vendredi 21 juillet 2017

Aime le cygne sauvage, poème de Luis Rogelio Nogueras





© crédit photo fruban





Aime le cygne sauvage
Ne tente pas de poser tes mains sur son cou immaculé
( même la plus suave caresse lui paraitra
le maniement brutal du bourreau)
Ne tente pas de lui murmurer ton amour ou tes peines
( leur voix l'effrayera comme un coup de tonnerre au milieu de la nuit)
Ne remue pas l'eau de la lagune
Ne respire pas
Pour t'appartenir
Il faudrait qu'il meure
Conforme-toi à son sauvage éloignement
A sa beauté étrangère
(s 'il tourne la tête cache-toi dans l'herbe)
Ne romps pas l'envoûtement de cette fin d'été.
Ravale ton amour impossible.
Aime-le libre
Aime la manière dont il ignore que tu existes.


Luis Rogelio Nogueras
La Havane, (1944-1985)
traduit de l'espagnol (Cuba) par Denise Bernhardt - Paris


                                                                *****


Ama el cisne salvaje
No intentes posar tus manos sobres su inocente
cuello (hasta la más suave caricia le parecería
el brutal manejo del verdugo).
No intentes susurrarle tu amor o tus penas
(tu voz lo asustaría como un trueno en mitad de la noche).
No remuevas el agua de la laguna
no respires
para ser tuyo
tendría que morir.
Confórmate con su salvaje lejanía
con su ajena belleza
(si vuelve la cabeza escóndete entre la hierba).
No rompas el hechizo de esta tarde de verano.
Trágate tu amor imposible.
Ámalo libre.
Ama el modo en que ignora que tú existes.

dimanche 16 juillet 2017

Ces mots-souffle, poème



                                                          Ces mots-souffle 



Ces mots
seules caresses quand l'absence se fait lourde
frémissent sur la peau font battre le cœur
Ce cœur qui parfois s'essouffle
au rythme endiablé de l'attente de la peur qu'elle génère
Cette peur du Temps qui s'écoule si vite
qu'il nous noie dans ses flots galopants
Ces mots
nés de tes lèvres et de ta plume
Signes que tu existes que mon ombre t'effleure
Ces mots
qui parfois pleurent
lorsque les larmes restent sèches


Ces mots
qui éclaboussent ta joie
fracassent le silence assourdissant
La vitre vole en éclats
Tu es là et tu ris tu ris aux imbéciles
Ce rire qui résonne en échos de plaines en vallons
Immense soleil sous la pluie de tristesse
Ô ris ris encore
Rompre le sortilège de la Camarde qui chemine
sournoise et triomphante
Nos corps narguent son sourire de hyène fuient lui échappent
Ces corps qui crient
en quête du murmure des caresses
Ces mots ces appels incessants nous tiennent debout
nous offrent quiétude et repos


Ces mots-ici et maintenant
Ces mots-cris
Ces mots-larmes
Ces mots-frères
Ces mots-complices
Ces mots-douceur

Ces mots   ____   souffle des Je t'aime


© fruban

le 15 juillet 2017

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