est toi que j´ai perdu.
A force de m´être cherchée,
C´est toi que j´ai perdu.
C´est toi
Que j´ai perdu.
Je t´ai perdu.
Maintenant libre de toi,
C´est là que tu me manques.
C´est là
Que tu me manques.
Tu me manques.
Tant de solitude
Depuis ton départ.
Même le fond se vide.
Plus de sens à rien.
Tu étais dans ma chair,
Tu étais dans mon sang.
Plus pareil dans moi,
Plus moi-même sans toi.
Même le fond se vide
Et tout s´efface.
Plus de sens à rien.
Irais-je alors avec les anges
Maintenant que tu es parti?
A trop m´être cherchée,
C´est toi que j´ai perdu.
A trop m´être cherchée,
C´est toi que j´ai perdu.
C´est toi
Que j´ai perdu.
Oh mon amour,
Je t´ai perdu,
Je t´ai perdu.

Guillaume Depardieu
Barbara



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mercredi 23 avril 2014

Dis-moi la pluie ( traduction grecque par Dimitris )

Pour Françoise et Fabrice

«Βροχή, μίλησε μου…»



Βροχή του Ιανουαρίου, μίλησε μου
Κάτω απ’τον αγέρα του βοριά ______ η βία
Στους παχνισμένους ανέμους και στις θύελλες
Πάνω στ’αδύναμο κλαδί,
Με τη ράχη που λυγίζει
Στα γεμάτα λάσπη βηματα μου
Σκέψεις ανάκατες ______κι ο θάνατος που παραλύει τη ζωή.

Μιλησέ μου, βροχή θυελλώδης
Στο ριγωτό ουρανό - το φως που στροβιλίζει
Βροντές μακρισμένες ____ ήχος σαν από τύμπανα εκκωφαντικός
Η καρδιά που χτυπάει και συνθλίβεται.
Πάθος _____ φωτιά και το αίμα καιόμενο
Επιθυμίες που ξεπηδούν με ορμή από το σώμα.

Βροχή του Μαρτίου, μίλησέ μου
Ισημερία ερωτική
Χάδια υγρά και τρυφερά
Φιλιά κλεμμένα _____ φτερουγίζουν
Πέρα απ’τη γη, τις θάλασσες και τις μικρές κοιλάδες
Ενάντια στα χείλη σου με λαχτάρα
Βροχή ψιθυριστή _____ με κουβανεί, με μεταφέρει.

Μιλησε μου βροχή, φίλη μου
Βροχή μητέρα – που απ’τα γόνιμα και ήρεμα νερά θρέφεις και δροσίζεις
Την υπόσχεση των καρπών – και
Μες την κάμαρη της νύχτας
Οι όρκοι που σου έκαμα.

Βροχή χειμαρρώδης, μίλησε μου
Που πλημμυρίζεις ρυάκια ______ποταμούς που φέρουν καρπούς,
Αφρισμένα κύματα που παφλάζουν
Σπέρμα εραστών_______ που γρήγορα ξεσπούν
Πάνω στον ωκεανό που μαίνεται

Εγώ κι Εσύ, νικητές του Χρόνου.



© F.R
le 19 mars 2013
Tous droits réservés
Protégé par copyright
Traduit par Dimitris le 21 janvier 2014

************


Dis-moi la pluie

Dis-moi la pluie de janvier
sous le vent du nord ___ violence
en bourrasques givrées sur la branche amaigrie
à l'échine courbée
Flaques fangeuses sous mes pas
Pensées brouillées __ la mort désarme la vie

Dis-moi la pluie d'orage
Ciel zébré - zigzags de lumières
roulements au loin __ tam-tam assourdissant
Coeur battant la chamade
Passion __ feu et sang brûlant
corps aux désirs bondissants

Dis-moi la pluie de mars
équinoxe d'Amour
caresses humides et tendres
baisers volés ___ envolés
au-delà des terres des mers des vallons
vers tes lèvres gourmandes
Pluie chuchotement _______ elle me porte me transporte

Dis-moi la pluie amie
la pluie mère - elle nourrit rafraîchit
de ses eaux tièdes et fertiles
la promesse des fruits - et
dans l'alcôve de nos nuits
les serments que je te fis

Dis-moi la pluie torrent
qui inonde les rus __ rivières engrossées
flots d'écume bouillonnants
semence des amants _____ bientôt déferlantes
sur l'Océan rugissant

Toi et moi
 vainqueurs du Temps...

© F.R
le 19 mars 2013
Tous droits réservés
Protégé par copyright

Improbable horizon...

L'Océan là devant moi
Dans son infinie nappe turquoise
Au sourire de notes marines
Le silence étourdissant
  dépose une cantate
  caresse mon âme brûlante
Quelques voiles gonflent et glissent
     doucement
      délicieusement
          amoureusement

Mes rêves passagers clandestins
Embarquent
Vers un appel
   venu de loin
         au-delà
           de l'horizon
Autre galaxie
Là-bas
Au bout de la ligne droite

Les goélands taisent leurs cris
Ailes ouvertes
Immobilité planante
Malicieux compagnons de voyage
Ils savent
Et leurs clins d'oeil complices
Eclairent le sillon à peine creusé
Ils dansent sur un scénario
Ecrit cette nuit
     Ballet musical
     Voluptueux

A peine quelques échos
Rumeurs sourdes
Le port de pêche vaste chantier
Où gisent sur cales les chalutiers géants
Monstrueux insectes aux hélices rouillées
Aux coques béantes
Echoués
Inertes
Sur le bitume stérile

De plus loin encore
               montent
                       des relents calcinés
Peste
Brune
Mortifère
Assassine
Cris surgis
  d'un passé endormi
       souterrain cauchemar
 Années torturées
Hurlant la Mort
Loups assoiffés
Chairs éclatées
   en un chaos
          ensanglanté

L'Océan là devant moi
M'ouvre sa nappe turquoise
Son sourire de notes marine...

Rejoindre la magie du rêve
Fuir vers cet Ailleurs aux horizons lointains aux rivages incertains
       Au-delà
             de la Mer éternelle
Pénétrer le Mystère
      Auréolé
       de
     Bleu

©   F.R
le 03 mai 2012 
 extrait de L'Âme des marées, recueil paru en octobre 2014, épingle à nourrice éditions

Tous droits réservés
Protégé par copyright



crédit photo F.R
©

mardi 22 avril 2014

Le rossignol aveugle ( Marceline Desbordes-Valmore )

Le rossignol aveugle

Pauvre exilé de l’air ! Sans ailes, sans lumière,
Oh ! Comme on t’a fait malheureux !
Quelle ombre impénétrable inonde ta paupière !
Quel deuil est étendu sur tes chants douloureux !
Innocent Bélisaire ! Une empreinte brûlante
Du jour sur ta prunelle a séché les couleurs,
Et ta mémoire y roule incessamment des pleurs,
Et tu ne sais pourquoi Dieu fit la nuit si lente !
Et Dieu nous verse encor la nuit égale au jour.
Non ! Ta nuit sans rayons n’est pas son triste ouvrage
         Il ouvrit tout un ciel à ton vol plein d’amour,
Et ton vol mutilé l’outrage !

Par lui ton coeur éteint s’illumine d’espoir.
Un éclair qu’il allume à ton horizon noir
Te fait rêver de l’aube, ou des étoiles blanches
Ou d’un reflet de l’eau qui glisse entre les branches
Des bois que tu ne peux plus voir !
Et tu chantes les bois, puisque tu vis encore.
Tu chantes : pour l’oiseau, respirer, c’est chanter.
Mais quoi ! Pour moduler l’ennui qui te dévore,
Sous le voile vivant qui te cache l’aurore,
Combien d’autres accents te faut-il inventer !

Un coeur d’oiseau sait-il tant de notes plaintives ?
Ah ! Quand la liberté soufflait dans tes chansons,
Qu’avec ravissement tes ailes incaptives
Dans l’azur sans barrière emportaient ses leçons !
Douce horloge du soir aux saules suspendue,
Ton timbre jetait l’heure aux pâtres dispersés ;
Mais le timbre égaré dans ta clarté perdue
Sonne toujours minuit sur tes chants oppressés.

Tes chants n’éveillent plus la pâle primevère
Qui meurt sans recevoir les baisers du soleil,
Ni le souci fermé sous le doigt du sommeil
Qui se rouvre baigné d’une rosée amère ;
Tu ne sais plus quel astre éclaire tes instants ;
Tu bois, sans les compter, tes heures de souffrance ;
Car la veille sans espérance
Ne sent pas la fuite du temps !

Tu ne vas plus verser ton hymne sur la rose,
Ni retremper ta voix dans le feu qui l’arrose.
Cette haleine d’encens, ce parfum tant aimé,
C’est l’amour qui fermente au fond d’un coeur fermé ;
Et ton coeur contre ta cage
Se jette avec désespoir ;
Et l’on rit du vain courage
Qui heurte ton esclavage
Sur un barreau sanglant que tu ne peux mouvoir.

Du fond de ton sépulcre un cri lent et sonore
Dénonce tes malheurs autre part entendus ;
Ton oeil vide s’ouvre encore
Pour saluer une aurore
Que l’homme n’éteindra plus !
Ce jour que l’esclave envie
Du moins changera son sort,
Et je sais trop de la vie,
Pour médire de la mort !

Chante la liberté, prisonnier ! Dieu t’écoute.
Allons ! Nous voici deux à chanter devant lui.
J’ai su dire ma joie, et je sais aujourd’hui
Ce qu’un son douloureux te coûte !
Chante pour tes bourreaux qui daignent te nourrir,
Qui t’ont ravi des cieux la flamme épanouie :
Tes cris font des accords, ton deuil les désennuie ;
Si ta douleur s’enferme, ils te feront mourir !
Chante donc ta douleur profonde,
Ton désert au milieu du monde,
Ton veuvage, ton abandon ;
Dis, dis quelle amertume affreuse
Rend la liberté douloureuse
Pour qui n’en sait plus que le nom !

Dis qu’il fait froid dans ta pensée,
Comme quand une voix glacée
Souffla sur le feu de mon coeur
Pour éteindre aussi la lumière
D’une espérance, – la première,
Que je prenais pour le bonheur !
Laisse ton hymne désolée,
Comme l’eau dans une vallée,
S’épancher sur tes sombres jours,
Et que l’espoir filtre toujours
Au fond de ta joie écoulée !

Marceline DESBORDES-VALMORE
in Mélanges

dimanche 20 avril 2014

Nocturne ritenuto, dit par Véronique Sauger, Contes du jour et de la nuit

Nocturne ritenuto



Se lover en la Nuit _____ tu y vois le Jardin d'Eden
quand sous ta couverture de peine
timide son sourire luit
Ta main dessine le miel et le fruit
tendrement aimés ______ tu y vois du rêve la vérité

Kaléidoscope de sensations _______ S'entremêlent

aux morsures du passé les lendemains
d'un présent d'émotions _____ s'y noie la réalité
sous de fantasmagoriques vagues ____ brûlante douceur et folle passion
Se laisser glisser

par les ondes caresser
assouvir de ton ventre vide l' insatiable faim


L'aube pâlie se fait reine _____ tu clos tes paupières
- Ô retenir en toi du rêve la chaleur première

t'engloutir en ses bras d'ombre tissée de blanc
Mélancolie rebelle et fière ______ tu dis non à la lumière

pardon aux reflets de rose

pardon à ce chant

qui s'élève _________ épanoui au Levant



Quelques pas sur le sable emmêlé

Traces retrouvées respirées _________ parfums puissants embruns

dans tes cheveux envolés boucles déliées

Enfin

t'abreuver à la source du jour opalescent

chassant de tes nuits la sinistre blancheur

Caressantes empreintes _____ souffle gravé

comme sève en ton sang



Statue de sel

automate balbutiant ______ tu oses un tout premier pas

t'élances en une danse fiévreuse amoureuse

vertigineuse en son cri _______ tu défies la Vie

d'écho en écho de flux en reflux

______ bien au-delà des vagues

Porté chahuté par le ressac _____ endiablé

ton corps balance et danse ____ tourbillon ouvert


à la lumière offert


si loin


de la nuit


© F.R


le 20 avril 2013

Poème extrait de L'Âme des marées, recueil paru en octobre 2014
Editions Epingle à nourrice

Tous droits réservés
Protégé par copyright







http://www.francemusique.fr/emission/contes-du-jour-et-de-la-nuit/2013-2014/serie-poeclectique-4-2-2-04-20-2014-00-00