samedi 9 septembre 2017

Au revoir l'Océan

Au revoir l'Océan


Dernière matinée océane, un peu mélancolique... mais j'emporte dans mon coeur des images, des parfums, des bruits familiers et indestructibles. Je sais qu'en fermant les yeux se déroule un film aux couleurs de l'amour, qui va nourrir l'automne qui déjà a fait son apparition sur ma terre de forêts et de prairies où se trouvent mes racines lointaines.
Au revoir au flux et reflux des marées qui bercent mon âme parfois malmenée,
Au revoir les goélands qui s'abattent en nuées autour des chalutiers et me réveillent de leurs miaulements amicaux,
Au revoir les parfums d'iode, les embruns piquants baisers de sel,
Au revoir les traces et les empreintes sur le sable froissé,
Au revoir horizons infinis autant qu'improbables,
Au revoir, amis pêcheurs, amis retrouvés, amis rencontrés ici ou là-bas,
Au revoir ciels changeants autant que rougeoyants,
Au revoir à tous les êtres chers que je laisse ici,
Au revoir, Vous que j'aime...
Je vais savourer et enfermer pour toujours ces merveilleux instants, juste en suspens.
Déjà, la mouette rieuse s'active en rangements et préparatifs de départ !
Demain, la route sera longue longue... mais je sais que m'attendent en mon refuge de terres brunes, d'autres bonheurs, d'autres parfums, d'autres amis et... mes arbres que je vais vite caresser, enlacer, à qui je confierai les joies et les douleurs d'une femme et d'une mère.
Sans doute je reviendrai bien vite vers mon Océan toujours renouvelé... Ainsi va la Vie !


© fruban

9 septembre 2017

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© photo fruban


2 commentaires:

  1. Quel magnifique texte, toujours empreint d'une immense émotion. Celle des départs comme des déchirures, aussi annonciatrices des retours dans une boucle infinie circulaire et spiralée. Spiralée car on ne revient jamais au point de départ exact, mais à un départ situé à un étage supérieur de celui quitté.
    C'est le principe même, fondamental du ressourcement spirituel.
    Je pense que dans cette complicité entre l'Océan et toi il y a une grande part d'indicible que nul ne pourra saisir dans son infinie justesse, en dépit des mots les mieux ciselés, des constructions les plus émouvantes, que tu nous proposes. Je crois en ressentir une part de cet amour dans cette belle lettre que tu écris à ton vieil ami.

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  2. Merci mon Cachalot pour tes mots toujours attentifs et délicats. Je sais combien tu ressens avec sincérité ce que j'essaie d'exprimer dans mes textes. La belle Préface que tu m'as offerte dans "Chorégraphie de cendres" est gravée à jamais au fond de mon coeur.
    Merci à toi !

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