jeudi 5 novembre 2015

Le monde, poème d' Yves Petident

photo YP









Le monde


Le monde

Une rivière qui trouve sa source
entre deux rochers.
Un cheval terminant sa course
dans l'herbe couchée.

Et ce zèbre qui boit et se ressource
avant que la lionne le digère.
Et si je suis la grande Ours
trouverais je sa tanière ?

Un passant se demande pourquoi il a peur
devant cet autre passant.
un moustique me réveille à toute heure
en suçant mon sang.

Et cette équation qui ne peut se résoudre
à être autre chose qu'une équation.
On se tait quand parle la poudre,
Elle ne pose pas de questions.

Un signal électrique pour impulser un rythme,
un échec commercial pour virer tout le monde,
un coup sec sur la nuque pour la frime,
un coup de trique pour la faconde.

Et entre ses cuisses se perdre
quand on a plus rien à gagner.
S'endormir sous un cèdre
quand la journée ne nous a rien épargné.

Un peu plus de lumière sur une joue,
un peu plus de vérité salée
qui coule sur la peau et déjoue
les rôles et les pis-aller.

Et tout ce que l'on croit posséder
et qui n'appartient qu'à l'autre.
Et ce gosse qui voudrait décider
avant que d'être

Cet ami qui n'existe plus quand
la justice s'en mêle.
Ce corbeau éloquent
qui noircit le ciel.

Accroché à mon monde
J'étreins sa lumière
je peins avec,
des éclats de jour.

Et cette mémoire qui n'en fini pas de trier
J'ai besoin d'elle pour pouvoir oublier.
Un arbre s'est embrasé dans l'orage
Tu m'as embrassé sans partage

Au matin un homme s'est pendu
de n'avoir su dire ses peurs.
Une eau claire éperdue
pourrait faire mon bonheur.

Je n'ai d'autre refuge que ce monde
d'autres subterfuges que d'exister
Je n'ai d'autres horizons à la ronde
que d'être multiple et résister.

Un pas dans la neige
Un rire sans retenue
Et ton fardeau que ces mains allègent
ces mains inconnues
Que tu craignais hier encore

te feront vibrer le corps.


© Yves Petident

22 octobre 2015

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Un blog que je vous invite à découvrir

4 commentaires:

  1. Belle description de ce monde auquel il faut hélas pour dans bien des cas s'adapter. Mais cette adaptation à défaut de pouvoir le changer, au prix des blessures qui brûlent la sensibilité du poète, ouvre aussi sur les bras de l'amour, de la tendresse et de l'humanité. Cette humanité, source de lumière qui brille dans les ténèbres de ce monde affligeant. Cet amour qui trouve aussi la légitimité de son existence dans celle du spectacle affligeant que nous offre la même humanité. Le yin est dans le yang et inversement. J'aime ce poème car je sens l'expression acérée de cette affliction dans la difficulté que nous rencontrons tous à chercher du sens à ce qui semble ne pas en offrir. Le poète aux doigts de feu a déchiré sa peau et nous fait voir le vif fr ses nerfs tordus, tuméfiés, blessés!

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    1. Merci pour votre regard... merci pour votre très belle lecture.

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  2. Merci pour le Poète ! Si ce n'est déjà fait, il faut aller visiter son blog et découvrir d'autres merveilles !

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  3. Merci Françoise pour cette publication sur ton blog ! Bien content d'être parmi celles et ceux que tu aimes y publier.

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