mardi 6 août 2019

Angélique Ionatos interprète Léo Ferré


Cette blessure
Où meurt la mer comme un chagrin de chair
Où va la vie germer dans le désert
Qui fait de sang la blancheur des berceaux
Qui se referme au marbre du tombeau
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Où va ma lèvre à l'aube de l'amour
Où bat ta fièvre un peu comme un tambour
D'où part ta vigne en y pressant des doigts
D'où vient le cri le même chaque fois
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qui se referme à l'orée de l'ennui
Comme une cicatrice de la nuit
Et qui n'en finit pas de se rouvrir
Sous des larmes qu'affirme le désir

Cette blessure
Comme un soleil sur la mélancolie
Comme un jardin qu'on n'ouvre que la nuit
Comme un parfum qui traîne à la marée
Comme un sourire sur ma destinée
Cette blessure d'où je viens

Cette blessure
Drapée de soie sous son triangle noir
Où vont des géomètres de hasard
Bâtir de rien des chagrins assistés
En y creusant parfois pour le péché
Cette blessure d'où tu viens

Cette blessure
Qu'on voudrait coudre au milieu du désir
Comme une couture sur le plaisir
Qu'on voudrait voir se fermer à jamais
Comme une porte ouverte sur la mort
Cette blessure dont je meurs

Léo Ferré











2 commentaires:

  1. C'est toujours une grande et belle écriture poétique. En toute simplicité d'expression ele s'adresse à toute personne sensible
    L'interprétation de Angélique Ionatos est remarquable. A faire pleurer. CR

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ferré est un grand poète, ça nous le savons déjà, mais ici il s'est surpassé, je crois.
      Quant à l'interprétation d'Angélique Ionatos elle ajoute une sensibilité de femme particulièrement émouvante. Oui, c'est à pleurer, tu as raison mon cher Cristian.

      Supprimer