Quelle cendre peut encore empêcher la braise d'épouser la flamme
Max-Pol Fouchet
crédit photo fruban |
Gris
... le Ciel en cendre
Je n'y vois que du gris
Gris le ciel
gris mes mots
gris mon coeur
gris l'espace sans lueur
La cendre a tout pénétré
Le souffle s'est envolé
En silence je t'ai appelé
Le vent a refusé de porter ton prénom
Je n'y vois que du gris
Gris le monde
des hommes gris
gris tous ces morts qui jamais plus
ne verront se lever l'aube
grise la chape sur le sang séché
La noire barbarie s'est abattue
La Vie s'est arrêtée net
Des larmes des cris de peur d'horreur
Le silence m'assourdit
Je n'y vois que du gris
Gris ce petit con
grises les blessures infligées
à ton cœur pur petite princesse
gris ces gamins déboussolés
Violence absence de repères
Arrogance bestiale des mal-aimés
Domination ces morsures à l'âme
ces coups à l'autre portés
Hurlements de l'enfance confisquée
Je n'y vois que du gris
Et pourtant un matin gris
le soleil se lève le bleu resplendit
bleues tes caresses murmurées
bleu ton sourire de tendresse habillé
Ta main me conduit sur les sentiers
Empreintes chéries du passé
dans les pas des Hommes aimés
Compassion ou Amour fou
Mais surtout baisers sucrés dans le cou
© fRuban
5 décembre 2015
publié dans Chorégraphie de cendres (2017)
ene épingle à nourrice éditions
Le feu ne couve même plus sous la cendre et le monde se réveille comme au premier matin de Pompéi, après que la lave arrogante et toxique de sa gueule monstrueuse crachée, a recouvert d'un voile de deuil éternel les dernières fresques de l'amour et de la beauté. Voilà ce que je devine dans la belle écriture de ce poème empreint d'une indicible tristesse. C.R.
RépondreSupprimerMerci mon cher Cristian ! Oui, une vraie tristesse encore accrue par la peste brun-marine qui vient de nous ensevelir un peu plus. Et cependant, j'avais ouvert la porte sur un autre bleu, celui de l'espoir et de l'Amour... Qu'écrirais-je aujourd'hui...
SupprimerPlus que jamais, je veux croire en la Vie, en la Beauté, sinon... que resterait-il ?