Asli Erdogan reçoit le Prix Simone de Beauvoir, le 10 janvier 2018, à la Maison de l'Amérique latine (Paris).
Ensuite, elle se rend au CNL (Centre National du Livre).Photos de Free Asli Erdogan |
La militante, écrivain et journaliste turque Asli Erdogan à Osnabrück, en Allemagne, le 22 september 2017. (MAXPPP) |
A la suite de la remise du prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes, mercredi 10 janvier, le Centre national du livre a reçu l'écrivaine turque Asli Erdogan pour une rencontre ponctuée de lectures captivantes.
C’est à l’unanimité que le jury du prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes a récompensé Asli Erdogan. Reconnue comme une "source d’inspiration pour la résistance de la population turque"
"Le 10 mars sera une audience importante, ce sera la lecture du verdict", annonce la romancière à l’assemblée attentive. Asli Erdogan rappelle alors l’extrême fragilité de sa liberté actuelle: "Au moins je ne serai pas présente au moment de la lecture du verdict. Ça peut être n’importe quoi, de la prison à vie à l’acquitement."
Les lectures d’extraits de ses chroniques et du Bâtiment de pierre, roman où elle évoque l’expérience douloureuse de la prison, sont l’occasion de rappeler l’alarmante situation de la Turquie au regard de la liberté d’expression. "La Turquie n’est plus une démocratie. Elle a franchie beaucoup de lignes rouges, déclare Asli Erdoğan sur un ton grave. Il y a aujourd’hui 100000 personnes emprisonnées. C’est un signal extrêmement fort. Reste à savoir si l’Europe l’accepte ou non", conclut-elle sous les applaudissements.
lien vers Livres hebdo
À l'occasion de la venue à Paris de la journaliste et romancière turque Asli Erdogan qui reçoit ce mercredi 10 janvier le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes 2018, retour sur un entretien qu'elle avait accordé à RFI en octobre dernier à la Foire internationale du livre de Francfort.
C'était la première fois depuis sa liberté provisoire qu'Asli Erdogan sortait de Turquie. Arrêtée en juillet 2016, emprisonnée pendant 136 jours, accusée de « crime », celui de « destruction de l'unité de l'Etat » suite à ses écrits, romans, essais et chroniques dans un journal de gauche, Asli Erdogan était apparue amaigrie et fatiguée. Néanmoins, dans l'attente de son jugement en février prochain où elle risque la prison à vie, elle a accepté de répondre aux questions de Catherine Fruchon-Toussaint.
lien vers RFI
petit extrait (fin)
Est-ce que les livres peuvent être aussi des armes pour combattre ?
Certainement, mais c’est beaucoup plus long. C’est comme planter des graines, vous attendez que les graines germent, et un tank peut détruire des millions de graines en une seule fois. Mais j’ai confiance dans la nouvelle génération qui est plus ouverte et moins oppressée que nous. Ils lisent moins, mais ces jeunes n’accepteront pas un dictateur aussi longtemps. Cela bien sûr nécessitera beaucoup de temps, de patience, de courage et d’espoir.
Quel serait l’avenir idéal pour vous ?
[Rires] J’aimerais me consacrer à la littérature, vivre dans une maison tranquillement avec quelques livres, du papier, des crayons, ce serait parfait !
Sur Francetv Info
extrait
"C'est mon devoir"
Les armes d'Asli Erdogan ont la forme de stylos. Ses balles, ce sont ses mots. Les autorités turques parlent de "crime"... Elle, évoque un simple "devoir" au nom de la vérité. "C'est mon devoir, c'est la vérité. Bien sûr, cela rend ma situation personnelle très précaire. Évidemment, je serais dans une situation beaucoup plus confortable si je me faisais oublier des autorités turques. Mais cela serait me trahir moi-même.
Tout ce que je dis est vrai, tout le monde le sait, je ne peux pas mentir.
Asli Erdogan, lauréate du prix Simone de Beauvoir
à franceinfo
Publié sur Youtube le 11 janvier
Intervention d'Igor Babou
Discours d'Asli Erdogan
Sur France Inter, L'heure bleue avec Laure Adler
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