jeudi 18 mai 2017

Mai au jardin











                                                        Mai au jardin


J'ai très souvent parlé du tout premier printemps. Quand on sort de longs mois noirs. Premières notes colorées au sol, sous les arbres encore nus et décharnés. Peu du mois de Mai.

La fin de ce renouveau, juste avant le Solstice, offre bien des charmes. Le réveil des oiseaux de jour comme de nuit, caresse mon oreille et fait sourire mon cœur. La promesse des fruits, ou leur absence, se dessine comme une évidence.
Les narines frémissent aux parfums subtils de la julienne des jardins, des glycines qui s'attardent. Et cette odeur enivrante, nourricière, de l'herbe après la pluie. Sans oublier les premières roses, bien longues à s'épanouir cette année.
Les ravages des gelées tardives peignent en rouille les jeunes feuilles trop tendres. Des taches sombres recouvrent le sol, cachent l'herbe drue et poussante. Comme dernière salissure de l'hiver qui s'accroche.
Le merle moqueur encore amoureux. Tandis que batifolent les hirondelles, entre deux becquées à leur première nichée. Par centaines ronronnent les abeilles sur les buissons fleuris, prélevant le précieux nectar pour nos boissons chaudes du prochain hiver. Elles s'attardent ici ou là, alchimistes d'une saveur inédite.
Assise à l'ombre du noisetier, je lève les yeux vers le bleu si pur que j'en suis éblouie. A mes pieds, les pâquerettes se dressent fières, là où se sont éteintes les violettes. Et toujours le merle ! Siffle mon ami de Mai !
Le gingko m'attriste. Ses bras décharnés recouverts de petits chiffons roussis. Combien de jours avant que n'apparaissent de nouveau leurs élégantes feuilles en forme de cœur... Figuier, noyer, ont subi le même sort.

fruban

16 mai 2017


crédit photos fruban



crédit photos fruban 


5 commentaires:

  1. Réponses
    1. Serge, le merle et moi te sifflons un grand merci pour ta présence ici ! Une belle journée aussi !

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  2. Claude (un ami peintre)Monet me dit qu'il ferait de tes mots un bien joli tableau et Prévert qui est au courant de tout me souffle à l'oreille "pourvu qu'il signe dans le coin, en bas à droite"Je t'embrasse. CR

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    1. Hi hi mon cher Cristian, tu ne fréquentes que du beau monde à ce que je vois ! Comme tu t'en es peut-être rendu compte, mon jardin (au propre et au figuré) est devenu mon refuge, loin des rumeurs insipides et/ou assassines des réseaux sociaux. Plus envie pour l'instant, de faire des cadeaux à ce monde-là ! Je t'embrasse bien fort ! Au plaisir de te lire ici ou dans nos autres jardins !

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  3. Je te comprends. Je comprends que tu veuille "t'exfiltrer" de ce monde-là. Mais, vois-tu, ce qui n'est en rien une excuse ou une quelconque justification, je crois que dans ce monde-là beaucoup de ses âmes sont en souffrance. Et ils ne savent comment l'exprimer. il faut dire que c'est difficile et que les formules lapidaires et outrancières sont leur exutoire. Faute de pouvoir maîtriser autrement leurs pulsions. Ne connaissons-nous pas nous-mêmes quelque fois cette tentation primaire de faire pareil? Je ne veux pas pour autant me montrer indulgent ou laxiste. C'est juste une certaine bienveillance qui m'anime et une volonté, dieu sait s'il en faut, pour mieux les aider à retrouver non pas un chemin qu'ils ont quitté ou perdu, mais un chemin d'Amour fraternel qui leur fait défaut. C'est ambitieux comme projet. On pourrait me taxer d'un manque d'humilité quand en réalité je pourrais m'en foutre. Mais tout ce qui est humain ne m'est pas étranger.
    Avec toute mon indéfectible amitié et ma tendresse. Ton vieux cachalot.

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