Asli Erdogan |
Asli Erdogan,
l'écrivaine turque embastillée
Ce
samedi, c'est la Journée internationale des droits de l'Homme. Les
soutiens d'Asli Erdogan ne vont pas manquer de manifester pour
réclamer la libération de la romancière et journaliste turque,
emprisonnée depuis le 16 août. Des rassemblements sont annoncés en
France, notamment à Brest et Nantes, lundi.
Dans
son dernier roman traduit en français, Le bâtiment de pierre (
Actes Sud ), inspirée par la détention de ses parents sous la
dictature militaire, Asli Erdogan racontait l'horreur du monde
carcéral en Turquie. Triste ironie : c'est elle qui se trouve
maintenant dans une cellule à Istanbul.
Âgée
de 49 ans, Asli Erdogan, qui partage avec le président turc un
patronyme courant, mais rien d'autre, est devenue le symbole des
milliers d'intellectuels qui se sont opposés à la toute puissance
de Recep Tayyip Erdogan. Et qui en payent le prix.
Depuis
que le pouvoir turc s'est lancé dans une implacable chasse aux
opposants de tout poil, après le coup d'état manqué de juillet, on
compte plus de 36 000 personnes derrière les barreaux. Asli Erdogan
attend son procès pour « propagande
en faveur d'une organisation terroriste ». Traduisez :
soutien aux indépendantistes kurdes armés. Une absurdité, quand on
sait qu'elle a toujours milité pour la non-violence.
Quelques
jours avant son arrestation, la romancière avait publié sur son
blog une « lettre
grave et nécessaire »,
où elle faisait part de ses craintes pour les libertés publiques...
Une
goutte d'eau cependant, comparée à l'ensemble de son œuvre. Car
Asli Erdogan écrivait dans Özgür Günden,
journal pro-Kurde désormais interdit ; elle avait dénoncé les
viols de jeunes Kurdes par la police ; milité pour la
reconnaissance du génocide arménien. Convaincue qu'un peuple qui
refuse de voir ses propres crimes est un peuple qui s'abîme.
Patrick ANGEVIN
paru
dans « Ouest-France »
du 10-11 décembre 2016
Mettons tous nos espoirs sur notre Ministre Ségolène Royal qui représente si bien la France terre des droits de l'homme. Elle saura trouver les mots justes pour fléchir la position du gouvernement turc. CR
RépondreSupprimerHumour belge ?
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