samedi 23 septembre 2017

Asli Erdogan, invitée à La Grande Librairie







La Grande Librairie, jeudi 21 septembre 2017



Placée sous le signe de la désobéissance civile, La Grande Librairie accueille la journaliste et écrivaine turque Aslı Erdoğan. Pour la première fois elle revient sur ses plus de quatre mois d’incarcération en 2016 pour délit d’opinions. Un témoignage poignant qu'elle publie aux éditions Actes Sud et qui s'intitule « Le silence même n'est plus à toi ».





vendredi 22 septembre 2017

Article de Cristina Castello, Chorégraphie de cendres


Ma grande amie Cristina Castello, poète et journaliste argentine, une fois encore, me fait l'immense plaisir et le grand honneur, d'écrire sur "Chorégraphie de cendres" (2017).
Déjà en 2014, elle avait écrit sur "L'Âme des marées", publié ici sur ce blog.
Je suis émue et touchée. Dans ce monde d'indifférence, de violence, l'Amitié existe encore.
J'en profite pour remercier mes nombreux lecteurs, les amis fidèles qui m'accompagnent.
Pour commander ce recueil ou le précédent, vous pouvez vous adresser à l'auteure ou à la maison d'édition (liens ci-dessous)
Françoise Ruban, le 21 septembre 2017



Publié sur le blog de Cristina Castello 








«Coreografía de Cenizas», poemario de Françoise Ruban, por Cristina Castello


Cristina Castello, Periodista y escritora franco argentina : «Coreografía de Cenizas», poemario de Françoise Ru...:

La siempre resurrección 

 Todo cambió, cambió completamente: 
 Ha nacido una belleza terrible  

William Butler Yeats      



 «Coreografía de Cenizas» es  un alegato contra todo lo que mata la vida.
Es resistencia, en el corazón de la hecatombe que se sacude la Tierra.
Resistencia como la de Prometeo ante el suplicio.
Suplicio de madre: dolor seco, dolor animal, llanto de Dios.
Por Fabrice, el hijo que partió en 2009 hacia una estrella.
Fabrice y Françoise, no sólo madre e hijo, sino dos identidades en comunión:



«Miro el cielo
nubes movedizas fugaces _____ estirándose
sinfonía inacabada
azules y blancos zozobrados
cuando resuenan estos grises que me ensordecen
Busco
un sentido a esta existencia
insensata cadencia»

«Coreografía de Cenizas»  no es un canto a la  desdicha: aún en las estrofas más dolorosas, titila la savia vital. Poesía en «línea recta»,  que se vuelve elipse, curva, espiral, giro, en el seno mismo de las regurgitaciones del odio de los criminales del mundo:

«Denunciar el odio la guerra mortífera
El poeta considerado loco o rebelde
tiene orden de callarse
se lo condena a hacer danzar indolencia y ligereza 
por los tiranos coreografía impuesta
danza macabra para la Musa abandonada»


Belleza terrible y terrible Belleza.
Asombro, ira, espanto, cuando las sirenas aúllan más crímenes; o cuando la rabia del planeta estalla a causa de los tarascones del hombre. No es fácil, por cierto, para nuestra poeta de manos abiertas al amor, aceptar que «eso» es –también- la «condición humana».
Y quizás esa es la razón de la  siempre resurrección:

«Et pourtant... vivre  /Y sin embargo… vivir».

Muerte y resurrección. sí.
Cada página es un estilete que  rasga la negrura: el horror.
Porque  también, el océano y sus oleajes; la música, la pintura y las artes todas.
Porque también la Natura de capullos amanecidos; también y sobre todo, el sentido de la vida como hecho trascendente; y también dioses griegos y  artistas y  geografías; y fanatismos y  Abel y Caín... y el perdón y la compasión.
La tensión entre lo material y el Azul. Entre lo pedestre y lo sublime; entre finitud y Absoluto...
Todo alcanza sus cumbres y sus abismos casi simultáneamente; y tanto la terrible belleza como la belleza terrible, están amparadas por una gran ternura:

«A lo largo de las estaciones del cielo
escucho titilar la Vía láctea
estrellas chispeantes de un ballet lunar interestelar
Luna luna de todos los astros el más misterioso
recoges los llantos de la ausencia
inspiras a los amantes las emociones más tiernas
y eres Musa para los poetas
Te decimos a veces maléfica __ Yo que busco
te sé confidente de mis noches»

Muerte y siempre resurrecciónm sí.
Síntesis de los contrarios, puerta que se abre y puerta que se cierra.
Lo inasible y lo vacuo.
El poder y la carencia de los seres arrancados de toda forma de existencia digna.
Vida que quiere vida y muerte que siembra muerte: Siria, Irak, Grecia, Afganistán… la France:
«… En los albores fue Charlie /En el crepúsculo que enrojecía fue Bataclan/ La sangre derramada…». La peste brune:

«La tierra chorrea rojo por la sangre derramada en las calles
En Europa ______ en Francia sobre todo
el fascismo estalla en olas azul marino
sobre nuestras dunas frágiles»

«¿Qué es una hoja de papel?/ Es algo que no puedes dar vuelta/Hasta no sacar la última línea de ti mismo», dice una poesía rusa de autor anónimo.
Bienvenido «Coreografía de cenizas», batalla entre Eros y Thánatos, que se resuelve en una fe final en el destino.
 Es la última línea del alma de Françoise Ruban.

«Celebrar el amanecer
destellos magos del alba
instante de amor y de paz
Las palabras cantan»

Cristina Castello
                                          (Para el texto y traducción de extractos de poemas)
«Chorégraphie de cendres»
Françoise Ruban, poeta francesa
Idioma : francés
Blog de Françoise Ruban
©maquettes by association gens du monde
 Éditeur : Gens du monde (association loi 1901)

livres à commander
ISBN 978-2-919521-38-8
SIRET : 521 903 294 000 10
©Droits réservés éditions épingle à nourrice
 15 €



Traduction en français





« Chorégraphie de cendres », poèmes de Françoise Ruban, par Cristina Castello



Toujours la résurrection

« Tout est changé, changé du tout au tout :
Une beauté terrible est née »

William Butler Yeats


  « Chorégraphie de cendres » est une plaidoirie contre tout ce qui tue la vie.
C'est résistance, au cœur de l'hécatombe qui secoue la Terre.
La résistance comme celle de Prométhée face au  supplice.
Supplice de mère :
Douleur sèche
Douleur animale
Pleur de la Divinité
Pour Fabrice, le fils qui est parti en 2009 vers une étoile.
Fabrice et Françoise, non pas seulement une mère et un fils, mais deux identités en communion :




« Je regarde le ciel
nuages mouvants filants _____ s'étirant
symphonie inachevée
bleus et blancs chavirés
quand retentissent ces gris qui m'assourdissent
Je cherche
Un sens à cette existence
insensée cadence »

« Chorégraphie de cendres » n'est pas un chant au malheur puisque dans les strophes les plus douloureuses, scintille la sève vitale.
Poésie en « ligne droite » qui devient ellipse, courbe, spirale, tour, au sein même des régurgitations de la haine des criminels du monde :


« Dénoncer la haine la guerre meurtrière
Le poète jugé fou ou rebelle
a ordre de se taire
on le condamne à faire danser insouciance et légèreté
par les tyrans chorégraphie imposée
danse macabre pour la Muse esseulée »


Beauté terrible et terrible Beauté.

Étonnement, fureur, quand les sirènes hurlent aux crimes; ou quand la rage de la planète éclate à cause des morsures de l'homme. Ce n’est certes pas facile  pour notre poète aux mains ouvertes à l'amour, d’accepter que «cela» soit- aussi - la «condition humaine».
Et peut-être est-ce  la raison de toujours de la  résurrection :
«Et pourtant... vivre  »

Mort et résurrection, oui.

Chaque page est un stylet qui déchire la noirceur : l'horreur.
Parce qu'il y a aussi, l'océan et ses déferlantes; la musique, la peinture et les arts.
Parce que il y a aussi la Nature des cocons s’éveillant ; mais  aussi et surtout, le sens de la vie comme une transcendance;  mais encore  des dieux grecs, des artistes et des géographies; et le fanatisme et Abel et Caïn ... et le pardon et la compassion.
La tension entre le prosaïque et l’Azur. Entre le terre à terre et le sublime; entre la finitude et Absolu...
Tout atteint ses sommets et ses abîmes presque simultanément;  Beauté terrible et  terrible Beauté, sont protégées par une grande tendresse:


« Au fil des saisons du ciel
j'écoute scintiller la Voie lactée
étoiles pétillantes d'un ballet lunaire interstellaire
Luna luna de tous les astres la plus mystérieuse
tu recueilles les pleurs de l'absence
tu inspires aux amants les plus tendres émotions
et des poètes tu deviens Muse
On te dit parfois maléfique __ Moi qui cherche
je te sais de mes nuits confidente »

Mort et résurrection, oui.

Synthèse des contraires, porte qui s’ouvre et porte qui se ferme.
L’insaisissable et le profane …
Le Pouvoir et la carence d’êtres arrachés de toute forme d'existence digne.
Vie qui appelle la vie et mort qui sème la mort : Syrie, Irak, Grèce, Afghanistan… En France : «…A l'orée il y eut Charlie/Au crépuscule rougeoyant ce fut le Bataclan/
Le sang déversé…». La peste brune:

«  la terre ruissela rouge du sang répandu par les rues
En Europe ______ en France surtout
la peste brune déferle en vagues bleu marine
sur nos fragiles dunes »

« Qu'est-ce que  une feuille de papier ? / C'est quelque chose que tu ne peux pas tourner/jusqu’à  en  tirer la dernière ligne de toi même », dit une poésie russe d'auteur anonyme.
Bienvenu  «Chorégraphie de cendres», bataille entre Éros et Thanatos, qui se résout par la foi finale en une destinée.
C'est la dernière ligne de l'âme de Françoise Ruban

« Célébrer le point du jour
lueurs magiciennes de l'aube
instant d'amour et de paix
Les mots chantent »

Cristina Castello, 21/09/2017
 «Chorégraphie de cendres»
Françoise Ruban 
Blog de Françoise Ruban
©maquettes by association gens du monde
 Éditeur : Gens du monde(association loi 1901)
ISBN 978-2-919521-38-8
SIRET : 521 903 294 000 10
©Droits réservés éditions épingle à nourrice
 15 €

Poèmes de la tourbe, Seamus Heaney et Aurélia Frey

https://issuu.com/revuecequireste/docs/po__mes_de_la_tourbe_-_seamus_heane








jeudi 21 septembre 2017

Alejandra Pizarnik, Journaux



10 août (1962)

Je ne sais pas si j'aime ou si je hais. En vérité, ni l'un ni l'autre. Aimer. Haïr. Des mots que j'ai appris à l'occasion de je ne sais quelle lointaine et fausse expérience dans l'enfance. Si tu finis par découvrir que tu ne" fais" ni l'un ni l'autre, tu tomberas dans la désillusion car, privée de ces deux préjugés si importants, ta vie te paraîtra plus pauvre encore, plus étroite et bien peu intéressante. Si tu sais que tu n'es pas une merveilleuse héroïne suicidaire au bord d'une furieuse folie poétique, tu es donc parfaitement capable de te suicider, non pas pour ce que tu es, mais pour ce que tu n'es pas. Savoir que tu n'es pas la réincarnation de la Religieuse Portugaise, d'Héloïse ou de Catherine de Günderode, peut te conduire à une mort magnifique, que ces femmes n'avaient même pas imaginée, car leur douleur avait des racines, un corps, et était authentique, aussi vraie que la main de ce lointain amoureux qu'elles avaient un jour effleurée. Mais toi, tu aimes et puis tu calcules en te demandant qui aimer. Tu hais et tu ne te rappelles pas le nom de l'être haï. Est-ce le dernier? Est-ce celui d'il y a cinq ans? Qui parmi eux se réveille à tes côtés et te demande de l'eau du fond de ta gorge en flammes ? Lequel est-ce ? Comment est-il ? Tant d'années passées à regretter ceux qui se sont succédé : des générations d'absents défilent dans ma mémoire. Ma douleur croît et me dévore. Impossibles une telle absence, une telle peur.
Mais je me souviens de toi. Là, je me souviens de toi. Enlacé à ma mémoire. En train de me regarder derrière mon regard. Je n'ose pas t'aimer. Peur de t'agacer. C'est pour ça que je ne me suicide pas. Peur de ta colère. Tu me dis que tu n'existes pas, que tu es mon vieil amour rêvé qui s'est réincarné en toi. A d'autres les problèmes métaphysiques. Je veux t'étreindre sauvagement. T'embrasser jusqu'à ce que tu t'éloignes de ma peur, comme l'oiseau s'éloigne du fil de la nuit. Mais comment te le dire ? Mon silence est mon masque. Ma douleur est celle d'un enfant dans la nuit. Je chante et j'ai peur. Je t'aime et tu me fais peur, et je ne te le dirai jamais avec ma voix véritable, cette voix lente, grave et triste. C'est pour ça que je t'écris dans une langue que tu ne connais pas. Tu ne me liras jamais et tu ne sauras rien de mon amour.
Me voici de nouveau avec toi, dans une chambre irrespirable, tu es arrivé, tu es venu, tu t'es emparé de mes rêves les plus lointains et tu les réalises par ta présence mensongère. Si tu venais pour de vrai, je ne saurais pas quoi te dire. Je suis heureuse comme ça. Je t'invoque, tu viens, tu arrives et tu souris avec tes yeux sages à l'intérieur de moi.(...)
Car tout à coup le silence est arrivé en moi et même si je suis folle, comme peut l'être une funambule ivre sur un fil, cet instant est silencieux, rien ne se passe, mais quelque chose me serre la gorge et le sexe, mon Eros, mon Thanatos, ma seule raison d'être, mort et amour unis dans une infinité de renaissances; à présent, je souffre, je souffre certainement beaucoup, mais c'est le silence violent de cet instant, la sensation de mort imminente, de futures douleurs indescriptibles (dans la gorge, dans le sexe).


Alejandra Pizarnik

in, Journaux 1959 - 1971
Ed. José Corti ( Ibériques)
Traduction Anne Picard et présentation Silvia Baron Supervielle
(p. 121 à 123)





"Depuis les années 50 jusqu’à son suicide, en 1972, Alejandra Pizarnik n’a eu de cesse de se forger une voix propre. Conjointement à ses écrits en prose et à ses poèmes, le journal intime qu’elle tient de 1954 à 1972 participe de cette quête. Une voix creuse, se creuse, avant de disparaître : «Ne pas oublier de se suicider. Ou trouver au moins une manière de se défaire du je, une manière de ne pas souffrir. De ne pas sentir. De ne pas sentir surtout» note-t-elle le 30 novembre 1962.
Le journal d’Alejandra Pizarnik se présente comme une chronique des jours hybride, qui offre à son auteur une sorte de laboratoire poétique, un lieu où s’exprime une multiplicité de « je », à travers un jeu spéculaire. Au fil des remarques d’A. Pizarnik sur sa création, sur ses lectures, de ses observations au prisme des journaux d’autres écrivains (Woolf, Mansfield, Kafka, Pavese, Green, etc.), une réflexion métalittéraire s’élabore, lui permettant un examen de ses propres mécanismes et procédés d’écriture.
Le journal est aussi pour Alejandra Pizarnik une manière de pallier sa solitude et ses angoisses : il a indéniablement une fonction thérapeutique. «Écrire c’est donner un sens à la souffrance» note-t-elle en 1971. Alejandra Pizarnik utilise ainsi ses cahiers comme procédé analytique, refuge contre la stérilité poétique, laboratoire des perceptions, catalyseur des désirs ou exutoire à ses obsessions. Les Journaux sont toutefois moins une confession ou un récit de soi qu’un ancrage mémoriel, une matière d’essayer de se rattacher au réel par des détails infimes et de se rappeler qui l’on est" (Quatrième de couverture)

Aux éditions José Corti

Corti


Dans Le Monde des livres

LE MONDE DES LIVRES | 01.07.2010 à 17h42 • Mis à jour le 01.07.2010 à 17h42 | Par René de Ceccatty






lundi 18 septembre 2017

Est-ce l'automne qui frissonne , poème fruban



Est-ce l'automne qui frissonne ?



Tu attends des semaines
sans que les mots ne viennent
Ils restent muets s'enfuient à ton approche
Et pourtant tu regardes tu écoutes tu absorbes le monde
Rien. Tu te sens désertée comme terre stérile


Est-ce l'automne qui frissonne sur ta peau
qui résonne en ton cœur  __  Soudain
ils se bousculent sous ta plume
Ils arrivent en vagues et tu te souviens
Les ressacs sur le sable sur les dunes contre les rochers


Ce matin c'est l'ouverture de la chasse
Tu as la plume clouée net et ton cœur se hérisse
Vite réagir avant que la colère n'étouffe tes mots !
 Ce serait oublier notre belle et tendre complicité
Et tu sais quoi  __  Elle est là !


Quelques nuages encore indécis quant à la couleur
Les terres labourées offrent l'ocre brun
Les marguerites jaunes autant de soleils d'automne
Je m'en nourris le cœur et l'âme
Et te les offre en bouquet de tendresse.


© fruban

le 17 septembre 2017
recueil en cours

Tous droits réservés







photos fruban