dimanche 12 juin 2016

De juin... attendons le Solstice, poème F.Ruban

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;

La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.

Ronsard







De juin... attendons le Solstice


Il a tant plu tant grêlé tant inondé tant éclairé
sous les grondements du ciel d'orage
En ce matin de juin mes narines grimacent
Où les senteurs de roses...
Chiffonnées rouillées souillées
leurs boutons ventrus jamais ne s'ouvriront
ils pourrissent tête baissée dans leur prison
Je n'ose y toucher
Toute blessure inocule de sournoises maladies
En ce refuge inespéré s'affolent nos belles butineuses
Halte à Monsanto !


A perte de vue langoureuses s'arrondissent
les collines vertes blondissant avant moisson
kaléidoscope amoureux de formes et de couleurs
Tout m'attire en ce pays d'ocre
S'il n'y avait... ces monstrueux insectes de métal qui déversent
leurs brouillards empoisonnés
Mort
pour la flore et la faune sauvages pour notre Planète blessée


Il y a tant et tant de brume à mon réveil
enveloppant de voiles gris l'horizon alentour
Aube de juin transportée en novembre
Les collines d'hier cachent leur honteuse souffrance
Mon regard embué y voit les reflets argent de l'Océan
Seul le merle au sifflement moqueur
me ramène à la réalité
Juin tes roses font grise mine

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade (*)

Tais-toi Arthur !
Ni promenade ni tilleuls en fleurs et je n'ai plus dix-sept ans
Je ne crois plus à ton Roman
Oui la colère m'égare... Tu le sais bien Toi
Mes yeux se ferment à cette mélancolique grisaille
Un peu flouté se dessine ton sourire malicieux
Avec tendresse tu te moques de moi
Toi seul le peux
Là-bas tout là-bas solitaire aux fins fonds de ta terre
de tes forêts profondes tes plaines infinies
Là-bas un canal s'est perdu
Là-bas nous nous sommes re-connus
De juin... attendons le Solstice.

le 7 juin 2016

©fruban


(*) extrait de Roman, Arthur Rimbaud

Tous droits réservés
Protégé par copyright

recueil en cours


crédit photos fruban
Soleil voilé
noyé
halo dans le ciel
ce jour
à 17h15


crédit photo fruban




2 commentaires:

  1. Que serait le monde sans poésie?
    Bravo pour la vôtre.

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    1. Ô capitaine mon capitaine...un grand merci !! Au plaisir de vous lire...

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