samedi 12 juillet 2014

Lunaire Odyssée

Lune noyée
aura de nuages     Voilée
Le coeur voudrait chanter
la saveur pétillante du chèvrefeuille
Les yeux voyagent
de note en note       Au-delà
de la voûte sombre et profonde que déploie
        le Ciel étoilé

Tu as beaucoup écrit
beaucoup lu
beaucoup ri beaucoup trop pleuré     Et 
        si mal aimé
Tu cherches un autre regard
il te sourit tu l'accroches       il a fui ...
Et tourne tourne sarabande folle
          ta Vie

Allongé ton corps crie     Trop d'oubli
quand la nuit clôt tes paupières
tu te lèves et tu erres      Tu espères
         son visage
derrière le feuillage tremblant
agité sous le vent
Hier encore une silhouette
un homme  au détour de la ruelle          Juste
        une chimère

Fenêtre ouverte sur l'ombre
un souffle caresse ta peau nue
sa main dessine tes contours
s'attarde      si tendre
sur ta gorge offerte       Fugitive étreinte           
seul t'accompagne espiègle
un clin d'oeil
       de vers luisants

Chaleur lourde et sourde de l'orage
volets clos obscurité veloutée
moiteur de ta peau
sensuels tes doigts frémissent
enflamment le piano
sempiternelle ritournelle 
      comme appel  

Joue encore pour moi

  Ne me quitte pas


©F.R
le 30 juillet 2013

extrait du recueil "L'Âme des marées" paru en octobre 2014
Ed épingle à nourrice éditions

Tous droits réservés
Protégé par copyright



jeudi 10 juillet 2014

Mahmoud Darwich , Etat de siège ( Ramallah 2002) - Poème

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"Etat de siège"



Un poème de Mahmoud Darwich.
 Ramallah, janvier 2002


Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l'espoir.
* * *
Un pays qui s’apprête à l’aube. Nous devenons moins intelligents
Car nous épions l’heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière
Dans l’obscurité des caves.
* * *
Ici, nul « moi ».
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
* * *
Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre :
Libre je suis tout près de ma liberté. Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie,
Je naîtrai libre, sans parents,
Et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur...
* * *
Ici, aux montées de la fumée, sur les marches de la maison,
Pas de temps pour le temps.
Nous faisons comme ceux qui s’élèvent vers Dieu :
Nous oublions la douleur.
* * *
Rien ici n’a d’écho homérique.
Les mythes frappent à nos portes, au besoin.
Rien n’a d’écho homérique. Ici, un général
Fouille à la recherche d’un Etat endormi
Sous les ruines d’une Troie à venir.
* * *
Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez,
Buvez avec nous le café arabe
Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous
Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
Sortez de nos matins,
Nous serons rassurés d’être
Des hommes comme vous !
* * *
Quand disparaissent les avions, s’envolent les colombes
Blanches blanches, elles lavent la joue du ciel
Avec des ailes libres, elles reprennent l’éclat et la possession
De l’éther et du jeu. Plus haut, plus haut s’envolent
Les colombes, blanches blanches. Ah si le ciel
Etait réel [m’a dit un homme passant entre deux bombes]
* * *
Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant
Le ciel de l’affaissement. Derrière la haie de fer
Des soldats pissent - sous la garde d’un char -
Et le jour automnal achève sa promenade d’or dans
Une rue vaste telle une église après la messe dominicale...
* * *
[A un tueur] Si tu avais contemplé le visage de la victime
Et réfléchi, tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre
A gaz, tu te serais libéré de la raison du fusil
Et tu aurais changé d’avis : ce n’est pas ainsi qu’on retrouve une identité.
* * *
Le brouillard est ténèbres, ténèbres denses blanches
Epluchées par l’orange et la femme pleine de promesses.
* * *
Le siège est attente
Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
* * *
Seuls, nous sommes seuls jusqu’à la lie
S’il n’y avait les visites des arcs en ciel.
* * *
Nous avons des frères derrière cette étendue.
Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et pleurent.
Puis ils se disent en secret :
« Ah ! si ce siège était déclaré... » Ils ne terminent pas leur phrase :
« Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. »
* * *
Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
Et dix blessés.
Et vingt maisons.
Et cinquante oliviers...
S’y ajoute la faille structurelle qui
Atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.
* * *
Une femme a dit au nuage : comme mon bien-aimé
Car mes vêtements sont trempés de son sang.
* * *
Si tu n’es pluie, mon amour
Sois arbre
Rassasié de fertilité, sois arbre
Si tu n’es arbre mon amour
Sois pierre
Saturée d’humidité, sois pierre
Si tu n’es pierre mon amour
Sois lune
Dans le songe de l’aimée, sois lune
[Ainsi parla une femme
à son fils lors de son enterrement]
* * *
Ô veilleurs ! N’êtes-vous pas lassés
De guetter la lumière dans notre sel
Et de l’incandescence de la rose dans notre blessure
N’êtes-vous pas lassés Ô veilleurs ?
* * *
Un peu de cet infini absolu bleu
Suffirait
A alléger le fardeau de ce temps-ci
Et à nettoyer la fange de ce lieu
* * *
A l’âme de descendre de sa monture
Et de marcher sur ses pieds de soie
A mes côtés, mais dans la main, tels deux amis
De longue date, qui se partagent le pain ancien
Et le verre de vin antique
Que nous traversions ensemble cette route
Ensuite nos jours emprunteront des directions différentes :
Moi, au-delà de la nature, quant à elle,
Elle choisira de s’accroupir sur un rocher élevé.
* * *
Nous nous sommes assis loin de nos destinées comme des oiseaux
Qui meublent leurs nids dans les creux des statues,
Ou dans les cheminées, ou dans les tentes qui
Furent dressées sur le chemin du prince vers la chasse.
* * *
Sur mes décombres pousse verte l’ombre,
Et le loup somnole sur la peau de ma chèvre
Il rêve comme moi, comme l’ange
Que la vie est ici... non là-bas.
* * *
Dans l’état de siège, le temps devient espace
Pétrifié dans son éternité
Dans l’état de siège, l’espace devient temps
Qui a manqué son hier et son lendemain.
* * *
Ce martyr m’encercle chaque fois que je vis un nouveau jour
Et m’interroge : Où étais-tu ? Ramène aux dictionnaires
Toutes les paroles que tu m’as offertes
Et soulage les dormeurs du bourdonnement de l’écho.
* * *
Le martyr m’éclaire : je n’ai pas cherché au-delà de l’étendue
Les vierges de l’immortalité car j’aime la vie
Sur terre, parmi les pins et les figuiers,
Mais je ne peux y accéder, aussi y ai-je visé
Avec l’ultime chose qui m’appartienne : le sang dans le corps de l’azur.
* * *
Le martyr m’avertit : Ne crois pas leurs youyous
Crois-moi père quand il observe ma photo en pleurant
Comment as-tu échangé nos rôles, mon fils et m’as-tu précédé.
Moi d’abord, moi le premier !
* * *
Le martyr m’encercle : je n’ai changé que ma place et mes meubles frustes.
J’ai posé une gazelle sur mon lit,
Et un croissant lunaire sur mon doigt,
Pour apaiser ma peine.
* * *
Le siège durera afin de nous convaincre de choisir un asservissement qui ne nuit
pas, en toute liberté !!
* * *
Résister signifie : s’assurer de la santé
Du coeur et des testicules, et de ton mal tenace :
Le mal de l’espoir.
* * *
Et dans ce qui reste de l’aube, je marche vers mon extérieur
Et dans ce qui reste de la nuit, j’entends le bruit des pas en mon intention.
* * *
Salut à qui partage avec moi l’attention à
L’ivresse de la lumière, la lumière du papillon, dans
La noirceur de ce tunnel.
* * *
Salut à qui partage avec moi mon verre
Dans l’épaisseur d’une nuit débordant les deux places :
Salut à mon spectre.
* * *
Pour moi mes amis apprêtent toujours une fête
D’adieu, une sépulture apaisante à l’ombre de chênes
Une épitaphe en marbre du temps
Et toujours je les devance lors des funérailles :
Qui est mort...qui ?
* * *
L’écriture, un chiot qui mord le néant
L’écriture blesse sans trace de sang.
* * *
Nos tasses de café. Les oiseaux les arbres verts
A l’ombre bleue, le soleil gambade d’un mur
A l’autre telle une gazelle
L’eau dans les nuages à la forme illimitée dans ce qu’il nous reste
* * *
Du ciel. Et d’autres choses aux souvenirs suspendus
Révèlent que ce matin est puissant splendide,
Et que nous sommes les invités de l’éternité.

Traduit de l’arabe par Saloua Ben Abda et Hassan Chami
http://www.asslema.com/forum/showthread.php?t=8560










Assiégé à Ramallah en janvier 2002, le poète note au jour le jour, en de très courts poèmes, ses impressions sur une guerre de plus en plus atroce qu’illustre à sa manière, très sobrement, le photographe Olivier Thébaud.
Reclus à Ramallah en janvier 2002, Mahmoud Darwich a écrit ce poème, composé d’une centaine de fragments, en réaction à l’offensive de l’armée israélienne dans le territoire palestinien autonome (extrait de la présentation de l'éditeur).

Poème immédiat, poème de combat, où chaque fragment capte un moment, une scène, une pensée fugitive, il ne marque pas moins, sur le plan de la prosodie, une nouvelle étape dans l’itinéraire du poète.

Les images de Palestine d’Olivier Thébaud sont le fruit de six voyages durant les trois dernières années. Elles n’illustrent pas le poème – le poète et le photographe ne se connaissaient pas –, mais le prolongent d’un douloureux témoignage sur le paysage dévasté où il est né.

etat_siege.gif
 http://blogs.mediapart.fr/blog/jamesinparis/040109/etat-de-siege-mahmoud-darwich-et-olivier-thebaud



mercredi 9 juillet 2014

Credo du poète


Je maudis la poésie conçue comme un luxe culturel
par ceux qui sont neutres
Ceux qui, en se lavant les mains, 
se désintéressent et s'évadent.
Je maudis la poésie de celui qui ne prend pas parti
Jusqu'à la souillure.

Gabriel Celaya
in, La Poésie est une arme chargée de futur



                                                Credo du poète




Célébrer l'orée du jour
lueurs magiciennes de l'aube
instant d'amour et de paix
Les mots chantent
dessinent sur la partition accords et arpèges
en un prélude renouvelé

Ouvrir son coeur et ses sens
effervescence d'émotions
à fleur de l'âme
Par la Muse insufflées
fleurissent aubades ou sérénades
sensualité par Eros diffusée

Pleurer coeur et espoirs déchirés
par Thanatos entrailles blessées
Mélancolisent harpes et violons
résonne le Dies Irae
Requiem pour ce monde déboussolé
saccagé ensanglanté


Perdre la mélodie de la lyre
sur la page immaculée
s'écoule en torrents le sang de la terre
Sali trahi l'Amour a fui
à travers les nuées s'est envolée
la colombe aile rouge brisée


Retrouver le souffle perdu    ___ comment
devant les coups assassins
la poursuite infernale des Erynies
Les cordes se brisent
les notes des troubadours s'épuisent
à claironner l'épopée martiale


Dénoncer la haine la folie meurtrière
Le poète    ___  jugé fou ou rebelle
a ordre de se taire
on le condamne à faire danser libertinage et frivolité
par les tyrans chorégraphie imposée
danse macabre pour la Muse esseulée

© F.R
8 juillet 2014

Tous droits réservés
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Recueil en cours



crédit photo fruban







mardi 8 juillet 2014

Maria Bethânia

Mémoires ( Spyros K )




Ruissellent les aubes dans ma mémoire

Aux couleurs de sang pensé

Encre fertile de mon grimoire

Qui s'extasie pour l'insensé...

***

J'aime les richesses conjuguées

Du bois que transporte la Mer

Comme une promesse qui a fugué

Des vertes prairies de l'éphémère...

***

Un souffle habille un voeu intime

Chandail doux aux bleus légers

Dans un monde où tout s'estime

Sauf les lumières qui bercent l'Egée...

***

Le temps je le vois en icône dorée

Remercier surtout et méditer

Chaque instant étant l'orée

De nouvelles vérités...

***

crédit photo Spyros K
Les souvenirs aiment danser

Se déhanchant de façon subtile

Et si quelquefois il faut panser

Il y a là-bas mon île...

***

IL Y A LA-BAS MON ILE...


Spyros K

5 juillet 2014

©Tous droits réservés

Protégé par copyright

 

 














dimanche 6 juillet 2014

Amsterdam, capitale gay

Marina Rossell chante Moustaki, Festival grec de Barcelone

http://www.cancioneros.com/co/6408/2/marina-rossell-y-el-arte-de-conmover-por-carles-gracia-escarp






Presentación en concierto

Marina Rossell y el arte de conmover

por Carles Gracia Escarp el 05/07/2014 

La cantautora catalana Marina Rossell presentó su segundo disco en tributo a Georges Moustaki en el Festival Grec de Barcelona.

Marina Rossell en el Teatre Grec de Barcelona. © Xavier Pintanel
Marina Rossell en el Teatre Grec de Barcelona.
© Xavier Pintanel


© Xavier Pintanel
Marina Rossell y Nilda Fernández. © Xavier Pintanel
Marina Rossell y Nilda Fernández.
© Xavier Pintanel
Pia Moustaki © Xavier Pintanel
Pia Moustaki
© Xavier Pintanel