de rêves enfièvrées
de larmes baignées sur ton absence
Fenêtre entr'ouverte je m'éveille
l'horizon empourpre l'Orient
Piqués par l'air vif mes yeux se plissent
et sensibles clignotent première gelée d'automne
Au loin un chien aboie des coqs se saluent
En mon coeur la mélancolie
- Prélude de Bach
Dans le silence et la solitude
des paroles murmurées que tu n'entends pas
des mots jetés que tu ne liras pas
Allongée dans le jardin regard clos
par la caresse fraîche du soleil de septembre
Je parcours une improbable route
droite elle s'élance entre les côteaux en réalité
sinueuse comme un serpent venimeux
Là-haut opalescent ronronne un sillon d'avion
Près de moi étendue
soupire et rêve ma brune Nouka
- Gnossienne numéro trois de Satie mes doigts sur le clavier
Des images floutées
dans la pénombre de mes yeux aveugles
A perte de vue la route s'étire croise d'autres horizons
le ressac et l'écume bruissent le ciel argent me hèle
Toi aussi tu perçois
cet appel
désir ardent les rives de tes bras m'enlacent
la presqu'île devient ILE
Mais
Poumons resserrés comment respirer
l'odeur de ta peau devinée
Au zénith plane immobile dans l'immensité bleue voilée de blanc
un faucon pélerin ailes déployées
Les dernières abeilles se gorgent des nectars sucrés
Dans le silence et la solitude
Forte de Toi
m'échappent délicieusement sensuelles
tendres imprévisibles des caresses comme un envol
- Ô tes yeux tes lèvres tes boucles folles !
La Nuit me prend m'enveloppe tu t'éloignes si loin toujours
Il est tard
Mes yeux s'étonnent s'affolent te cherchent
à travers l'infinitude étoilée de la voûte céleste
Ma peau soudain frémit
sous ce baiser muet presque immatériel
Tu m'as rendu le souffle
Tu es là quelque part sur le globe
Je t'aime
De ma chambre écrin de ma folie
dansent sur la pointe des pieds des notes amies
Nocturne de Chopin Adagio de Mozart
Puis
le Silence
la Solitude
© F.R
le 13 octobre 2012
extrait de "L'Âme des marées"
épingle à nourrice édition (2014)
Tous droits réservés
protégé de la copie par copyright
© crédit photo F.R |
Tu illustres parfaitement cette citation de Marguerite Yourcenar que j'aime tant: "La nostalgie est la mélancolie du désir". Mais ton discours poétique tout en exprimant ce désir inassouvi laisse la porte entrebâillée sur l'espérance. Celle-ci demeure ancrée et encrée en ton coeur et une lueur, petite, fragile, comme l'huile incandescente des lampes de Hanoucca qui n'en finissent jamais de brûler, continue de briller là, entre les ténèbres qui reculent.
RépondreSupprimerJ'aime assez "La nostalgie est la mélancolie du désir", et comme toi j'aime infiniment M.Yourcenar ! J'ai eu toute une période durassienne, inconditionnellement, et puis la Vie va... d'autres passions livresques s'installent dont l'autre Marguerite .... Yourcenar sans effacer les précédentes. Pour en revenir à ce poème écrit il y a trois ans (déjà...), j'y pensais ces derniers jours, avec un sentiment partagé. Je me disais que je pourrais l'écrire de nouveau, différemment pour la forme, quoique... difficile à dire. On ne boit jamais l'eau de la même fontaine. Ce fut un instant, une "éphémère éternité" qui "demeure ancrée et encrée en -mon- coeur", oui. Merci pour tes mots qui savent toujours capter l'essence de mes textes. Et celui-ci est maintenant enfermé dans "L'Âme des marées", il voyage ici ou là-bas...
SupprimerJ'ai rétabli l'erreur impardonnable de mon commentaire précédent ! J'avais lu trop vite... Mille excuses !
Du coup, je l'ai effacé...
Je n'ai pas liké l'image ! Bises, l'amie.
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