lundi 8 août 2016

Lettre d'adieu de Léonard Cohen à Marianne Ihlen

Mise à jourdu 11 novembre 2016

Léonard Cohen a rejoint Marianne le Jeudi 10 novembre 2016.
So long Léonard...
Je mets en exergue la lettre à Marianne :


“Marianne, le temps où nous sommes si vieux et où nos corps s’effondrent est venu, et je pense que je vais te suivre très bientôt. Sache que je suis si près derrière toi que si tu tends la main, je pense que tu pourras atteindre la mienne. Tu sais que je t’ai toujours aimée pour ta beauté et ta sagesse, je n’ai pas besoin d’en dire plus à ce sujet car tu sais déjà tout. Maintenant, je veux seulement te souhaiter un très bon voyage. Adieu, ma vieille amie. Mon amour infini, nous nous reverrons”.LC



La lettre d’adieu de Leonard Cohen à Marianne Ihlen, muse de “So Long Marianne”

07
AOÛT

07/08/2016 | 13h51

Les deux hommes que j’ai aimés sont morts, tous deux étaient des iliens (l’un Corse, l’autre Cubain), tous les deux avaient été torturés et n’avaient pas parlé, l’un par la gestapo, l’autre par Batista, ils étaient la force, la résistance, la bonté incarnés, tous les deux communistes… je vais les suivre bientôt et mon corps s’est effondré, je le crains notre idéal aussi, mais un jour les temps reviendront, il me suffit de tendre la main pour sentir la leur dans la mienne pour d’autres combats dignes de nous… Cet adieu de Léonard Cohen ne peut que parler à ceux qui ont longtemps aimé et qui sont unis par une vie si pleine, si belle, que la question de la survie n’a plus vraiment d’importance, pas plus que de savoir si l’univers est infini. (Danielle Bleitrach)






Marianne Ihlen pose pour la postérité au verso du deuxième album du chanteur, Songs from a Room, sorti en 1969, qui s’ouvre sur le morceau Bird on the Wire. Elle est assise devant sa machine à écrire, dans leur petite maison blanche d’Hydra, radieuse et vêtue d’une simple serviette.



Leonard Cohen au Montreux Jazz Festival en 2013 (FABRICE COFFRINI / AFP)




Avant qu’elle ne meure, Leonard Cohen a fait parvenir à sa muse, Marianne Ihlen, une lettre d’adieu magnifique. Elle avait notamment inspiré “So long, Marianne”, et “Bird on the Wire”.

La muse de Leonard Cohen, Marianne Ihlen, qui a inspiré Bird on the Wire et So Long, Marianne, est décédée le 29 juillet en Norvège, à l’âge de 81 ans. Ils s’étaient rencontrés dans une épicerie de l’île d’Hydra, en Grèce, dans les années 1960, et étaient devenus amants. Pendant des années, Marianne Ihlen et son fils Axel Junior ont partagé la vie de Leonard Cohen en Grèce et au Canada.




“Elle était remplie de joie que Leonard ait déjà écrit quelque chose pour elle”

Quand le Montréalais a appris que la santé de Marianne se détériorait, il a pris sa plume pour lui écrire une dernière lettre poignante. Le réalisateur de documentaires et ami de Marianne, Jan Christian Mollestad, l’avait prévenu. Il a eu le temps de la lui lire avant qu’elle ne s’éteigne, comme le rapporte la radio canadienne CBC Radio. “Il n’a fallu que deux heures pour que cette magnifique lettre de Leonard à Marianne arrive, a-t-il raconté. Nous l’avons donnée à Marianne le lendemain, elle était pleinement consciente et remplie de joie que Leonard ait déjà écrit quelque chose pour elle”.


Avant qu’elle ne meure, il a lu le contenu de cette lettre à l’héroïne de So long, Marianne, qu’il relaye comme suit :

“Marianne, le temps où nous sommes si vieux et où nos corps s’effondrent est venu, et je pense que je vais te suivre très bientôt. Sache que je suis si près derrière toi que si tu tends la main, je pense que tu pourras atteindre la mienne. Tu sais que je t’ai toujours aimée pour ta beauté et ta sagesse, je n’ai pas besoin d’en dire plus à ce sujet car tu sais déjà tout. Maintenant, je veux seulement te souhaiter un très bon voyage. Adieu, ma vieille amie. Mon amour infini, nous nous reverrons”.



Mollestad raconte que lorsqu’il a lu l’expression “si tu tends la main”, Marianne l’a tendue. Elle est décédée deux jours plus tard. Il a alors répondu à Leonard Cohen en lui disant que dans ses derniers moments de vie, il lui avait fredonné l’air de Bird on a Wire “car c’était la chanson dont elle se sentait la plus proche”, et qu’il l’a quittée en disant “So long, Marianne”.

Histoire et Société










LE 7H43

par Patrick Cohen
Du lundi au vendredi à 7h43

"Mon amour éternel, nous nous reverrons" : la lettre de Leonard Cohen à Marianne
mardi 9 août 2016


France Inter

2 commentaires:

  1. Tout amour s'il est véritable connait un destin tragique si l'on ne supporte pas l'idée de la mort. Si on l'admet, quoi de plus banal au fond,et en même temps de joyeux, de se dire que nous nous retrouverons dans l’Éternité de l'infini (seul objectif digne d'intérêt), après en avoir tragiquement fini avec notre corps tragique. S'ouvrir enfin au seul monde véritable, celui de l'Infini. L'Infini est cet espace temps Réel de tous les possibles. Sans lui, l'amour issu de la réalité, subjectivement indexé à notre existence que nous prenons pour seul Réel ne connaîtrait que finitude dans le monde atroce de la finalité absolue, sans issue.Il ne serait tangible que dans ce monde de la mystification, de l'irréel, un accident parmi d'autres,une bévue, un hasard idiot au regard de l’Éternel, de l’Éternité, de l'Infini. Encore faut-il croire en l'Infini, en l'Invisible qui montre aux yeux dessillés l'essence et non la manifestation ou existence, voire,la Transcendance pour certains. Ne pas y croire, ad minima sans Transcendance, laquelle n'est pas une condition "sine qua non", loin s'en faut, rendrait tout amour, donc toute vie, absurde, vide de sens. Léonard Cohen semble bien y croire: "nous nous reverrons". Notre passage dans l'existence est d'une banalité sans grand intérêt. Un accident de passage. Seul l'amour, pour ceux qui restent en ce monde virtuel, prend corps dans notre réalité parce que nous avons (mystère de la vie) la capacité de rêver. Mais, grâce à Dieu (laissons lui un peu de sa munificence) les choses sérieuses commencent dans l'Infini, l'Incommensurable, l’Innommable, et le cauchemar de l'existence prend alors fin, pour mieux renaitre au cœur du Grand Rien. L'Amour est Infini où il n'est pas, 'a jamais été, ne sera jamais. Là-dessus, je vais cuire mes patates. CR

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  2. Un très très beau et riche commentaire...mais comme tu le dis, mon cher ami, "encore faut-il croire en l'infini", ce qui n'est pas donné à chacun d'entre nous, sans même parler de Transcendance. En ce qui me concerne, à certains moments, dans certaines circonstances, certains lieux..il me semble que je ressens profondément mon appartenance à un Grand Tout, être un maillon de cet Univers aussi vaste et insondable que mystérieux. C'est la contemplation des ciels, de l'océan, des arbres...mon amour de la Nature, qui m'y pousse. Dans ces instants, il m'arrive de croire que l'Amour est infini et ne meurt jamais. Qu'un fil éternel nous relie à jamais.
    J'aime aussi beaucoup ta "conclusion"..."Là-dessus, je vais cuire mes patates" !!! Eh oui..n'oublions pas de nourrir notre corps de nourriture terrestre ! N'oublions pas de sourire, même de rire aux éclats... Encore merci, fidèle lecteur et contributeur de ce blog !

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