vendredi 21 février 2014

Attendre, dis-tu

crédit photo fruban
La Danse macabre, La Ferté Loupière
Expo Denis Brénot








Attendre... dis-tu



Le Temps sans horizon fini

Sans aube et sans crépuscule

Vaste échelle de Jacob

Grimpant dans l'Univers galaxique


Attends-moi


Le Temps torrent dévastateur

Engloutissant en rugissants remous

Les amants lovés au soleil

Allongés sur les roches chaudes


Attends-moi


Le Temps immobile et entêté

Figé dans le silence immuable

Dans une sarcastique indifférence

Devant notre désir galopant


Attends-moi


Le Temps pure imagination des Hommes

Rêvant d'asservir le Cosmos

Pour trouver ces cailloux blancs ou bleus

Et immortaliser dans l'Eternité

Leur pauvre errance

Leur Destinée misérable


Attends-moi


Mais observe donc les arbres les étoiles les fleurs

Regarde leur rythme régulier

Balancier ou sablier au tempo invarié

Regarde

Tout naît autour de toi

Tout meurt et disparaît

Tout recommence

Eternelle mise en scène d'une implacable rigueur au milieu des galaxies

Dont tu ne soupçonnes même pas

Le bouillonnement

Le foisonnement

Torrent en ébullition incessante

Grondements craquements écartèlements


Attends-moi


Comment oses-tu

En mon coeur seul se ressentent les absences

En mon coeur seul surgissent les désirs les émois

En mon coeur seul les nuits sans sommeil

Les larmes étouffées

Les sanglots explosés

Et le Temps se rit de Nous

De notre arrogance présomptueuse

De notre savoir

De notre sagesse

Nous

Débiles chefs d'orchestre dans une Symphonie fantôme

Ecrite sur des feuilles vierges

Que seule notre âme assoiffée

Croit déchiffrer

Quand

Tout

est

par avance

Inscrit



© F.R

le 24 mai 2012

Tous droits réservés

Protégé par copyright

poème extrait de" L'Âme des marées"

éditions épingle à nourrice








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