lundi 16 février 2015

Combats, recueil de poèmes de Jean-Louis Garac (extraits)

Je vous invite à visiter le blog de Jean-Louis Garac,si riche et si délicat. Que ce soient dans ses poèmes,  critiques d'Art, photos, Jean-Louis sait nous transmettre sa sensibilité, son empathie à l'égard de l'humanité souffrante, sa passion pour l'Art sous toutes ses formes.

http://espacecreationjeanlouis.blogspot.fr/

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Plus de la moitié de l'année 2014 et le début 2015 ont été marqués par des événements sanglants, inhumains, et avilissants pour l'Homme dans ce monde devenue terre d'infamie. Et je ne parle même pas de ce travail de sape commencé depuis des lustres, intense, quotidien, qui fait de tant d'hommes des bourreaux de leur propre planète comme de leurs frères. Certains le font sciemment, d'autres par facilité et soif du lucre, d'autres enfin par manque de conscience et de volonté. Ajoutons à cela une société plus étonnamment tournée vers un passé mythique, donc menteur, que vers un engagement de Renouveau et de Partage.

Il y a quelques années l'idée d'un "choc des civilisations" avait marqué les esprits, et cette idée d'ailleurs continue ici et là à être exploitée afin de trouver un coupable idéal facilement identifiable. Cependant, cette idée me parait bien maladroite et bien erronée. Le "choc" que nous subissons depuis des décennies n'est que celui d'un mépris absolu sous le masque de la soif d'argent et du pouvoir. Les hommes qui sont atteints de cette folie proviennent de toutes les civilisations que l'on peut imaginer et trouver dans le monde. Ils sont manipulateurs, cupides, et leur état d'esprit est proche de celui des mafias et des assassins des régimes totalitaires; et toutes les civilisations en sont en fait contaminées et victimes. Et cela devient un combat entre Culture, Connaissance, Libertés face à l'asservissement, au délire des profits et à la destruction de l'Intelligence elle-même.

Devant les actes de barbarie commis ces derniers mois, je me suis demandé si je ne vivais pas dans un cauchemar. Les mots n'arrivent parfois même plus à concrétiser une émotion pris eux aussi dans les sables mouvants d'un monde devenu délirant ! Mais il ne faut surtout pas oublier ces personnes qui ont été ainsi sacrifiées sur l'autel de la folie humaine: comme ce guide de randonnée qui vivait dans les Alpes-Maritimes et qui a eu le malheur de rencontrer la mort sur un chemin de montagne (j'ai tant aimé moi-même randonner pendant des années...), comme pour tant d'autres hommes et femmes qui ont perdu la vie en France ou ailleurs dans le monde parce qu'ils voulaient simplement faire rire, informer ou aider, ou parce qu'ils représentaient un État libre ou une religion particulière. Tout cela résonne et raisonne dans nos cœurs et nos consciences, pour longtemps!
JL Garac

crédit photo JL Garac


Ce n’est pas ma tasse de thé,
Ce monde formaté !
Tous ces semblables sans visage :
Habits, cheveux, mots, pensées, rage
De vivre au prix de tout gâter !
Ce n’est pas mon dessin d’étude
 La grimace trop rude
 D’une histoire qui tourne en rond !
L’apocalypse est de saison,
Mais le « refus » cherche son Rude !
Ce n'est pas mon chemin d'extase
Ce sexe métastase
Qui vient pourrir tout l'être et tue
Le sentiment comme un rebut,
Trompant le plaisir qu'il écrase !
Ce n'est pas ma musique interne,
Ombre marquée de cernes,
D'imaginer des vies perdues !
Et de mourir sans mort, déçu
De n'être qu'un vouloir trop terne...
Ce n'est pas mon rivage immense
De délaisser la France,
Et d'oublier d'où nous venons,
Forêt de lettres, tourbillon
D'idéal, d'amour, d'élégance...


**
Aux premiers morts du débarquement du 6 juin 1944
 
Un miroir d’eau glacée, pareil au printemps-givre,
A tout pris de vos vies sur son reflet de plomb ;
C’était si évident que la fin allait suivre,
Et si presque normal d’éteindre vos chansons…
Le courage a donné son merveilleux visage,
Et de l’humilité son regard le plus fort !
Aux tremblements des mains, aux nausées, aux images
Serrées sur votre cœur, vous défiez la mort !
A ce sang d’agonie la terre se déchire,
Il en reste la marque indicible des pleurs,
Et comme transformée en creusets qui s’étirent
Là où vos mains tendues n’ont pas trouvé preneur…
C’est si vieux et si près, le temps d’un long nuage,
Le temps de la folie où la haine a vomi
Tout ce que l’homme a fait depuis la nuit des âges,
Tout ce qu’il a aimé, pensé, construit, écrit…
Il y a ces nations qui n'ont pas d'existence,
Qui ressemblent aux près faits de millions de fleurs,
D'Angleterre, Amérique, Australie et de France
Et dont chaque soldat agit du même cœur;
Il y a ce sursaut à l'impossible épreuve,
Ce besoin de sauver et de vivre demain,
Cette force toujours qui surgit comme un fleuve
Et disloque les croix gammées des assassins...
Un miroir d'eau glacée, pareil au printemps-givre,
A recouvert vos corps dans l'infini des mers,
Mais ce qui ne meurt pas patiemment nous délivre,
Et le soleil fond l'ombre où se cache l'enfer.

JL Garac

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F Varley


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