jeudi 28 avril 2016

Loin....... au plus près, poème de fruban

                                          « Parfois il neige en avril,
Parfois je me sens si mal, si mal,
Parfois je souhaite que la vie soit sans fin,
Même si toutes les bonnes choses, comme on dit, ne durent jamais » 

                                                                                             Prince (1958-2016)
 Sometimes it snows in april



Loin.....au plus près



Loin de toi
loin de moi
A travers l'infini des continents et océans
Ils ont assassiné
Paris Bruxelles Tunis Lahore
en Syrie en Irak en Afghanistan en Côte d'Ivoire s'étendent leurs tentacules

Loin de nous
s'écoule le sang en torrents d'écume rouge


Tout près de toi
tout près de moi
Éclosent les pétales de nacre rose
Premier printemps sourit Vivaldi
les bleus de l'iris rendent le ciel jaloux
avalanches d'ors sur les arbres sur l'herbe mouillée

Tout près de nous
en cascades parfumées s'affolent émotions sentiments


Loin de toi
loin de moi
Des femmes pleurent leurs enfants disparus
au monde des vivants à jamais perdus
à jamais privés d'un destin
le chagrin à jamais ronge leurs entrailles

Loin de nous
se répandent des larmes de douleur d'impuissance


Tout près de toi
tout près de moi
Renaissance de senteurs éclatant
leurs arômes de miel
Narcisse des poètes cœur d'or sur lumineuse blancheur
un fil tissé en je t'aime

Tout près de nous
rythment la cadence l'Amour puissant et ses vœux de silence


Loin de toi
loin de moi
Serpentent sinueux kilomètres longue est la route
Et déboussolé l'avril se fait polaire
sous le fracas du chaos  mondial
en Méditerranée toujours sont noyés les innocents

Loin de nous
s'auréole offerte au repos une alcôve aux draps bleus


Tout près de toi
tout près de moi
Se pose si douce une main sur l'épaule
Le jour la nuit avec nous elle chemine
et jamais plus ne trébucherons aux ornières
des blessures du passé

Tout près de nous
fleurissent les baisers sur les lèvres dans le creux du cou glissés


La Vie
encore
un peu



© fruban

avril 2016

recueil en cours

Tous droits réservés
Protégé par copyright





© photo prise sur Culturebox 




Sometimes It Snow In April p r i n c e from eton on Vimeo.










© crédit photo fruban

5 commentaires:

  1. C'est la traversée sur une corde raide, tes mots me permettent d'avancer...pas à pas.
    Il y a en dessous cet abîme sans fond, cette cavalcade de roches, ses éboulis de pierres angulaires.
    Notre monde  est ainsi, les hommes se déchirent à propos de religion.
    Des fois, je n'aime plus les  gens...
    Des fois, je vomis dans le vide cette  stupidité qu'ils machouillent sur le bord de leurs lèvres.
    Toi, tu prends tout dans tes bras, tu nacres les entournures, tu décores les majuscules.
    Toi, tu aides les gens  comme le dernier des Touaregs en leur disant, que le sable est chaud et que nos mains enfouies dedans, nous donnent à tous des sourires d'argent.
    Toi, tu ris en disant, que s'il pleut sur les montagnes du Tibet, du Népal, les chèvres en même temps que toi, regardent la pluie tomber.
    Toi, tu pleures quand des salauds bouzillent le rêve, la pensée de tous ces petits enfants aux visages apeurés.
    Les hommes traînent dans le vide, une profonde méchanceté en regardant leurs souliers.
    Tes  phrases un jour crèveront le plafond de l'absurdité.
    Les poètes sont  rois quand ils deviennent bouffons.
    Dire les mots, les étirer, les allonger, les pétrir, dans les yeux de tout le monde.

    Denis

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Denis, je t'ai déjà dit ailleurs combien j'aimais ce commentaire/poème qui exprime tellement plus encore ! Surtout, ces mots te ressemblent...Rien à ajouter d'autre que MERCI ! Si je publie ce poème un jour (je l'espère, j'y crois !), je l'accompagnerai du tien, ce serait pur bonheur !

      Supprimer
  2. Nous sommes de plus en plus loin les uns des autres. Au point de cet horizon, où nous ne nous voyons encore à peine. Nous venons d'emprunter le chemin des ténèbres dans une éternelle renaissance des saisons au rythme d'un temps circulaire et spiralé. De ce temps cosmique, à l'aune de la Loi universelle, il nous faudra apprendre qu'il faut toujours passer par l'épreuve du désert avant de retrouver la joie du désir. Le temps est sans importance. Et sa durée est sans mesure. Merci Françoise d'avoir encore ce courage de mettre des mots sur ce néant qui nous engloutit. C.R.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cher Cristian, comme toi je ressens la distance, l'éloignement... qui séparent les êtres. Quant aux mots, ils me manquent bien des fois, et ce n'est pas du courage dont je fais preuve, mais cela m'apparaît à certains moments comme une nécessité vitale. J'essaie de me faire du bien, de me libérer d'un poids. J'aime ces mots "il nous faudra apprendre qu'il faut toujours passer par l'épreuve du désert avant de retrouver la joie du désir". C'est vrai et c'est beau ! Merci à toi !

      Supprimer
  3. Le texte de Denis est en effet de très belle facture et en adéquation totale avec ton poème.Cristian

    RépondreSupprimer