mercredi 5 août 2015

Orages, poème de fRuban

crédit photo fRuban
       
                 


                    Orages



Quand la chaleur se fait moite
que le cœur s'oppresse s'emplit de craintes
d'émotions vénéneuses  __  imaginaire menace
Tant de fragilité écoulée au cours de longues années
Tu reçois au tréfonds l'orage
il arrive il gronde t'envahit toute
Alors coque de noix par les flots en furie chahutée
Tu griffes Et tu te débats Et tu mords
ceux qui t'aiment d'abord


Ne pas perdre le cap
Ne pas te laisser fracasser sur les rochers du passé
Et tu te débats  __  piètres armes
contre un océan de passions et de larmes
Et tu perds pieds
Ta raison s'égare
Tu deviens folle  Et tu te hais
Et le vent brûlant Et les tourbillons des feuillages



Ce matin ruisselante nourricière la pluie est là  __    Enfin
tu peux lâcher prise  __  mais le remords
Comme vagues déferlantes une cascade de pleurs
lave ton cœur Il se desserre
s'ouvre au souffle de l'amour
Et c'est la joie retrouvée
Oublie ce cauchemar  __   Ton improbable rêve te sourit
Il est là si vrai si réel Comment as-tu pu en douter
Folle que tu es


Ô je te promets  __  encore une promesse
Une dernière fois pardonne-moi
Quelques perles de pluie étincellent
sur les feuillages gouttelettes heureuses
sur le jardin labyrinthe
sur toi sur moi
Ô je t'aime  __  et ce torrent des boues du passé
est ce matin source vive
Promesse de vie
Serment d'amour


Des cristaux d'or naissent sur les fleurs et les fruits
A Santa Croce les fresques de Giotto

fRuban

3 et 4 août 2015
©Tous droits réservés

poème extrait de "Chorégraphie de cendres", paru en avril 2017

éditions épingles à nourrice




photo du Net
Giotto, polyptyque à Santa Croce (Florence)

2 commentaires:

  1. Pas de regrets, pas de remords, ce n'est d'aucune utilité. Certes elle dénote d'une sensibilité qu'un rien fragilise et dont certains profitent sans raison. Mais il faut rester au dessus de l'écume. Ce que tu fais avec ta poésie dont les vagues balaient les scories les échos funestes. Funestes comme leurs auteurs, les malheureux, plaignons les, dont la souffrance ne peut s'exprimer que dans le ressenti. Et toi, pendant ce temps, Sirène, tu es le vent, tu es la vague, et à l'Océan ton ami, tu te donnes corps et âme avec pour seul souci, celui de l'Autre. Pense quelque fois à toi.

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    1. Tes mots sont justes et me bouleversent un peu, tout en me rendant fière également, de les avoir suscités. Penser quelque fois à moi, oui je m'y emploie de plus en plus, mais je suis ainsi faite que l'Autre, n'arrive pas à m'être indifférent, quand bien même je le voudrais... Merci beaucoup et je retiendrai ces mots "Sirène,tu es le vent, tu es la vague, et à l'Océan ton ami,tu te donnes corps et âme"...

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