mercredi 18 juillet 2018

Notre éternel été,Albert Camus-Maria Casarès




Albert Camus & Maria Casarès• Crédits : Bettmann / Roger Corbeau/Hulton Archive - - Getty





"Notre éternel été" Albert Camus-Maria Casarès, correspondance 1944-1959, création pour France Culture

Réalisation : Alexandre Plank
Collaboration artistique  : Valérie Six

Avec Isabelle Adjani & Lambert  Wilson
Accompagnés au violoncelle par Raphaël Perraud, violoncelle solo de l’Orchestre National de France.

Le temps d’une soirée unique mais, pour deux représentations exceptionnelles, Isabelle Adjani et Lambert Wilson incarneront, pour France Culture sur la scène du musée Calvet, la correspondance amoureuse, artistique et intellectuelle qui relia Albert Camus et Maria Casarès jusqu’à la veille de la mort de l’écrivain. Cette correspondance a été publiée en 2017 par Catherine Camus.



Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes reconnus, nous nous sommes abandonnés l’un à l’autre, nous avons réussi un amour brûlant de cristal pur, te rends-tu compte de notre bonheur et de ce qui nous a été donné ?

                                                                                               Maria Casarès, 4 juin 1950

Egalement lucides, également avertis, capables de tout comprendre donc de tout surmonter, assez forts pour vivre sans illusions, et liés l’un à l’autre, par les liens de la terre, ceux de l’intelligence, du cœur et de la chair, rien ne peut, je le sais, nous surprendre, ni nous séparer.

                                                                                         Albert Camus, 23 février 1950

Comment ces deux êtres ont-ils pu traverser tant d’années, dans la tension exténuante qu’exige une vie libre tempérée par le respect des autres, dans laquelle il avait « fallu apprendre à avancer sur le fil tendu d’un amour dénué de tout orgueil », sans se quitter, sans jamais douter l’un de l’autre, avec la même exigence de clarté ? La réponse est dans cette correspondance.             
Merci à eux deux. Leurs lettres font que la terre est plus vaste, l’espace plus lumineux, l’air plus léger simplement parce qu’ils ont existé. »

                                                                                                             Catherine Camus



Assistante à la réalisation : Louise Loubrieu
Equipe technique : Pierric Charles et Emilie Couet

La Correspondance 1944-1959 d’Albert Camus et Maria Casarès est publiée chez Gallimard.

Découvrez également le livre audio, paru chez Gallimard


Diffusé sur France Culture, le 17 juillet 2018 (20h)




















Isabelle Adjani et Lambert Wilson ovationnés à Avignon © S.Jouve/Culturebox

Article dans Culturebox


Avignon : Isabelle Adjani et Lambert Wilson brûlants d’amour en Casarès et Camus






Sophie Jouve  Rédactrice en chef adjointe de Culturebox, responsable de la rubrique Théâtre-Danse


Mis à jour le 17/07/2018 à 22H22, publié le 14/07/2018 à 11H32


Un amour brûlant souffle sur la nuit d’Avignon, un moment de grâce : Isabelle Adjani et Lambert Wilson prêtent leur voix à Maria Casarès et Albert Camus, qui ont entretenu une correspondance passionnée jusqu’à la mort de l’écrivain. Une correspondance publiée en 2017 aux éditions Gallimard.

La cour du Musée Calvet est prise d’assaut ce vendredi 13 juillet. Lambert Wilson, chemise blanche, s’assied en bord de scène, Isabelle Adjani, longue robe hippie chic, en retrait, dos au public. C’est elle qui lit la première lettre de cette correspondance amoureuse, artistique et intellectuelle qui durera 15 ans (1944 et 1959). Elle rejoint Camus, qui souffre de poussées de tuberculose, chez lui rue Vaneau à Paris. "Il évoquait l’Algérie et ses plages, les parties de foot et les baignades".

Plus tard, à partir 1948 : "Ce que tu es est ce que j’aurai rêvé d’être si j’étais né homme" (…) "Je te veux partout, en tout et tout entier" (…) "Mon désir de toi s’exaspère et m’exaspère" (…) "Décidément, loin de l’intelligence je me fane".


L'émotion de la petite-fille de Camus

C’est un très émouvant voyage que nous ont offert Isabelle Adjani et Lambert Wilson, ovationnés par le public. La petite fille d’Albert Camus, Elisabeth Maisondieu ne peut retenir ses larmes :
C’est très beau, mais c’est dur, c’est très difficile de réaliser quelque chose dont on n’a pas été le témoin. Ces voix très belles humanisent et viennent toucher. Cet amour, cette relation, est désormais complètement intégrée dans notre famille, que Camus ait aimé Maria Casarès. Maria fait partie de notre vie, de notre imaginaire. Il n’y a pas du tout de jugement. Cette relation, je n’avais jamais plongé dedans avant la publication de ces lettres en 2017. C’est une relation passionnelle qui est magnifique.

Elisabeth Maisondieu Camus




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Emission du 12 juillet sur France Inter 


La Marche de l'Histoire, par Jean Lebrun