mercredi 21 février 2018

Frémissements printaniers, fruban





Février est très souvent le mois des contrastes, à la fois frémissement du printemps qui se ressent, se respire, et hiver qui s'installe vraiment avec chute de température, parfois sévère. 
J'ai choisi ici de montrer les prémices printaniers.












Nouka ne s'y trompe pas et réclame déjà les balades et les premiers "bains de soleil" ! Elle qui déteste la pluie et le vent gris et froid. Elle aussi hume cet air nouveau et se réjouit des jours qui s'allongent




Les jonquilles ne demandent qu'à s'ouvrir. Que va-t-il se passer si les gelées s'intensifient brusquement ? Heureusement les prévisions se trompent bien souvent !





Les arbres tendent leurs bras décharnés comme pour implorer les ciels bleus. Le bouleau est toujours l'un des plus beaux.
A chaque fois, je pense à ce film superbe Quand passent les cigognes, vu et revu.
Leur écorce blanche est de celle qui offrent un peu de gaieté et de lumière aux tristes journées d'hiver.





Elégance et souplesse de leurs branches dénudées



Toutes premières violettes encore cachées sous les feuilles mortes





Une branche du séquoïa géant vient caresser le bouleau, elle qui se vante de garder sa parure au plein coeur de l'hiver. Cet arbre majestueux est né d'un petit rejet qui poussait au pied d'un autre géant, dérobé dans un Jardin botanique. C'était en 1986, il mesurait une vingtaine de centimètres seulement, aujourd'hui ce trentenaire s'élève à plus de quinze mètres ! Je ne regrette pas mon petit chapardage !




Ses fruits minuscules et ses premières pousses de l'année, d'un joli vert fragile et tendre



Mousses et lichens envahissent le tronc des plus vieux arbres. Il arrive que le lierre s'en mêle. Toute une vie se cache sous ces épaisses écorces rugueuses et crevassées













Ces vieilles écorces ont chacune leur histoire, leurs secrets... et je leur confie les miens.






Ces cyclamens d'hiver prolifiques, au fil des années, s'étalent en nappes mauve



© Textes et photos fruban, février 2018



                                                               *****




Frémissements or et pervenche

par les vents balayés

violence en avalanches

Sous la cendre scories persistantes

ciels muets s'enfuyant

Voletez mésanges bleues et

toi rouge-gorge solitaire à la poitrine de feu

Au pied d'arbres sous l'hiver dépouillés

lumineuses nappes mauve





Sur mes lèvres se dessinent

refrain tendre et mélancolique

quelques mots du Plat Pays

           / sous un ciel si bas qu'un canal s'est pendu /

Comme écho aux murmures à ton oreille chuchotés et perdus

Et je regarde

Et je hume

Et je respire ton souffle

Et j'interroge les insondables voûtes

célestes là-haut ici-bas fripées de feuilles séchées





Tu le sais Toi

J'aimerais croire

Croire que demain sur les plages sur les flots

s'effaceront les cris le sang des migrants

réfugiés exilés assassinés   __   aux portes

de mépris d'indifférence d'une Europe

oublieuse de l'Histoire et des libertés

Un jour prochain vous perdrez la partie

C'est écrit





Tu le sens Toi

Là-bas en la profondeur des forêts

replié retranché au fond de ta vie

la guerre sous tes pas toujours

Loup sauvage et solitaire tu te terres

Petite marmotte tu te dorlotes   __   parfois tu sanglotes

Clandestins nos pas cheminent sentiers retirés

Une voie le long du canal

     / j'avance avec toi





Frémissements or et pervenche

par les vents balayés

douceur tendre des baisers

Au-delà et partout   __    Résistance

des bourgeons enflent l'espérance

Ce matin venu de loin muet un appel

Libres et rebelles

pour la mémoire la beauté

               / amour à fleur de peau

Demain le printemps des peuples

Notre printemps

         Amor mio



fruban
le 2 février 2016

© Tous droits réservés

poème publié dans le recueil Chorégraphie de cendres





L'un de mes tout premiers poèmes, pour Angie


Pour Toi


Petite soeur de Colombie
     mi hermana
Tes mots caressent la Vie
   chantent l'Amour en criant
      Libertad !
Tu es forte ma fragile
Forte de cris qui dénoncent
      l'oppression
       l'injustice
       la corruption
Tu t'es levée pour
       Dire
au monde entier
     Basta !


Aimer la Vie c'est
  combattre la misère
  refuser le pouvoir de l'argent
       sale
Aimer la Vie c'est
   libérer la parole des poètes et des artistes partout à travers le monde


Les bourreaux ont assassiné
Federico Garcia Lorca
Victor Jara
Matoub Lounès....
des poètes des poètes des poètes encore et toujours
   des Poètes !
" Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue "
c'est Aragon qui nous le dit


Brillent au firmament les étoiles des poètes
    emprisonnés
    torturés
    mutilés
    fusillés
Lâchement brutalement férocement avec la force
           des puissants
           des impuissants
           des ignorants
Ces étoiles au firmament brillent
       pour toi Angye mon amie
       mi amiga
       mi hermana
Toi qui t'es levée qui as crié
Toi qui chantes l'Amour la Liberté la Vie

              la Vida !
Mi hermana
    nous sommes là
         pour TOI


        Françoise Ruban, 2012







Paru dans le blog d'André Chenet
Angie Gaona ou la liberté à tire-d'ailes, recueil 1


"Ne recueille plus de larmes, cœur tendre.
Et si un enfant prisonnier pleure, tu le diras,
et si un homme est torturé, tu le diras.
Ce n’est pas le moment de rentrer la colère, te dis-je.
C’est l’heure de forger et de faire luire le tranchant."

        Angye Gaona, extrait du poème tendre tissu
        Traduction: Pedro Vianna


J'ai réuni en un recueil les poètes de différentes nationalités qui ont bien voulu faire un bout de chemin avec Angye Gaona dont le procès est en cours. La sélection présentée ci-dessous inclue deux poèmes non encore traduits (un poème en langue castillane de Mariano Garrido et un autre en langue italienne de Mariano Cinque).  A.C.


La Colombe de la paix est un dessin sur affiche de Pablo Picasso réalisé en 1949.