Sous le Pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
G.Apollinaire
Sous le regard tendrement aveuglé
de la dame blanche assise solitaire
sur le rebord de ma fenêtre
à la lueur de l'astre lunaire
Ecouter tes silences
Respirer les mots égrenés
au crépuscule - ou à l'aube naissante
Déployer mes poumons resserrés
Tendre mon coeur assoiffé
A la tièdeur du ciel de juin
Sonate au clair de lune
Solstice de l'âme
Feux de la St Jean
T'offrir les senteurs musquées
entrées
sur la pointe des pieds
dansantes sous mes paupières
entrouvertes
à la Vie
Emotions croisées ébouriffées
cavales sauvages envolées
avec le bruissement d'ailes de ma visiteuse nocturne
sur une mélodie de Barbara
T'offrir ce désir
de partir de courir et surtout
tout près
me réjouir de ton rire
De mes doigts impatients enfiévrés
Ô caresser sur tes lèvres
ces mots-images
beaucoup trop sages
ces mots dessinés
sur la feuille blanche
avec l'encre bleue des vagues gonflées
au rythme des marées
Ecrire à quatre mains
enfin...
Suspendre un instant
les rumeurs souillées de sang
sous les coups assourdissants des tueurs fous
qui massacrent et déboisent l'âme humaine
Je veux pour cet instant
l'Eternité
de la Vie qui frémit
de l'Amour qui prie
Je veux pour cet instant
l'Immortalité
au-delà du linceul
enfoui
sous la pierre tombale
© FR
le 29 juin 2012
extrait d'un recueil à paraître en septembre 2014
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