mardi 21 octobre 2014

Poème de Xavier Lainé

Etat chronique de poésie 2306





2306

Tant il faut glisser
Planquer au fond des grottes
Les plaies et bosses
.
Qui ouvre portes
Tend ses mains
Ouvre ses bras
Sait où placer l'amour

*

Automne visqueux s'en vient
En nuées grises répand fumées
Agite à bout de branches
Ultimes feuillages avant la chute
.
Le chemin emprunté
Te laisse un peu fourbu
Lorsque rien ne t'invite
A te saisir du repos
.
Chaque jour te faut avancer
Ne rien délaisser
Ne rien oublier non plus
.
Le chemin emprunté
Te laisse hagard
D'un œil embarrassé
Tu scrutes les nuées
.
Chaque jour annonce son glissement
La sortie est prête vers d'autres cieux
Tu ne sais que faire que dire
Dans cette attente silencieuse

*

Tu regardes le ciel
Contemples ceux qui vont
De leur pas somnambule
Le regard figé
Vers leur bagne obligé
.
Formidable système
Que celui qui sait faire
Economie des geôliers
Des miradors et des barbelés
.
Ainsi vont les hommes perdus
.

17 septembre 2014 

© Xavier Lainé, septembre 2014, tous droits réservés






1 commentaire:

  1. Les hommes ne sont pas perdus pour tout le monde. En tout cas pas pour ceux qui ont renoncé depuis longtemps à leur dignité humaine, qui ont renoncé depuis longtemps à l'éthique de l'autre, de ceux qui ont renoncé depuis longtemps à leurs valeurs morales, de ceux qui ont renoncé à tout. Sauf, et ce point est capital, à leur pauvre et misérable satisfaction de vivre comme des chancres de vertu sur le corps de ceux qu'ils méprisent et exploitent vénalement. Ne leur souhaitons rien car cela nous rabaisserait à un obscur désir de répondre à leur non moins obsédant désir de pouvoir dont ils auront à rendre compte ici ou ailleurs!

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