dimanche 26 mars 2017

En mon jardin de pluie, le Silence





En mon jardin de pluie
le silence



En mon jardin de pluie
le narcisse des poètes courbe la tête
Parfois nous laissons couler nos larmes
à l'intérieur de nos cœurs
En silence



Trois énormes boules aériennes déclinent
toutes les nuances de rose
Nacre précieuse du magnolia
Nuage léger du prunus
Petites coupelles gourmandes du pêcher

Tu t'interroges
Où se rejoindre quand tes appels
restent muets
aucun écho
Le silence

Et tu laisses couler tes larmes
en secret à l'intérieur

Taire le fracas du monde
explosions à ta porte murs de prison
cris soupirs la révolte gronde
Loin des jeux politiciens immondes
enfants au regard de terreur
paroles assassinées vies confisquées

Ton amour s'envole aux quatre vents
Caresser son cœur meurtri
de tes doigts aimants
apaiser sa douleur
Comment...

Des larmes s'écoulent de ses yeux secs
en secret à l'intérieur

En mon jardin de pluie
le narcisse des poètes courbe la tête
Parfois nous laissons couler nos larmes
à l'intérieur de nos cœurs
En silence


© fruban,
le 23 mars 2017

Tous droits réservés
recueil en cours


crédit photo fruban






3 commentaires:

  1. C'est un très beau texte. Une forme poétique de la révolte qui finit dans cette résignation qui nous guette devant la barbarie qui s'installe partout. Face à la peur de plus avoir la capacité d'assurer la maîtrise intellectuelle, morale et culturelle, nos sociétés,à l'image de la dérive des continents, sont en perdition. Dans cette perdition, ils veulent nous entraîner nous les derniers résistants qui n'avons plus que le silence qu'on nous impose et celui que nous nous imposons pour refuge. Bientôt nous n'aurons plus de refuge. Nous devrons adhérer par la loi à la régression généralisée qui se met en place comme si dans le monde d'avant nous pouvions retrouver les vraies valeurs. Je te comprends, je crois, Françoise et je partage ta douleur et ta souffrance. On nous torture le cerveau pour mieux nous niveler. C'est cela le retour de la barbarie aux mille visages. Ton poème me laisse un goût encore plus amer. Je ne te le reproche évidemment pas. Car je partage cette désespérance. Ton vieux cachalot qui n'a plus beaucoup de courage de blaguer. Cristian Ronsmans

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    1. Merci mon cher Cristian ! Je sais ta désespérance face à ce monde, cette société. De mon côté, je ne parlerais pas de désespérance, car malgré tout je garde l'espérance que les plus jeunes sauront ne pas succomber aux mêmes leurres idéologiques que nous. Ainsi que tu l'as si bien écrit dans ton Ode à la jeunesse. Bien sûr j'ai des moments de découragement profond, il m'arrive de broyer du noir, de ne plus croire en rien. L'époque actuelle est propice au désenchantement du monde. Dans ces moments là, je me replie, j'essaie de trouver un refuge, le plus souvent dans la Nature qui m'entoure. Oui, le silence s'impose à moi. Poser quelques mots parfois.
      Et puis, savourer au mieux le renouveau, toujours une sorte de magie à mes yeux.
      Je souhaite de tout coeur retrouver mon Cachalot/poète blagueur. Bientôt...

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  2. Merci Sirène Françoise. Ce soir je vais me prendre un petit verre d'amertume avec deux doigts de désespoir et un zeste de tristesse. Faut bien rigoler, non?Le cachalot blagueur

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