jeudi 2 novembre 2017

Haïkus d'automne, de fruban


                                                            Haïkus d'automne


Ocre des champs bruns
sur ton cœur baume et embruns
automnale jouvence.


Cendre des nuages
mélancolie de l'attente
est-ce la tempête ?


Branches dénudées
une seule nuit suffit
  __   s'envole la sève


Dans la brume cendre
des volutes de fumée
chaleur en nos cœurs


Chevreuil aux abois
dans la plaine les fusils
font fi de la Vie


Les flammes grenat
s'accrochent au liquidambar
et le monde chavire...


Dernières framboises
douceur sur ta lèvre  __  Ami
ton nectar d'hiver


Vole papillon...
où vivras-tu en hiver
et où ta blancheur ?


Automne ton ciel gris
humide et froid ton tapis
nostalgique effroi


Et toi geai secoue
tes plumes aux couleurs d'été
dans l'eau du chagrin


Feuillages gisant
bientôt noir et riche humus
vert espoir demain


Chèvrefeuille si triste
seules quelques roses éparses
quand s'endort la Vie


Brume grise pelisse
lourde sur ton âme pâle
un souffle ténu


Pluie de feuilles d'or
tombe sur tes cheveux blancs
ô ce vent vaurien !


L'une après l'autre
t'abandonnent tes parures
arbre décharné.


© fruban

octobre 2017

extraits (écriture en cours)

Tous droits réservés








photos fruban







2 commentaires:

  1. Voilà une écriture en cours fort prometteuse des fruits réjouissants qu'elle nous réserve.Cette écriture est la "marque" des poètes travaillent leur talent comme le jardinier cultive avec amour son jardin. Tous les artistes quel que soit leur discipline quand ils en arrivent à délivrer une ligne simple, une ligne de pureté de leur œuvre.Alors c'est la plénitude de leur talent qui s'exprime. Tu es passée à l’œuvre au rouge ma chère Frannçoise. La partie finale de ta quête. La plus longue, jamais achevée(quelle tristesse et quel ennui autrement)de l'Oeuvre. C'est dans sa perpétuation quand, longtemps après toi encore,d'autres te liront.Là tu goûteras à l’élixir de la jeunesse éternelle.Tu es sur cette voie initiatique que tu as prise, seule, dans un combat de chaque jour. C'est la bonne voie la plus rude, la plus escarpée, la plus riche en joies et déceptions aussi, mais la plus belle et la plus noble. Merci de me donner tant de joies de lecture. CR.

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    1. Très cher Cristian, je rougis de plaisir ! Comme toujours, tu sais trouver les mots qui résonnent juste. Merci !
      Tu sais, je ne pensais pas écrire un jour des haïkus, c'est venu après la découverte d'Issa, cet immense poète japonais. En moi, il s'est passé quelque chose d'indéfinissable, j'ai modestement eu envie de m'essayer à ces vers si sobres, si dépouillés, et si beaux et profonds. Cela fait environ un mois, il semble que je sois devenue passionnée. C'est étrange...
      Je t'ai lu et relu attentivement, tellement tu me fais plaisir, tu me fais réfléchir. Ton avis, tes ressentis, sont de ceux qui comptent pour moi. Encore merci !

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