vendredi 9 mai 2014

Dans le Silence et la Solitude

Paupières ensommeillées
  de rêves enfièvrées
 de larmes baignées          sur ton absence
Fenêtre entr'ouverte     je m'éveille
   l'horizon empourpre l'Orient
Piqués par l'air vif mes yeux se plissent
          et sensibles clignotent     première gelée d'automne

Au loin     un chien aboie    des coqs se saluent
En mon coeur   la mélancolie
       -  Prélude de Bach

Dans le silence et la solitude  
 des paroles murmurées       que tu n'entends pas
      des mots jetés    que tu ne  liras pas

Allongée dans le jardin     regard clos
       par la caresse fraîche du soleil  de septembre
Je parcours        une improbable route
     droite     elle s'élance entre les côteaux           en réalité
       sinueuse     comme un serpent venimeux

Là-haut     opalescent     ronronne un sillon  d'avion
Près de moi   étendue
        soupire et rêve ma brune Nouka

     -  Gnossienne numéro trois de Satie       mes doigts sur le clavier


Des images floutées
     dans la pénombre  de mes yeux aveugles
A perte de vue       la route s'étire   croise d'autres horizons
     le ressac et l'écume bruissent         le ciel argent me hèle
Toi aussi   tu perçois    
                    cet appel
désir ardent       les rives de tes bras m'enlacent
         la presqu'île devient ILE
             Mais
Poumons resserrés        comment respirer
     l'odeur de ta peau devinée

Au zénith     plane     immobile    dans l'immensité bleue     voilée de blanc
        un faucon pélerin     ailes déployées
Les dernières abeilles se gorgent des nectars sucrés

Dans le silence et la solitude
    Forte de Toi  
m'échappent     délicieusement sensuelles
              tendres          imprévisibles       des caresses    comme un envol
         - Ô tes yeux tes lèvres tes boucles folles !

La Nuit me prend       m'enveloppe   tu t'éloignes      si loin         toujours
       Il est tard
Mes yeux s'étonnent    s'affolent   te cherchent
    à travers    l'infinitude étoilée    de la voûte céleste
Ma peau    soudain    frémit
    sous ce baiser muet      presque immatériel

    Tu m'as rendu le souffle
    Tu es là    quelque part          sur le globe

              Je t'aime

De ma chambre  écrin de ma folie
       dansent        sur la pointe des pieds       des notes amies
              Nocturne de Chopin             Adagio de Mozart
                           Puis

                   le   Silence    
                                la     Solitude


          ©    F.R

           le 13 octobre 2012
extrait de "L'Âme des marées"
épingle à nourrice édition (2014)

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protégé de la copie par copyright


© crédit photo F.R

3 commentaires:

  1. Tu illustres parfaitement cette citation de Marguerite Yourcenar que j'aime tant: "La nostalgie est la mélancolie du désir". Mais ton discours poétique tout en exprimant ce désir inassouvi laisse la porte entrebâillée sur l'espérance. Celle-ci demeure ancrée et encrée en ton coeur et une lueur, petite, fragile, comme l'huile incandescente des lampes de Hanoucca qui n'en finissent jamais de brûler, continue de briller là, entre les ténèbres qui reculent.

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    1. J'aime assez "La nostalgie est la mélancolie du désir", et comme toi j'aime infiniment M.Yourcenar ! J'ai eu toute une période durassienne, inconditionnellement, et puis la Vie va... d'autres passions livresques s'installent dont l'autre Marguerite .... Yourcenar sans effacer les précédentes. Pour en revenir à ce poème écrit il y a trois ans (déjà...), j'y pensais ces derniers jours, avec un sentiment partagé. Je me disais que je pourrais l'écrire de nouveau, différemment pour la forme, quoique... difficile à dire. On ne boit jamais l'eau de la même fontaine. Ce fut un instant, une "éphémère éternité" qui "demeure ancrée et encrée en -mon- coeur", oui. Merci pour tes mots qui savent toujours capter l'essence de mes textes. Et celui-ci est maintenant enfermé dans "L'Âme des marées", il voyage ici ou là-bas...
      J'ai rétabli l'erreur impardonnable de mon commentaire précédent ! J'avais lu trop vite... Mille excuses !
      Du coup, je l'ai effacé...

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  2. Je n'ai pas liké l'image ! Bises, l'amie.

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