dans la pâleur égarée . mettre en notes la voix calme et soudaine .
soi-même sculpté dans ce qui s'est soi-disant
éteint de la roche d'un volcan
à moment donné ne plus faire autrement
que partir
de soi .
à moment donné les démons doivent dire
et les dragons cracher
les lieux
où il fut impossible de s'abandonner .
au chaos d'avouer qu'il a perdu .
dans un regard peut être
près de l'autre tout est extrême . trop extrêmement soi .
qu'à espérer se cherche un synonyme . est-ce vraiment : partir
réparer des battants de portes de la vie d'avant avec des clés perdues
peindre avec des mots de brume : cela ne sonne pas faux
c'est juste à côté de ce qui est authentique .
pas besoin de majuscule
pour noter le fil ténu qui va de l'aube au crépuscule
ni l'accroc dans la trame du temps .
à moment donné viens danser avec ses gestes
maladroits
à moment , donne-lui l'ampleur d'une forêt de vent
vierge de tout nouveau sévice nouveau rêve
à moment .
donnée la lumière vient sur les clairières
du corps aux racines sectionnées .
viens le reboiser
reste l'ombre sous peine de la blessure d'un ciel
trop bleu . à sonder l'intelligible nuit qui ne dort pas
Martine Cros
28 octobre 2014
C'est bien le travail du poète avec sa boite à outils poétiques d'aller gratter la croûte du visible, l’invisible qui abrite l'intelligible.
RépondreSupprimerEt le moment s'inscrit dans la face durative du temps, opposée à la ace ponctuelle, où il faut pour mieux percer le mystère de l'autre prendre le chemin de l'exil. L'exil de soi. Seul moyen d'aller à la rencontre de soi pour mieux comprendre l'autre. Le prendre avec soi dans son exil et lui donner à voir l'invisible, refuge d'un réel que certains veulent à toutes fins dissimuler pour des raisons pas tant obscures que cela. Ici Martine Cros nous donne, à mots comptés, et beaucoup de talent soyeux et délicat, ce moment, cet instant , cet étant donné qui doit nous conduire à une réflexion sur nous-même. Visitons notre for et fort intérieur.