lundi 4 mai 2015

Yehida, poème de Cristian Ronsmans

Yehida.

J’irai cracher sur les tripes du Grand Drôle
Et la croûte encore chaude, ventre qui se brise,
Hurle, couinements abjects, Ishtar aux entrailles béantes.
Un flot noir couvre de cendres et les hommes
Et les dieux.
La terre défie le ciel.
Les eaux d’en haut rejoignent les eaux d’en bas.
Ne dis pas le jour et refuse la nuit !
Tranche la tête et détranche le corps,
Matière informe, le Grand Drôle est tout décousu !
Organisons le carnaval de ses funérailles.
La mort du Grand Drôle !
Dans le liquide amniotique, l’incréé,
Qadmon ! Tes étincelles ne brillent plus
Sur les hécatombes ensevelies dans l’horreur des hommes.
Sur un mausolée construit en deux mille ans
Où je t’attends, Grand Drôle, les confettis pleuvent en myriades.
Dans cette soupe primordiale il ne reste que toi
Je te regarde et je t’attends Grand Drôle.
Mais tu ne viendras pas !
Excuse-moi, on a frappé à la porte.
Bonjour mère Maquerelle, quel bon vent vous amène ?

Cristian R

18 avril 2015

Tous droits réservés
Protégé par copyright


Marc Chagall, Le frappement du rocher

1 commentaire:

  1. Ma chère Nanouchka, Je ne puis faire de commentaires. En revanche je te remercie de publier ce texte où pour une fois je m'adonne à l'exercice de la poésie. Merci aussi pour cette oeuvre de Chagall où l'eau jaillit du rocher sous le coup du bâti=on de Moshé. . J'aime beaucoup cet artiste. J'ai eu la chance de voir récemment une très belle rétrospective Chagall à Bruxelles avec plus de 200 toiles. Merci à toi.
    C.R.

    RépondreSupprimer