lundi 16 octobre 2017

Prisonnière, poème de fruban




« Nous ne sommes rien, ce que nous cherchons est tout »
Olav H.Hauge
cité dans la Préface de « Nord profond » (éd Bleu autour)



Prisonnière



Prisonnière des murs de pierres
Prisonnière des ciels gris des murs de pluie
Sur tes écrits tu te replies
Si la Nature se montre parfois hostile
Il est des prisons plus impitoyables
Emmurée par les cœurs de pierre
Tu te bats pour trouver la lumière

La cohorte des revanchards charognards se déchaînent et t'encerclent

Chaque matin je te regarde mon amie
l'araignée tisseuse de toiles
Je te parle de mes nuits
Je te dis les hommes et leurs mesquineries
Je souris avec toi de nos secrets
Nos cœurs battent au rythme du monde
au rythme d'une absence si présente

Les feuillages enflammés ruissellent en perles d'or sur la pluie d'hier

Les poètes vendent leur cœur
Comme d'autres vendent des Mirages
Tout est marché tout est commerce
Ô écrire pour le Silence écrire pour l'Absence
Ne pas vendre ton âme au diable
Maître Ego se pavane sur les réseaux
Et toi tu te sens prisonnière

Nous savons toi et moi les mots simples
les mots profonds
Ce poète norvégien entre taille de cerisiers
et carnets de poésie
Les mots de la Vie de l'Amour de la Nature
de la Beauté du monde

« Je veux qu'un poème soit tel que tu puisses habiter dedans »(1) 


© fruban, le 14 octobre 2017

Tous droits réservés
recueil en cours

(1) Olav H.Hauge, cité dans la Préface de « Nord profond »




© photo fruban



dimanche 15 octobre 2017

Sylvia Plath, par Valérie Rouzeau (France Culture)








Ca rime à quoi - Valérie Rouzeau pour Sylvia Plath (1ère diffusion : 31/10/2009)

09/10/2017















Sur Esprits nomades



Edge (5 Février 1963)

The woman is perfected.
Her dead
Body wears the smile of accomplishment,
The illusion of a Greek necessity
Flows in the scrolls of her toga,
Her bare
Feet seem to be saying:
We have come so far, it is over.
Each dead child coiled, a white serpent,
One at each little
Pitcher of milk, now empty.
She has folded
Them back into her body as petals
Of a rose close when the garden
Stiffens and odors bleed
From the sweet, deep throats of the night flower.
The moon has nothing to be sad about,
Staring from her hood of bone.
She is used to this sort of thing.
Her blacks crackle and drag.

Tout au bord (poème ultime)

La femme s'est accomplie
son corps mort

porte le sourire de l'accomplissement
l'illusion d'une obligation grecque
coule dans les rouleaux de sa toge

Ses nus
pieds semblent vouloir dire:
Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.

Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,
Près de chacun une cruche de lait
maintenant vide.

Elle les a repliés contre son corps
comme les pétales
d'une rose refermée quand le jardin
se fige et que les parfums saignent
des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.

La lune n'a pas à s'en désoler,
fixant le tout de sa cagoule d'os.
Elle a tant l'habitude de cela.
Sa noirceur crépite et se traîne.