dimanche 7 mars 2021

Ton empreinte, de Françoise Ruban, dit par Pascal Huvet




Jeudi 14 janvier 2021. Un jour, un poème 

Après le fils, parti trop tôt, voici la mère, Françoise Ruban, poétesse de grand talent qui a eu l'amabilité de m'envoyer trois de ses recueils déjà publiés ("Fils de Novembre", "Chorégraphie de Cendres", et "L'âme des marées"), tous les trois magnifiques.
J'avais déjà, début juin 2020, publié "Gris, le ciel en cendres", un très beau poème extrait de son recueil "Chorégraphie de Cendres", et ce matin donc, je me plais à réunir l'enfant et sa mère en bon éducateur et instituteur que je fus, en publiant deux jours de suite leurs poésies. D'autant plus que ce poème que je vous propose d'écouter, intitulé "Ton empreinte", fait très clairement référence, me semble-t-il, à ce fils trop tôt disparu. 
Car il y a tout dans ce poème : l'infinie douleur d'une mère, la quête impossible de l'être aimé, le deuil sans fin mais aussi le courage et l'espérance d'une rédemption … et déjà le début du chemin vers la lumière…
Écoutez, religieusement, chers amis, ce très beau et touchant poème de Françoise Ruban : "Ton empreinte"
Bonne journée à toutes et à tous et vive la poésie des auteures (et auteurs) vivants que j'aime dire et soutenir !
Pascal Huvet 

Ton empreinte

Quelques pas dans le jardin ont suffi
Mon regard s'attarde
Sur des roses oubliées abandonnées
Les arbres nus dépouillés élancent vers le ciel blanc
leurs ramures décharnées
De rares feuilles s'agitent sous le souffle léger
Mon coeur s'envole s'envole...
C'était un soir d'été
Autour de la table de pierre
Tes cheveux bouclés tes yeux clairs au sourire malicieux
Nous étions tous réunis le vin un nectar
qui faisait pétiller les yeux et les paroles
La pénombre nous enveloppait à la lueur vacillante de la flamme
aux senteurs de citronnelle
Les îlots odorants et fluorescents de l'onagre
-nous l'appelions belle de nuit -
Les rires les paroles éclaboussaient le silence
Nous inventions des utopies
et refaisions le monde...
Solitaire ce matin j'interroge le ciel laiteux
Impassible et sourd
Et comme chaque jour depuis trois longues années
Je me plais à rêver
Et si tout là-haut dans cette immensité infiniment mystérieuse
Un petit prince
Aux yeux rieurs
Aux boucles blondes
Guettait mes promenades matinales...
Par une nuit claire
Scrutant la voûte étoilée
Percevrai-je moi aussi le rire cristallin d'une étoile
Mon Etoile
la plus lumineuse de toutes ..
©   F. R
jeudi 19 janvier 2012 

Publié dans L'Âme des marées (2014)


3 commentaires:

  1. Ce magnifique poème tout en pudeur mais aussi sans retenue inappropriée est ici servi par Pascal Huvet, avec une infinie douceur et une belle délicatesse.CR

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  2. Un bien émouvant poème! La lecture lui a été fidèle!

    Mokhtar El Amraoui

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  3. Un grand plaisir de l'écouter de nouveau

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