jeudi 21 juin 2018

Article de Cristina Castello, Chorégraphie de cendres, de Françoise Ruban

«Coreografía de Cenizas», 2º poemario de Françoise Ruban, por Cristina Castello


La siempre resurrección












« CHORÉGRAPHIE DE CENDRES », POÈMES DE FRANÇOISE RUBAN, PAR CRISTINA CASTELLO


Publié le 22 Septembre 2017 par Cristina Castello, sur son blog




Toujours la résurrection


« Tout est changé, changé du tout au tout :



Une beauté terrible est née »

William Butler Yeats




 « Chorégraphie de cendres » est une plaidoirie contre tout ce qui tue la vie.

C'est résistance, au cœur de l'hécatombe qui secoue la Terre.

La résistance comme celle de Prométhée face au  supplice.

Supplice de mère :

Douleur sèche
Douleur animale
Pleur de la Divinité

Pour Fabrice, le fils qui est parti en 2009 vers une étoile.

Fabrice et Françoise, non pas seulement une mère et un fils, mais deux identités en communion :



« Je regarde le ciel



nuages mouvants filants _____ s'étirant



symphonie inachevée



bleus et blancs chavirés



quand retentissent ces gris qui m'assourdissent



Je cherche



Un sens à cette existence



insensée cadence »


« Chorégraphie de cendres » n'est pas un chant au malheur puisque dans les strophes les plus douloureuses, scintille la sève vitale.

Poésie en « ligne droite » qui devient ellipse, courbe, spirale, tour, au sein même des régurgitations de la haine des criminels du monde :



« Dénoncer la haine la guerre meurtrière



Le poète jugé fou ou rebelle



a ordre de se taire



on le condamne à faire danser insouciance et légèreté



par les tyrans chorégraphie imposée



danse macabre pour la Muse esseulée »




Beauté terrible et terrible Beauté.

Étonnement, fureur, quand les sirènes hurlent aux crimes; ou quand la rage de la planète éclate à cause des morsures de l'homme. Ce n’est certes pas facile  pour notre poète aux mains ouvertes à l'amour, d’accepter que «cela» soit- aussi - la «condition humaine».

Et peut-être est-ce  la raison de toujours de la  résurrection :

«Et pourtant... vivre  »



Mort et résurrection, oui.

Chaque page est un stylet qui déchire la noirceur : l'horreur.

Parce qu'il y a aussi, l'océan et ses déferlantes; la musique, la peinture et les arts.

Parce que il y aussi la Nature des cocons s’éveillant ; mais  aussi et surtout, le sens de la vie comme une transcendance;  mais encore  des dieux grecs, des artistes et des géographies; et le fanatisme et Abel et Caïn ... et le pardon et la compassion.

La tension entre le prosaïque et l’Azur. Entre le terre à terre et le sublime; entre la finitude et l'Absolu...

Tout atteint ses sommets et ses abîmes presque simultanément;  Beauté terrible et  terrible Beauté, sont protégées par une grande tendresse:




« Au fil des saisons du ciel



j'écoute scintiller la Voie lactée



étoiles pétillantes d'un ballet lunaire interstellaire



Luna luna de tous les astres la plus mystérieuse



tu recueilles les pleurs de l'absence



tu inspires aux amants les plus tendres émotions



et des poètes tu deviens Muse



On te dit parfois maléfique __ Moi qui cherche



je te sais de mes nuits confidente »





Mort et résurrection, oui.

Synthèse des contraires, porte qui s’ouvre et porte qui se ferme.
L’insaisissable et le profane …

Le Pouvoir et la carence d’êtres arrachés de toute forme d'existence digne.
Vie qui appelle la vie et mort qui sème la mort : Syrie, Irak, Grèce, Afghanistan… En France : "…A l'orée il y eut Charlie/Au crépuscule rougeoyant ce fut le Bataclan/Le sang déversé…». La peste brune:




«  la terre ruissela rouge du sang répandu par les rues




En Europe ______ en France surtout




la peste brune déferle en vagues bleu marine




sur nos fragiles dunes »




« Qu'est-ce que  une feuille de papier ? / C'est quelque chose que tu ne peux pas tourner/jusqu’à  en  tirer la dernière ligne de toi même », dit une poésie russe d'auteur anonyme.

Bienvenu  «Chorégraphie de cendres», bataille entre Éros et Thanatos, qui se résout par la foi finale en une destinée.

C'est la dernière ligne de l'âme de Françoise Ruban



« Célébrer le point du jour



lueurs magiciennes de l'aube



instant d'amour et de paix



Les mots chantent »



Cristina Castello, 21/09/2017






 «Chorégraphie de cendres»

Françoise Ruban

©maquettes by association gens du monde

 Éditeur : Gens du monde (association loi 1901)

ISBN 978-2-919521-38-8

SIRET : 521 903 294 000 10

©Droits réservés éditions épingle à nourrice 

 15 €




En castillan





«Coreografía de Cenizas», 2º poemario de Françoise Ruban, por Cristina Castello


La siempre resurrección

Todo cambió, cambió completamente:
Ha nacido una belleza terrible
 William Butler Yeats


 «Coreografía de Cenizas» es  un alegato contra todo lo que mata la vida.
Es resistencia, en el corazón de la hecatombe que sacude la Tierra.
Resistencia como la de Prometeo ante el suplicio.
Suplicio de madre:
dolor seco, dolor animal, llanto de la Divinidad.
Por Fabrice, el hijo que partió en 2009 hacia una estrella.
Fabrice y Françoise, no sólo madre e hijo, sino dos identidades en comunión:






«Miro el cielo
nubes movedizas fugaces _____ estirándose
sinfonía inacabada
azules y blancos zozobrados
cuando resuenan estos grises que me ensordecen
Busco
un sentido a esta existencia
insensata cadencia»

«Coreografía de Cenizas»  no es un canto a la  desdicha: aún en las estrofas más dolorosas, titila la savia vital. Poesía en «línea recta»,  que se vuelve elipse, curva, espiral, giro, en el seno mismo de las regurgitaciones del odio de los criminales del mundo:

«Denunciar el odio la guerra mortífera
El poeta considerado loco o rebelde
tiene orden de callarse
se lo condena a hacer danzar indolencia y ligereza 
por los tiranos coreografía impuesta
danza macabra para la Musa abandonada»


Belleza terrible y terrible Belleza.

Asombro, ira, espanto, cuando las sirenas aúllan más crímenes; o cuando la rabia del planeta estalla a causa de los tarascones del hombre. No es fácil, por cierto, para nuestra poeta de manos abiertas al amor, aceptar que «eso» es –también- la «condición humana».
Y quizás esa es la razón de la  siempre resurrección:

«Et pourtant... vivre  /Y sin embargo… vivir».

Muerte y resurrección. sí.

Cada página es un estilete que  rasga la negrura: el horror.
Porque  también, el océano y sus oleajes; la música, la pintura y las artes todas.
Porque también la Natura de capullos amanecidos; también y sobre todo, el sentido de la vida como hecho trascendente; y también dioses griegos y  artistas y  geografías; y fanatismos y  Abel y Caín... y el perdón y la compasión.
La tensión entre lo material y el Azul. Entre lo pedestre y lo sublime; entre finitud y Absoluto...
Todo alcanza sus cumbres y sus abismos casi simultáneamente; y tanto la terrible belleza como la belleza terrible, están amparadas por una gran ternura:

«A lo largo de las estaciones del cielo
escucho titilar la Vía láctea
estrellas chispeantes de un ballet lunar interestelar
Luna luna de todos los astros el más misterioso
recoges los llantos de la ausencia
inspiras a los amantes las emociones más tiernas
y eres Musa para los poetas
Te decimos a veces maléfica __ Yo que busco
te sé confidente de mis noches»


Muerte y siempre resurrección, sí.

Síntesis de los contrarios, puerta que se abre y puerta que se cierra.
Lo inasible y lo vacuo.
El poder y la carencia de los seres arrancados de toda forma de existencia digna.
Vida que quiere vida y muerte que siembra muerte: Siria, Irak, Grecia, Afganistán… la France:
«… En el alba fue Charlie /En el crepúsculo que enrojecía fue Bataclan/ La sangre derramada…». La peste brune:

«La tierra chorrea rojo por la sangre derramada en las calles
En Europa ______ en Francia sobre todo
el fascismo estalla en olas azul marino
sobre nuestras dunas frágiles»

«¿Qué es una hoja de papel?/ Es algo que no puedes dar vuelta/Hasta no sacar la última línea de ti mismo», dice una poesía rusa de autor anónimo.

Bienvenido «Coreografía de cenizas», batalla entre Eros y Thánatos, que se resuelve en una fe final en el destino.
 Es la última línea del alma de Françoise Ruban.

«Celebrar el amanecer
destellos magos del alba
instante de amor y de paz
Las palabras cantan»

Cristina Castello
                                          (Para el texto y traducción de extractos de poemas)


«Chorégraphie de cendres»
Françoise Ruban, poeta francesa


lundi 18 juin 2018

Paul Eluard, La terre est bleue




Nusch et Eluard
photo du Net









 La Terre est bleue

La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Oeil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que - s’il - sauf - excepté -
Je ne vous entends pas.

Il s’agit, il ne s’agit plus.
Je voudrais ressembler -
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.

Paul Éluard (1895-1952)
in L’Amour la Poésie, 1929