dimanche 16 juillet 2017

Ces mots-souffle, poème



                                                          Ces mots-souffle 



Ces mots
seules caresses quand l'absence se fait lourde
frémissent sur la peau font battre le cœur
Ce cœur qui parfois s'essouffle
au rythme endiablé de l'attente de la peur qu'elle génère
Cette peur du Temps qui s'écoule si vite
qu'il nous noie dans ses flots galopants
Ces mots
nés de tes lèvres et de ta plume
Signes que tu existes que mon ombre t'effleure
Ces mots
qui parfois pleurent
lorsque les larmes restent sèches


Ces mots
qui éclaboussent ta joie
fracassent le silence assourdissant
La vitre vole en éclats
Tu es là et tu ris tu ris aux imbéciles
Ce rire qui résonne en échos de plaines en vallons
Immense soleil sous la pluie de tristesse
Ô ris ris encore
Rompre le sortilège de la Camarde qui chemine
sournoise et triomphante
Nos corps narguent son sourire de hyène fuient lui échappent
Ces corps qui crient
en quête du murmure des caresses
Ces mots ces appels incessants nous tiennent debout
nous offrent quiétude et repos


Ces mots-ici et maintenant
Ces mots-cris
Ces mots-larmes
Ces mots-frères
Ces mots-complices
Ces mots-douceur

Ces mots   ____   souffle des Je t'aime


© fruban

le 15 juillet 2017

Tous droits réservés
recueil en cours



© crédit photo fruban








6 commentaires:

  1. Ces mots- souffle résonnent comme les sons d’un bol chantant, ces petits récipients de cristal, de bois ou de bronze qui nous renvoient des sons visibles. Avec le bol chantant on s’accorde avec soi même, avec notre corps, notre esprit, avec l’univers tout entier. Cette vibration parcourt et pénètre ton corps et t’appelle, Françoise, du plus loin de la galaxie, pour te dire, dans le plus pur son de l’Amour, combien ton Amour t’aime. MFZ

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Marie-Flore pour ce bien joli commentaire ! Ce petit bol chantant est déjà un poème en soi, auquel on a envie de prêter une oreille attentive... afin de capter ce "plus pur son de l'Amour" !

      Supprimer
  2. Voilà une question fondamentale fort bien exprimée avec des mots poèmes, des mots créateurs ( "poiein" : "créer", "poésie").
    Les mots sont souffles de vie. Mais bien plus que les mots qui en sont la transcription, c’est la parole qui donne le souffle de vie. Parole inarticulée, parole sourde, parole embryonnaire, parole mot, parole construction, la parole est engendrée par le souffle créateur. Les Grecs l’appelaient « pneuma », les Hébreux, « rouah » et les romains, « spiritus ». Quand on rend le dernier souffle, le silence l’emporte sur les mots, sur la parole. Les mots souffles quand ils sont mots absents seraient-ils le signe d’une absence de parole ? D’une absence de souffle ? Et la présence du vide, du néant, du Silence. Si les mots sont difficiles à comprendre, que dire, avec les Mots, de la trahison du Silence ? Le souffle demeure. CR

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme ton commentaire est intéressant, cher Cristian, mais je ne savais pas en écrivant ce poème que l'on pouvait y voir tant de choses. J'ose dire que seul un lecteur peut y voir tout cela. Lorsque je travaille sur un texte poétique, j'ignore quel en est exactement la signification profonde. D'abord, s'impose à moi une émotion, puis je me laisse emporter... Ton regard attentif et le recul indispensable, t'amènent à lire et interpréter, ce que je suis absolument dans l'incapacité de faire. J'apprécie beaucoup les ressentis de mes lecteurs, j'apprends aussi beaucoup. Nous avons deux démarches différentes qui se complètent et me paraissent indispensables. Sans lecteur, la poésie ne serait que pure exercice de style. Merci cher Cristian ! Merci à toi qui oses mettre des mots !

      Supprimer
  3. David Lynch quand il parle de ses films dit ceci:"Il y a toujours une logique dans mes films. Mais ce qui compte c'est la vôtre". CR

    RépondreSupprimer