lundi 5 mai 2014

A quatre mains




Sous le Pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

G.Apollinaire




Sous le regard tendrement aveuglé

de la dame blanche assise solitaire

sur le rebord de ma fenêtre

à la lueur de l'astre lunaire

Ecouter tes silences

Respirer les mots égrenés

au crépuscule - ou à l'aube naissante

Déployer mes poumons resserrés

Tendre mon coeur assoiffé

A la tièdeur du ciel de juin

Sonate au clair de lune

Solstice de l'âme

Feux de la St Jean


T'offrir les senteurs musquées

entrées

sur la pointe des pieds

dansantes sous mes paupières

entrouvertes

à la Vie


Emotions croisées ébouriffées

cavales sauvages envolées

avec le bruissement d'ailes de ma visiteuse nocturne

sur une mélodie de Barbara


T'offrir ce désir

de partir de courir et surtout

tout près

me réjouir de ton rire


De mes doigts impatients enfiévrés

Ô caresser sur tes lèvres

ces mots-images

beaucoup trop sages

ces mots dessinés

sur la feuille blanche

avec l'encre bleue des vagues gonflées

au rythme des marées


Ecrire à quatre mains

enfin...


Suspendre un instant

les rumeurs souillées de sang

sous les coups assourdissants des tueurs fous

qui massacrent et déboisent l'âme humaine


Je veux pour cet instant

l'Eternité

de la Vie qui frémit

de l'Amour qui prie

Je veux pour cet instant

l'Immortalité

au-delà du linceul

enfoui

sous la pierre tombale


© FR


le 29 juin 2012

extrait d'un recueil à paraître en septembre 2014

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