samedi 5 décembre 2015

Gris ... le Ciel en cendre, poème de FRuban

Quelle cendre peut encore empêcher la braise d'épouser la flamme
Max-Pol Fouchet
                                                                                   
                                           
crédit photo fruban

                                                                 Gris
                                                                        ... le Ciel en cendre



Je n'y vois que du gris

Gris le ciel
gris mes mots
gris mon coeur
gris l'espace sans lueur
La cendre a tout pénétré
Le souffle s'est envolé
En silence je t'ai appelé
Le vent a refusé de porter ton prénom


Je n'y vois que du gris

Gris le monde
des hommes gris
gris tous ces morts qui jamais plus
ne verront se lever l'aube
grise la chape sur le sang séché
La noire barbarie s'est abattue
La Vie s'est arrêtée net
Des larmes des cris de peur d'horreur
Le silence m'assourdit


Je n'y vois que du gris

Gris ce petit con
grises les blessures infligées
à ton cœur pur petite princesse
gris ces gamins déboussolés
Violence absence de repères
Arrogance bestiale des mal-aimés
Domination ces morsures à l'âme
ces coups à l'autre portés
Hurlements de l'enfance confisquée


Je n'y vois que du gris

Et pourtant un matin gris
le soleil se lève le bleu resplendit
bleues tes caresses murmurées
bleu ton sourire de tendresse habillé
Ta main me conduit sur les sentiers
Empreintes chéries du passé
dans les pas des Hommes aimés
Compassion ou Amour fou
Mais surtout baisers sucrés dans le cou


© fRuban

5 décembre 2015

publié dans Chorégraphie de cendres (2017)
ene épingle à nourrice éditions





2 commentaires:

  1. Le feu ne couve même plus sous la cendre et le monde se réveille comme au premier matin de Pompéi, après que la lave arrogante et toxique de sa gueule monstrueuse crachée, a recouvert d'un voile de deuil éternel les dernières fresques de l'amour et de la beauté. Voilà ce que je devine dans la belle écriture de ce poème empreint d'une indicible tristesse. C.R.

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    1. Merci mon cher Cristian ! Oui, une vraie tristesse encore accrue par la peste brun-marine qui vient de nous ensevelir un peu plus. Et cependant, j'avais ouvert la porte sur un autre bleu, celui de l'espoir et de l'Amour... Qu'écrirais-je aujourd'hui...
      Plus que jamais, je veux croire en la Vie, en la Beauté, sinon... que resterait-il ?

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