Février est très souvent le mois des contrastes, à la fois frémissement du printemps qui se ressent, se respire, et hiver qui s'installe vraiment avec chute de température, parfois sévère.
J'ai choisi ici de montrer les prémices printaniers.
Nouka ne s'y trompe pas et réclame déjà les balades et les premiers "bains de soleil" ! Elle qui déteste la pluie et le vent gris et froid. Elle aussi hume cet air nouveau et se réjouit des jours qui s'allongent
Les jonquilles ne demandent qu'à s'ouvrir. Que va-t-il se passer si les gelées s'intensifient brusquement ? Heureusement les prévisions se trompent bien souvent !
Les arbres tendent leurs bras décharnés comme pour implorer les ciels bleus. Le bouleau est toujours l'un des plus beaux.
A chaque fois, je pense à ce film superbe Quand passent les cigognes, vu et revu.
Leur écorce blanche est de celle qui offrent un peu de gaieté et de lumière aux tristes journées d'hiver.
Elégance et souplesse de leurs branches dénudées
Toutes premières violettes encore cachées sous les feuilles mortes
Une branche du séquoïa géant vient caresser le bouleau, elle qui se vante de garder sa parure au plein coeur de l'hiver. Cet arbre majestueux est né d'un petit rejet qui poussait au pied d'un autre géant, dérobé dans un Jardin botanique. C'était en 1986, il mesurait une vingtaine de centimètres seulement, aujourd'hui ce trentenaire s'élève à plus de quinze mètres ! Je ne regrette pas mon petit chapardage !
Ses fruits minuscules et ses premières pousses de l'année, d'un joli vert fragile et tendre
Ces vieilles écorces ont chacune leur histoire, leurs secrets... et je leur confie les miens.
Ces cyclamens d'hiver prolifiques, au fil des années, s'étalent en nappes mauve
© Textes et photos fruban, février 2018
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Frémissements or et pervenche
par les vents balayés
violence en avalanches
Sous la cendre scories persistantes
ciels muets s'enfuyant
Voletez mésanges bleues et
toi rouge-gorge solitaire à la poitrine de feu
Au pied d'arbres sous l'hiver dépouillés
lumineuses nappes mauve
Sur mes lèvres se dessinent
refrain tendre et mélancolique
quelques mots du Plat Pays
/ sous un ciel si bas qu'un canal s'est pendu /
Comme écho aux murmures à ton oreille chuchotés et perdus
Et je regarde
Et je hume
Et je respire ton souffle
Et j'interroge les insondables voûtes
célestes là-haut ici-bas fripées de feuilles séchées
Tu le sais Toi
J'aimerais croire
Croire que demain sur les plages sur les flots
s'effaceront les cris le sang des migrants
réfugiés exilés assassinés __ aux portes
de mépris d'indifférence d'une Europe
oublieuse de l'Histoire et des libertés
Un jour prochain vous perdrez la partie
C'est écrit
Tu le sens Toi
Là-bas en la profondeur des forêts
replié retranché au fond de ta vie
la guerre sous tes pas toujours
Loup sauvage et solitaire tu te terres
Petite marmotte tu te dorlotes __ parfois tu sanglotes
Clandestins nos pas cheminent sentiers retirés
Une voie le long du canal
/ j'avance avec toi
Frémissements or et pervenche
par les vents balayés
douceur tendre des baisers
Au-delà et partout __ Résistance
des bourgeons enflent l'espérance
Ce matin venu de loin muet un appel
Libres et rebelles
pour la mémoire la beauté
/ amour à fleur de peau
Demain le printemps des peuples
Notre printemps
Amor mio
fruban
le 2 février 2016
© Tous droits réservés
poème publié dans le recueil Chorégraphie de cendres
Le printemps, ici joliment et poétiquement exprimé, nous rappelle que le temps n'est pas linéaire car il échappe au temps de la finitude. Il est le temps circulaire dans une spirale de vie infinie car éternelle.
RépondreSupprimerC'est à l'aune de ce temps, sans toujours le savoir, que vivent les migrants qui bien avant tout statut autoritairement défini, pour mieux identifier, ils sont d'abord des exilés. Ils sont en exil dans cette spirale du temps quand les sédentaires, accrochés à leur propriété illusoire, vivent dans le temps linéaire de la finitude.
L'exil c'est aller à la rencontre de soi en rencontrant l'autre. La sédentarité, c'est l'immobilisme ancré dans la certitude d'être dans sa vérité.
L'exilé cherche. Le sédentaire croit savoir. Sa suffisance est sa seule vérité. Vérité terrible qui le condamne à l'oubli, à finir dans les limbes du nulle part.
"L'exil c'est aller à la rencontre de soi en rencontrant l'autre", il me semble que cette phrase dit l'essentiel de notre existence.
RépondreSupprimerJ'ai voulu montrer comment je voyais et ressentait ce renouveau qu'est le printemps. Le montrer par des images, par des mots aussi. Ces frissonnements visuels et intimes. Ce sont des émotions, des passions ressenties.
Tu as raison quand tu parles de "spirale de vie infinie car éternelle". Tout vit, tout meurt, tout renaît... même nous dans cette quête qui jamais ne connaît d'aboutissement. Simplement exister.
Merci beaucoup à toi !
Regardez ces belles photos qui appellent au printemps le jour où l hiver pointé son nez😊
RépondreSupprimerMerci, et aujourd'hui la neige !
RépondreSupprimerOn oublie vite. ...ce beau temps en 2018. Profite bien du soleil de la chaleur ce weekend. Gros bisous.
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