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Ciels de Juin
avant le Solstice
D'abord bleu encre le ciel
s'illumine de voiles rose saumon
s'empourpre avant d'ouvrir les portes de la Nuit
Les derniers oiseaux se sont tu
Au loin meugle une vache
Brusquement le noir s'est installé
Le Silence aussi
L'air frais entre par la fenêtre ouverte
Les silhouettes fantomatiquement noires des arbres
rendent le ciel plus clair
Le Silence de la Nuit
Quelques heures avant le flamboiement du ciel
Un peu de vent dans les ramures
J'écoute le merle les tourterelles les hirondelles
celles-ci plutôt espiègles batifolent ___ sarabande joyeuse
Passereaux mésanges déjà regagnent leur nid
simple trou dans la muraille enfouissement dans le lierre
Bientôt tout ce petit monde de l'été fleurissant
se taira ___ le Silence jusqu'à demain
Toujours meugle une vache
dans le jour dans la nuit elle pleure elle appelle
Ce soir tout au loin un chien aboie
Légère la brise caresse mes bras nus
et soulève mes cheveux
Le Silence alentour
Derrière mes paupières closes ton visage sourit
Respirer les étoiles qui clignotent
M'ouvrir au ciel si vaste qu'il m'emporte
___ dans l'infini de la Nuit
Le sommeil se fait lourd tellement lourd
Je regarde le ciel à l'approche du Solstice...
© fruban
le 19 juin 2017
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Dans ce fort joli moment, eu égard à la qualité de l'écriture qui traduit parfaitement l'émotion que je peux sentir comme si je la vivais, c'est la manifestation de la rencontre avec le Réel qui apparait sans fard, sans travestissement, tel ce premier jour où une femme ou un homme découvrit l'univers dans ce qu'il a de merveilleux.
RépondreSupprimerUn merveilleux que non sans amertume et désespoir, en dépit de ses inlassables efforts, mais le temps pour lui n'a aucune importance, l'Univers ne reçoit que peu d'échos.
Sauf de temps en temps, comme c'est le cas dans ce poème, la réponse de l'âme sensible qui lui parle dans la même langue.
C'est cette seule réponse qui pour lui, l'Univers, l'engage à continuer de montrer la Beauté de son âme pour celui ou celle qui saura la saisir.
En dépit, depuis des millénaires, des refus de contemplation que les hommes lui opposent au motif qu'ils se croient plus importants que lui et pire, qu'ils pensent être à s place, le centre du cosmos et de toutes les attentions.
S'ils pouvaient ne fussent qu'entendre le silence, à défaut de lui parler, d'entamer une conversation, alors peut-être entameraient-ils ce chemin qui conduit à la Vérité sans visage, sans définition qui existe pourtant bel et bien dans un Visage. Il est Tout Autre.
Merci Françoise car ce texte me touche beaucoup. Vraiment beaucoup!!! CR
A mon tour, je suis profondément touchée par tes mots, très cher Cristian. En te lisant, c'est comme si je lisais les émotions ressenties en contemplant ces ciels d'avant le Solstice d'été. En te lisant, mon poème prend sens, ce dont je ne suis pas toujours consciente. C'est vrai, je ressens très fort certaines émotions, sensations, que je note vite au brouillon, puis je travaille beaucoup afin de les transformer en poème, de ce fait, seule la forme me préoccupe, j'oublie mes sensations instantanées.En te lisant, je prends conscience de ce que mes mots de poète peuvent exprimer, susciter chez le lecteur.
RépondreSupprimerLe Cosmos, la place qu'y occupent les hommes, le regard trop souvent aveugle ou indifférent qu'ils portent à tant de Beauté... tout cela me préoccupe, tu le sais, toi.
Pour tout cela, cher Cristian, je ne te remercierai jamais assez !
Françoise